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Le président russe Vladimir Poutine a révélé, jeudi dernier, lors de sa conférence de presse conjointe avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, l’intérêt de la Russie pour la coopération avec l’Algérie dans plusieurs secteurs clés, tels que l’industrie automobile, la médecine nucléaire et l’agriculture, lors de la signature de plusieurs accords.
PAR BRAHIM AZIEZ
Poutine a exprimé son intérêt spécifique pour le développement de l’industrie automobile, reconnaissant le potentiel de l’Algérie dans ce secteur. Il a souligné l’importance de créer des opportunités de coopération pour promouvoir l’échange technologique et le développement mutuel.
Plus concrètement, Poutine dira qu’ »il existe des perspectives de coopération prometteuses à plusieurs niveaux, notamment dans le domaine de l’assemblage automobile et de la construction mécanique », soulignant l’importance de créer des opportunités de coopération afin de promouvoir l’échange technologique et le développement mutuel. Un mémorandum d’entente a même été signé entre les deux pays à cet effet, il concerne le transfert de technologie dans l’industrie de l’assemblage automobile (véhicules lourds et légers), ainsi que les véhicules agricoles.
Cela devrait se traduire sur le terrain, tout comme cela a été fait avec l’Italie et l’usine Fiat en cours de construction.
Des intentions d’implantation qui remontent à 2019 déjà
On se rappelle que lors de la 16e édition du salon de l’après-vente, Equip Auto Algérie (en mars dernier), un groupe d’équipementiers russes avait pris part à l’évènement. C’était une première du genre.
Ces derniers qui étaient regroupés au sein d’un seul stand ont rencontré des hommes d’affaires algériens, membres du Crea (conseil du renouveau économique algérien), avec lesquels ils ont évoqué les possibilités de partenariat et d’investissement, notamment dans le domaine de l’automobile.
Il s’agit en fait de six représentants d’entreprises russes venant de la région de Kalouga pour étudier les possibilités d’investir dans l’industrie automobile algérienne en nouant des relations commerciales et d’investissement avec des partenaires algériens.
Merouane Belkacem, président du syndicat des entreprises du plastique et des emballages, syndicat affilié au Crea, avait révélé à l’APS alors : « Nous avons évoqué avec les hommes d’affaires russes les opportunités de travailler ensemble, en particulier dans le domaine de l’électronique, la plasturgie et le secteur mécanique. »
Il avait ajouté : « Nous avons discuté des questions juridiques et réglementaires concernant les investissements en Algérie », assurant que les entreprises russes sont intéressées par le marché algérien et souhaitent concrétiser des projets de partenariat de distribution, de montage et de production directe.
Parmi les entreprises russes ayant manifesté un intérêt particulier pour le marché algérien, figure Avtoelektronika, qui produit des composants électroniques automobiles et des systèmes des directions assistées électriques au profit des grands groupes russes et étrangers.
Il y avait aussi KMK Zavod, Siver, AE Detal, OKB Mel et Energomashsbyt qui ont
proposé d’autres types de pièces de rechange, des outillages et des systèmes électriques destinés aux motocycles.
Ces entreprises sont installées dans la région de Kalouga, qui abrite des usines de construction automobile de marques russes, européennes et asiatiques.
La participation de ces entreprises russes au 16e salon d’Equip Auto d’Alger avait été prise en charge par l’Etat russe qui encourage, selon un responsable du stand, « à investir en Algérie et dans le continent africain », sachant que le vice-gouverneur de cette ville avait accompagné la délégation d’affaires qui séjourne actuellement en Algérie.
Mieux encore, le constructeur automobile russe AvtoVAZ avait fait part, en 2019, de sa volonté d’implanter en Algérie une usine de montage de véhicules de la marque Lada.
Cela avait été rapporté le 30 janvier 2019 par l’agence Sputnik citant le ministre russe de l’énergie, Alexandre Novak, qui avait communiqué la nouvelle aux journalistes. La Russie avait proposé alors à l’Algérie de délocaliser dans le pays l’assemblage de voitures russes Lada.
Lada, Aurus, Avtovaz, Kamaz…
La Russie compte une dizaine de marques automobiles de différentes catégories. Mais il faut savoir que l’industrie automobile russe n’est pas nouvelle.
Contrairement aux images mémorisées de voitures russes rustiques, mais robustes, les
véhicules actuels ont beaucoup évolué par rapport à ceux qui existaient dans les années 80. Il n’y a qu’à voir la limousine blindée qui a transporté M. Tebboune lors de son
périple russe, et qui reste le véhicule présidentiel qu’emprunte Vladimir Poutine,
l’Aurus Senator en l’occurrence.
Aurus est une marque russe de voitures assez récente, elle a été créée en 2018 seulement. Mieux encore, la société a été lancée dans le but de fabriquer des voitures exclusivement réservées au président russe, aux cortèges officiels et à certains hauts fonctionnaires.
Les Aurus sont produites au sein d’une usine ultramoderne située à Moscou. La version « standard », la S600, dont le prix avoisine 245.000 dollars, mesure 5,63 m contre 6,63 m pour la variante blindée baptisée L700 motorisée par un V8 4,4 litres de 598 ch développé en collaboration avec Porsche.
Il y a aussi l’emblématique Lada qui est le leader du marché automobile russe. Les modèles ont été modernisés, à l’image de la Niva qui affiche, depuis quelques années déjà, un look très appréciable.
Les principales marques locales sont AvtoVaz et GAZ pour les véhicules légers, tandis que Kamaz est le premier constructeur de véhicules lourds. AvtoVaz, qui est le constructeur historique de la Volga, était associé à Renault pour la fabrication des véhicules de la marque au losange en Russie, avant que le conflit russo-ukrainien et les tensions politiques qui s’en sont suivies ne contraignent le constructeur français à se retirer de Russie.
B. A.