Il était une fois, sur la carte cabossée de l’Afrique, trois créatures qui se croisaient sans vraiment se calculer :
Un ours venu du froid, qui parlait peu mais pesait lourd.
Un coq ex-colonial, toujours bruyant mais de plus en plus perdu.
Et un fennec, vif et discret, qui savait très bien que trop parler dans le désert… ça finit en soif.
Ce n’était pas prévu. Mais le Coq, en criant trop fort, a fini par se faire chasser du pays des éléphants. Le sol lui a été retiré sous les pattes, ses vieilles alliances se sont effondrées une à une, et les pachydermes n’ont pas apprécié ses ordres.
Et c’est là que l’Ours, flairant le vide, est descendu. Pas pour rugir, mais pour s’installer. Il n’a pas crié, il a observé. Il n’a pas bousculé, il a proposé. Et petit à petit, à chaque pas tranquille, il a remplacé les traces que le Coq avait laissées.
L’ours avançait lentement, plantant ses griffes dans le sable du Sahel, saluant les voisins avec du pétrole sous la patte gauche et des kalash sous la droite. Il ne faisait pas de bruit, mais il signait, il négociait, il s’installait.
“نمشيوا شوية، نهودوا لتحت… جيهة الفياله، نهودوا جدوك جدوك.”
🔹 Sous-entendu : descendons ensemble vers le Mali, le Sahel, les terres chaudes et piégées, là où les conflits dansent et les grandes puissances s’écrasent.
🔹 Se familiariser avec quelqu’un qu’il ne faut pas, surtout en période de tension… ça donne soif, et pas d’eau à l’horizon.
Mais le Fennec, fidèle à sa stratégie, calma le jeu. Il lança alors, un sourire aiguisé au bec : “وسّعني ونزيدك مليون.”
🔹 Tiens ton billet, va piailler ailleurs. La paix, ça s’achète parfois, mais la patience, elle, c’est en option.
Comme l’a dit le Fennec en secouant la tête :
“دارو في رواحهم الكوردة… والروسيراج تاع الكوردة راه باين، يعدم رواحهم بيدهم.”
🔹 Ils ont mis eux-mêmes la corde autour de leur cou. Et maintenant ils ajustent la chaise.
🔹 Touchez pas à mon territoire, et foutez pas le désordre dans mes affaires.
Dans le désert, ce ne sont pas les cris qui font bouger les dunes.
C’est le silence du fennec qui fait peur. Parce que lui, il ne parle pas beaucoup… mais il sait où il mord.
Le Fennec et l’Ours ne sont pas amis. Mais ils se respectent. L’un ne cherche pas à imposer, l’autre ne cherche pas à trahir. Une alliance froide, mais claire. Le genre de lien qui se passe de promesses, mais jamais de calculs.
Pendant ce temps, le Coq continue de chanter en solo, tentant de convaincre les autres de le suivre… alors que même les éléphants du Sud finissent par s’étrangler avec leur propre corde. Pire encore, chez lui, ce sont ses propres poussins — ses “felalis” — qui lui sapent le perchoir.
Dans cette savane politique, mieux vaut creuser un puits que creuser sa tombe.
Par Hope&ChaDia Inspiré de : حكومة الظل تسعى لخرابها معنا