La leçon du 20 Août 1955/1956

La leçon du 20 Août 1955/1956

Par Tarek Benaldjia

Cette nuit-là, Dieu prouva qu’il était avec notre peuple, Il a annoncé la bonne nouvelle qu’il se tiendra à nos côtés sur cette voie de la victoire alors que nous continuons avec des pas plus fermes et plus forts dans cette grande marche. La «résistance implacable» se poursuit. C’est le destin pour nous, pour notre nation.

Cette nuit-là, le leader révolutionnaire  « Zighoud Youcef », et ceux qui marchaient côte à côte avec lui et les millions qui se pressaient derrière lui ont gagné. Cette nuit-là, l’une des plus grandes victoires de notre histoire politique millénaire a été remportée. Cette nuit-là, ceux qui ont arrosé cette patrie de leur sang resteront à jamais gravés dans nos mémoires.

Cette nuit-là, la lutte du siècle se concrétisa en quelques heures à peine et les cartes du pouvoir mondial impérialiste furent renversées. Cette nuit-là, tous ceux qui sont tombés en martyr, devenus vétérans, handicapés, orphelins, qui ont prié, qui ont porté leur colère dans les monts des Aurès et Djurdjura qui l’ont exprimée à travers leurs armes et écrits, nous leur exprimons ici, notre  plus grande gratitude qui, à travers leur engagement et leurs sacrifices, nous ont ouvert une voie vers l’indépendance  et de meilleures conditions de vie.

Le dévouement, la maturité, la sagesse et la grâce découlant des profondeurs de l’histoire de cette leçon du 20 Aout 1955/56 dates phares de la révolution Algérienne, resteront à jamais gravés dans nos mémoires.  C’est pourquoi ceux qui ont abandonné notre pays à une telle époque resteront dans l’histoire pour leur trahison.

Les traîtres et tous ceux qui nuisent à la terre des Chouhada, ont oublié que tôt ou tard, ils seront démasqués et échoueront dans leur sale besogne. Il est certain que tous ceux qui ont foi en le pacte des vaillants Chouhada et leur éternel serment, contribueront en toute sincérité à la lutte contre la corruption et participeront avec abnégation et dévouement à la purification de l’Algérie des inféodés et serviteurs du colonialisme.

C’est cette découverte et cette valorisation par les responsables politiques et les moudjahiddines durant l’offensive du Nord-Constantinois et du Congrès de la Soummam (20 août 1955/1956) qu’avaient provoquées les résultats sur le processus de libération de l’Algérie du joug du colonialisme français, le retour de l’Algérie dans le concert des nations, s’y engageant suivant des calculs d’intérêts complexes et en utilisant des moyens et stratégies spécifiques, caractéristiques d’un peuple uni et indivisible. En effet, c’est cette découverte de la conscience, la Renaissance de cette mémoire, la reconstruction de cette identité dont -il s’agit dans cette leçon du 20 Aout 1955/1956.

Puisque ils ont permis l’institution et l’organisation de l’Etat algérien ainsi que la création de plusieurs de ses organes dont le conseil de la révolution, composé de 34 membres, le comité de coordination et d’exécution (CEE) et le Gouvernement provisoire de République Algérienne (GPRA), dirigé par Ferhat Abbas, outre l’organisation des organes administratifs et politiques et l’internationalisation de la question algérienne au niveau de l’Organisation des Nations-Unies (ONU).

Ils pensent qu’ils nous ont enterrés. Mais ils ne savaient pas que nous sommes des graines vivaces.

C’est pourquoi, seuls un échange des points de vue ou des responsables dotés d’un bon sens et ayant une approche critique et analytique peuvent proposer une solution fiable pour les besoins d’aujourd’hui et ceux de demain, concentrés sur le message donné par la leçon de cette nuit aux algériens  sur une époque d’une nouvelle ère, qui à changer notre société pour le mieux et pour que enfin, notre lutte inlassable et courageuse contre l’ordre colonial devienne une meilleure compréhension de son exemplarité pour l’humanité.

Les partis politiques, n’ayant pas suivi le cours ordonné de l’histoire, au contraire ont exprimé leur message avec dureté, et dont la vision ne dépasse pas leur entourage, leur pays, leur peuple, n’ont pas grand-chose à donner à leur nation que d’engendrer l’anarchie. La tragédie qui a frappé Larbaâ Nath Irathen  est un bon exemple d’un échec de prévention de conflit.

Malgré toute cette cruauté à laquelle ils ont été confrontés les algériens ces dernières semaines avec les incendies criminelles et le meurtre de Djamel Bensmail, resteront convaincus de leur belle histoire, tiennent un discours basé sur le calme, la maturité, la sagesse, la raison et la grâce de la pensée philosophique et non de l’incitation à la haine et à la violence.

Si nous nous rappelons que les guerres les plus sanglantes de l’histoire de l’humanité, les plus lourds bilans de morts, les exécutions à la guillotine ont été commis en « France dans le siècle des  Lumières », ce n’est pas difficile d’imaginer combien cet intellectualisme à la française a offert à l’humanité un point de vue dénigrant et conflictuel qui ostracise tout ce qu’il considère comme étant irrationnel, et sacralise son propre point de vue en s’abandonnant à la rationalité fondatrice de la raison.

Comment peut-il  devenir un Frankenstein pour nous?  Lorsque tous les liens limitant l’Algérien, comme les traditions, la morale, la religion et les établissements intermédiaires, sont rompus, pareillement,  l’Algérien sera inévitablement touché et devra traverser son deuil.

L’esprit de la nuit du 20 Aout se poursuit. C’est une responsabilité, chargée d’histoire, de géographie et d’identité.

Vive l’Algérie Algérienne et gloire à nos glorieux combattants et chouhada.