Le projet algéro-italien de production de blé et de légumineuses à Timimoun, dont l’accord-cadre a été conclu le 6 juillet dernier avec l’opérateur italien Bonifiche Ferraresi (BF), s’apprête à amorcer son entrée en activité.
Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision publique, Mustapha Houari, responsable du développement des marchés internationaux pour le groupe italien Bonifiche Ferraresi, a dévoilé les détails de ce mégaprojet agricole de Timimoun, qui ambitionne de renforcer l’autosuffisance de l’Algérie et à réduire ses importations de produits stratégiques tels que le blé, l’orge et les légumineuses.
Selon les déclarations du responsable du groupe italien, la création de la société mixte pour l’exécution du projet est prévue avant la fin du mois courant, marquant ainsi une étape cruciale dans le démarrage du projet. «Après la signature de l’accord-cadre avec le ministère de l’agriculture, nous finalisons actuellement la constitution de la société mixte, où BF détiendra 51% des parts et le fonds national d’investissement (FNI) 49%», a expliqué Mustapha Houari avant d’annoncer qu’«avant la fin du mois d’août 2024, la société qu’on a décidé de dénommer BF El Djazair sera créée».
Le responsable du groupe italien n’a pas manqué de souligner l’attrait de l’Algérie pour les investisseurs et les opportunités d’investissement offertes par le pays. «L’intérêt de l’investissement du groupe BF en Algérie est essentiellement notre volonté d’être présent dans ce pays qui est en train d’attirer les investisseurs, ce qui nous a poussés à étudier les possibilités d’investissement par rapport à la réglementation en vigueur du pays et les opportunités offertes aux investisseurs, ce qui a fait ressortir une équation d’intérêt commun bénéfique pour les deux parties», a-t-il expliqué, affirmant dans ce sens que «les objectifs de ce projet sont alignés avec ceux de l’Algérie, en premier lieu l’autosuffisance et la réduction des importations de produits stratégiques».
Forage d’une cinquantaine de puits pour lancer le projet
Abordant les différentes étapes du projet, le responsable des marchés internationaux du groupe BF a annoncé le lancement des opérations de culture en novembre prochain. «Nous prévoyons de lancer les opérations agricoles dès novembre de cette année. Nous sommes actuellement en phase de localisation des sites de forage pour assurer l’approvisionnement en eau et obtenir les autorisations nécessaires pour accéder aux terrains et démarrer le projet», a-t-il précisé, ajoutant que «pour la réalisation de cette culture, nous aurons besoin d’une cinquantaine de puits de forage d’eau avant novembre pour pouvoir lancer le projet».
Le même responsable n’a pas manqué de souligner l’étroite collaboration de son groupe avec les autorités locales du lieu de domiciliation du projet, notamment le wali de Timimoun. «Nous sommes en communication continue avec le wali de Timimoun, avec qui on va organiser prochainement une réunion regroupant l’ensemble des directions du projet pour faciliter les procédures d’entrée en activité du projet», a-t-il indiqué.
Pour le lancement du projet, M. Houari explique que les premières étapes incluent la mise en place d’une infrastructure solide de forage et d’irrigation, essentielle pour la culture initiale prévue sur près de 3000 ha en novembre, avec une expansion prévue à 6000 ha d’ici avril de l’année prochaine.
Baladna, un autre projet agricole qui va créer plus de 10.000 emplois
Outre le projet algéro-italien, un autre mégaprojet est également prévu au sud du pays, en partenariat avec les Qataris dont l’accord-cadre a été signé en avril dernier avec le ministère de l’agriculture pour la réalisation d’un projet intégré de production de lait en poudre dans les régions du sud du pays, notamment dans la wilaya d’Adrar.
Dans un entretien exclusif à la chaîne de télévision publique, le cofondateur et vice-président du groupe qatari Baladna, Ramez al-Khayyat, a déclaré que le projet de l’entreprise Baladna en Algérie «est très prometteur pour le pays, notamment en ce qui concerne la réalisation de l’autosuffisance, ce qui est aussi l’objectif de notre groupe», soulignant que ce projet «représente un intérêt commun entre les deux pays».
S’agissant des postes d’emploi que ce projet pourrait créer une fois lancé, le responsable de la firme qatarie a avancé d’importants chiffres de recrutement en fonction du développement du projet. «Au cours de son étape de création, le projet nécessitera le recrutement de 10.000 employés et créera également lors de l’étape d’activation du projet entre 5000 et 6000 autres postes d’emploi», a annoncé le vice-président du groupe qatari.
Rappelons que ce projet d’une valeur de 3,5 milliards de dollars et d’une superficie totale de 117.000 ha est composé de trois pôles contenant chacun une ferme de production de céréales et de fourrage, une ferme d’élevage de vaches et de production de lait et de viande, ainsi qu’une usine de production de lait en poudre. Une fois lancé, ce projet permettra de produire localement 50% des besoins nationaux en poudre de lait, d’approvisionner le marché local en viandes rouges et contribuer à l’augmentation du cheptel bovin national.
Par Nabil M.