L’adhésion de l’Algérie à la Banque de développement des BRICS a suscité un intérêt croissant sur la scène internationale. En tant que pays stratégiquement situé entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne, et riche en ressources naturelles, l’Algérie semble jouer ses cartes avec précaution tout en naviguant dans un contexte géopolitique complexe. Lors d’une récente intervention sur la chaîne El Horra, Henry Ensher, ancien diplomate américain, a partagé son point de vue sur cette décision majeure.
Une Stratégie Historique de Non-Alignement
Pour Henry Ensher, l’adhésion de l’Algérie à la Banque des BRICS s’inscrit dans la continuité de sa politique étrangère historique de non-alignement. L’Algérie a toujours cherché à maintenir un équilibre entre l’Est et l’Ouest, en évitant de s’aligner exclusivement sur un seul bloc de nations. Cette stratégie lui permet de maximiser ses avantages en tirant parti des opportunités offertes par divers partenaires tout en conservant une certaine indépendance.
“Le fondement de la politique étrangère algérienne est l’équilibre entre l’Est et l’Ouest, et l’adhésion à la Banque des BRICS ne fait que renforcer cette approche”, a déclaré Ensher. Cette décision permet à l’Algérie de continuer à bénéficier des investissements étrangers, comme ceux de la Chine, tout en évitant de se lier de manière excessive à un seul groupe de nations.
Opportunités et Défis avec la Chine et la Russie
Cependant, Ensher a également mis en garde contre les défis potentiels liés à cette adhésion. Selon lui, bien que la Chine et la Russie offrent des conditions de partenariat souvent moins strictes que celles imposées par les pays occidentaux, ces relations ne sont pas sans risques. Il a souligné que la qualité des services fournis par ces deux puissances pourrait parfois être inférieure à celle attendue, et que la corruption pourrait poser un problème dans les transactions avec ces pays.
L’exemple cité par Ensher concerne la coopération passée entre l’Algérie et la Chine pour la construction de la Grande Mosquée d’Alger, un projet marqué par des retards et un dépassement de budget. Ce cas illustre, selon lui, la nécessité pour l’Algérie de rester vigilante dans ses relations avec les pays des BRICS pour s’assurer qu’elle en tire réellement profit.
Une Algérie Toujours Protectrice de son Indépendance
Malgré ces défis, Ensher reste confiant quant à la capacité de l’Algérie à protéger son indépendance. Il estime que l’Algérie, forte de sa richesse en ressources naturelles et de sa position stratégique, saura résister aux tentatives d’influence excessive de la Chine et de la Russie. “Je ne crains pas que la Chine et la Russie renforcent leur influence en Algérie comme elles l’ont fait dans d’autres pays”, a-t-il affirmé, en soulignant la fierté des Algériens pour leur souveraineté.
L’adhésion de l’Algérie à la Banque des BRICS représente une étape logique dans sa politique de non-alignement, offrant à la nation des opportunités économiques significatives tout en présentant certains défis à gérer. Henry Ensher, en tant qu’observateur avisé, met en garde contre les risques potentiels tout en reconnaissant la capacité de l’Algérie à naviguer avec prudence dans cette nouvelle phase de ses relations internationales. Pour l’Algérie, l’essentiel sera de continuer à jouer habilement sur plusieurs tableaux, en s’assurant que chaque partenariat, qu’il soit oriental ou occidental, soit équilibré et profitable.