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L’Algérie championne du Concours international de l’art culinaire : La gastronomie algérienne consacrée

by Toufan
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L’Algérie a décroché, dernièrement, la coupe du monde des gâteaux traditionnels et modernes au Concours culinaire international, qui s’est tenu au cours de ce mois en Tunisie. Cela, en plus de 28 médailles, d’or entre autres, dans différentes catégorises culinaires, des plats traditionnels notamment, qui d’après nos chefs gastronomiques, méritent amplement d’être classés patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
C’est la première fois que l’Algérie prend part au concours culinaire international organisé du 11 au 13 février en Tunisie, qui en est à sa deuxième édition cette année. Plus de 400 cuisiniers et pâtissiers professionnels et amateurs de différentes nationalités représentant 35 pays, dont la France, l’Italie, la Turquie, le Maroc, l’Espagne, ont participé à cet événement qui s’est décliné dans plusieurs catégories de concours : gâteaux traditionnels et modernes, plats traditionnels, cake design, boulangerie, dessert et pizza ollon. Une soixantaine de cuisiniers algériens, dont des chefs et des amateurs, se sont inscrits dans toutes ces catégories, décrochant au total 28 médailles en or, en argent et en bronze. Nour El Houda Djemaâ, la plus jeune de l’ensemble des candidats participant à ce concours, a raflé, à elle seule, cinq médailles.
«C’est l’une de mes stagiaires et une grande amatrice de cuisine. Je lui ai conseillé de proposer des recettes du terroir avec une touche moderne. C’est ce qu’elle fit et le résultat a dépassé nos espérances», souligne le chef de cuisine et en pâtisserie Souad Saïdani qui a également participé à ce concours. Elle confie avoir encouragé ses stagiaires à participer à cette compétition dans le but de faire connaître nos spécificités culinaires et gastronomiques à l’international et universaliser ainsi les plats du terroir. «Nous jouissons d’une richesse culinaire exceptionnelle qui rivaliserait avec celles les plus connues dans le monde. Pourquoi ne pas en profiter et en faire un atout touristique ? Nos recettes peuvent aisément avoir leur place dans les menus des restaurants et des hôtels internationaux les plus huppés», assure-t-elle. Le but aussi, poursuit-elle, est de prouver que nos plats traditionnels mériteraient d’être classés patrimoine culturel de l’Unesco, comme c’est le cas pour le couscous. «Notre art culinaire est à l’image de notre culture, caractérisée par un brassage de traditions de différentes civilisations. Nos recettes sont non seulement raffinées en termes de goût, mais véhiculent toute une histoire et s’entourent de légendes. Nous pouvons même dire que nos recettes sont universelles puisqu’elles sont puisées des cultures des différentes civilisations qui se sont succédédans notre pays au fil des siècles», remarque-t-elle. Tout cela pour dire, conclut-elle, que chacune de nos recettes traditionnelles a une histoire à raconter, a son propre rituel dans la préparation et dans la cuisson. «Nous pouvons dire avec fierté que l’art culinaire algérien, dans toutes les catégories, a été une véritable découverte pour l’ensemble des pays ayant participé à cette deuxième édition du Concours culinaire international», révèle-t-elle, soutenant que l’art culinaire national a commencé à se faire connaître à l’international bien avant cette compétition.
Le plat rechta, rappelle-t-elle, a été classé premier en Afrique dans la catégorie des recettes traditionnelles. En outre, makrout el louza été classé quatrième dans le top des 50 meilleurs gâteaux au monde en 2022. Par ailleurs, dans le classement du top 50 des meilleures cuisines dans le monde, publié par l’Encyclopédie Taste Atlas en juin 2022, l’Algérie a été classée première du monde arabe et maghrébin et deuxième en Afrique.
Farida Belkhiri
Samia Kerbane, Souad Saïdani, chefs cuisiniers : «Le jury a eu le coup de foudre pour nos gâteaux»
Dans cet entretien, les chefs cuisiniers Samia Kerbane et Souad Saïdani sont revenus sur leur participation à la deuxième édition du Concours international de l’art culinaire. Les membres du jury ainsi que les pays participant à cette édition, remarquent-elles, ont été agréablement surpris par la diversité gastronomique algérienne et, surtout, par la saveur, le parfum et la présentation des gâteaux traditionnels.
Comment avez-vous eu vent de ce concours ?
Samia Kerbane : Je suis tombée par hasard sur ce concours sur les réseaux sociaux où j’ai trouvé plein de campagnes publicitaires sur l’événement. Je me suis renseignée et ça m’a attiré. Cela fait plus de quatre ans que je suis dans le domaine et je voulais tester mes capacités, contribuer aussi à faire connaître l’art culinaire algérien. C’est ainsi que je me suis inscrite et que j’ai réussi à décrocher deux médailles, une en or dans la catégorie des gâteaux traditionnels et une en argent dans la catégorie des plats traditionnels. Lors de ce concours, les participants algériens sont venus de différentes régions du pays créant ainsi une diversité culinaire exceptionnelle. Le jury a remarqué, d’ailleurs, que chaque région a son propre style culinaire même s’il s’agit de la même recette. Les gâteaux qui ont raflé les médailles d’or sont : el makrot, le cake, nekache et gheribia. Je pense que si ces gâteaux ont décroché les premiers prix, c’est parce qu’ils sont beaux à voir et ne sont pas trop sucrés. Le goût particulier de nos gâteaux et la présentation ont été très déterminants dans les choix du jury.
C’est la première fois que l’Algérie participe à ce concours, n’est-ce pas ?
Souad Saïdani : En effet. Nous n’étions pas présents à la première édition, mais cette année, nous tenions à l’être pour montrer notre savoir-faire. Le fait qu’il s’agisse d’un concours international a été une grande opportunité pour nous. D’une part, nous concurrencions 34 pays et d’autre part, ce concours nous permettait de faire découvrir nos plats et nos recettes à ces pays où l’art culinaire algérien est méconnu. Sans oublier les membres du jury composés de spécialistes en gastronomie de différentes nationalités : indienne, turque, croate, marocaine, tunisienne et même algérienne. Il y a eu, en fait, deux types de participation. Une participation groupée spécifique à la confection des gâteaux traditionnels qui nous a valu une coupe du monde et une participation individuelle dans plusieurs catégories où nous avons réussi à décrocher les 28 médailles. La participation de Nour El Houda Djemaâ, qui est une de mes stagiaires, a particulièrement attiré l’attention. Nous pouvons dire qu’elle a innové en termes de présentation. Elle a présenté le plat traditionnel de la rechta d’une façon très originale, sous la forme d’un nid d’oiseau. Il y a le nid, composé de la rechta et au milieu, des œufs de caille cuites et tout autour, des escalopes au lieu de cuisses de poulet, roulées et farcies aux légumes utilisés habituellement dans ce plat. Elle a gardé les mêmes épices afin que le goût originel de ce plat ne change pas. C’est juste la forme qui change, le fond est le même.
Qu’est-ce qui a séduit le plus les membres du jury dans la cuisine algérienne ?
Ce qui a séduit le plus les membres du jury, ce sont incontestablement les gâteaux traditionnels. Ce n’est pas pour rien que notre pays est champion du monde dans cette catégorie. Je me souviens parfaitement de la réaction du jury quand ils ont vu nos gâteaux. Ils étaient si beaux, si bien présentés qu’ils nous ont demandé : «Est-ce que ça se mange ?». Quand ils ont goûté, ça a été comme un coup de foudre. Ils ont apprécié la texture, la saveur et les parfums des gâteaux. Ils ont aimé également nos pains, aghroum lahwel notamment, mélangé aux herbes et aux plantes médicinales et aromatiques. C’est un pain très particulier en termes de goût et, en même temps, il est très bon pour la santé. Il faut savoir que les plats algériens sont sains, car nous utilisons beaucoup de légumes et pas beaucoup de gras. Ils sont complets, car on y trouve des légumes, des protéines en provenance de viandes ou d’œufs et des amidons. C’est très colorié, en plus, sur le plan esthétique. C’est beau et c’est bon. C’est pour cela que je dis qu’il est temps que la cuisine algérienne s’universalise et que son répertoire culinaire soit valorisé aux niveaux national et international.
Entretien réalisé par F. Belkhiri
Stagiaire en cuisine : Cinq médailles pour Nour El Houda Djemaâ

La plus jeune des participantes au concours culinaire international, Nour El HoudaDjemaâ, encore stagiaire, a raflé, à elle seule, cinq médailles lors de cette compétition. «Je suis la seule, parmi mes concurrents algériens et étrangers, à avoir gagné autant de prix. J’ai gagné une médaille d’or dans la catégorie gâteaux traditionnels, une médaille d’argent dans la catégorie gastronomie, une médaille d’argent dans la catégorie plat traditionnel et deux médailles en bronze dans la catégorie dessert et boulangerie», fait-elle savoir.
Ces médailles s’ajoutent à celle, en or, qu’elle avait décrochée l’année dernière lors d’un concours culinaire national. «J’ai essayé d’apporter une touche personnelle à toutes mes préparations sans pour autant changer le goût et les spécificités originelles de nos recettes. Notre art culinaire se distingue par sa diversité caractérisée par des influences amazighes, turques, françaises…De plus, la plupart des plats sont propres à des régions et certains sont même saisonniers», rapporte-t-elle estimant que des plats aussi particuliers que tekerbabin, rechta et chakhechokha, sont à classer comme patrimoine culturel immatériel de l’Unesco.
F. B.

horizons.dz

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