« Alger ne se laisse pas faire. » C’est avec cette lucidité qu’Éric Coquerel, président insoumis de la commission des finances à l’Assemblée nationale, a posé les mots justes sur la réponse algérienne à une provocation diplomatique d’une rare violence. Trois ressortissants algériens arrêtés en France — dont des membres de l’ambassade — et en retour, 12 agents français sommés de quitter l’Algérie en 48 heures.
Ce n’est pas une montée de tension hasardeuse, c’est une riposte de dignité. Une riposte que Coquerel décrit non pas comme une réaction émotionnelle, mais comme un réflexe légitime : « Elle est automatique. » Et il a raison. Dans toute relation équilibrée, un acte d’agression appelle une réponse ferme. L’Algérie ne fait que rappeler à la France qu’elle n’est ni un département d’outre-mer, ni une province rebelle à ramener à l’ordre — c’est une puissance souveraine avec des lignes rouges claires.
Mais ce qui aggrave cette séquence, c’est l’origine politique de la provocation. Éric Coquerel le dit sans filtre : Bruno Retailleau, figure de la droite revancharde, a voulu relancer la confrontation avec l’Algérie, croyant sans doute flatter une base électorale nostalgique. Et là, Coquerel enfonce le clou : « Il faut cloisonner Retailleau », autrement dit, empêcher que ce genre de posture incendiaire ne déborde sur les affaires d’État.
Ce n’est pas à un sénateur de jouer aux apprentis pyromanes avec les relations internationales. Ce n’est pas à Retailleau de relancer des conflits gelés juste pour tenter un rebond politique personnel. Et surtout, ce n’est pas au peuple français d’en payer le prix diplomatique.
Alors que faire ? Coquerel a une réponse limpide, que l’Élysée ferait bien d’écouter : « Il faut que les deux présidents se reparlent tout de suite. » Pas demain, pas après la tempête, pas par voie détournée. Macron doit appeler Tebboune. C’est la seule façon de désamorcer l’engrenage, de revenir à une ligne diplomatique claire, et de montrer que la France est encore capable de faire preuve de respect et d’humilité dans ses relations bilatérales.
L’Algérie n’a pas besoin de faire des bras d’honneur pour être prise au sérieux. Elle agit, elle assume, elle trace ses lignes. Et c’est à la France de choisir : continuer les postures coloniales ou entrer enfin dans le XXIe siècle des relations équilibrées.
Une chose est sûre : le temps du mépris est terminé.
Éric Coquerel est un député français de La France insoumise, élu depuis 2017 dans la Seine-Saint-Denis. Il préside depuis 2022 la commission des Finances de l’Assemblée nationale. Issu de la gauche radicale, il est connu pour ses positions fermes sur les questions budgétaires, fiscales et internationales.
– Hope&ChaDia
4 comments
“L’Algérie ne fait que rappeler à la France qu’elle n’est ni un département d’outre-mer, ni une province rebelle à ramener à l’ordre — c’est une puissance souveraine avec des lignes rouges claires.”
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En effet, ils le savent parfaitement; mais nous devons dorénavant, à mon avis, tenir ce genre de propos en le leur rappelant!
Nous devons utiliser un autre langage plus offensif et plus gênant, sans ce genre de narratif (de ce que pense de moi l’autre)!
Par exemple dire “la France est une puissance de seconde zone”, ” un pays sans souveraineté qui perd ses valeurs, comme la France, ne peut pas dicter quoi que ce soit à une puissance régionale”, ” une France soumise à Israël sans poids dans le monde”; ” Une France incapable de respecter son propre droit” , “une France avec une diplomatie médiocre” ; “une qui devrait s’inspirer de la sagesse africaine”etc.
En somme des expressions qui leur rappellent ce qu’ils sont réellement, leur incompétence et faiblesse et non pas ce que nous , nous sentons qu’ils pensent de nous!
Comme disait l’autre ‘on s’en fou” de ce que leurs dirigeants pensent de nous!
Lire “mais nous ne devons plus dorénavant”
Il est important que l’Algérie laisse aux dirigeants français la responsabilité d’une éventuelle rupture!
Le comportement des dirigeants français en particulier de Retailleau relève plus d’un manque d’éducation que de la politique.
Ils sont bon pour faire du potin!