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Depuis plus d’un an, le monde est dans un flot de turbulences qui confortent les thèses d’une recomposition des relations internationales. Dès le lendemain de l’opération spéciale russe en Ukraine, il est apparu que plus rien ne sera jamais comme avant.
Des accords stratégiques ont été conclus par Moscou et Pékin, à la faveur de la visite remarquée du président Xi Jinping dont le soutien à son homologue Vladimir Poutine est aussi réel que discret. Dans la foulée, l’Iran et l’Arabie saoudite ont surpris le monde en annonçant leur réconciliation, à partir de Pékin, et on apprenait hier que Téhéran ouvre son ambassade aux Emirats, dans l’attente de celle à Riyadh prévue dans moins de deux mois.
La Chine a de quoi se frotter les mains. Tout comme l’Inde, d’ailleurs, car l’une comme l’autre sont les grands gagnants du tourbillon imprévisible qui agite le marché international des hydrocarbures. Qui plus est, celui-ci doit désormais compter avec la nouvelle donne qui voit les pays arabes exportateurs décider, d’une seule et même voix, de réduire leur quota…en tandem avec la Russie.
Washington qui n’a certainement pas vu venir le coup a de quoi s’interroger, les pressions de l’an dernier sur l’Arabie saoudite pour accroître la production n’ayant pas abouti. Surtout, cette ultime nouvelle est tombée au moment où le spectre d’une cascade de faillites bancaires, surgie aux Etats-Unis, planait sur le monde.
Tous ces évènements n’ont rien d’anodins, au contraire. Ils indiquent que le nouvel ordre international, déjà réclamé par l’Algérie au nom du mouvement des Non-Alignés dans les années 70, est plus que jamais de mise, sauf qu’il est porté maintenant par les ambitions de la Chine et de la Russie.
Et c’est au sein des BRICS, groupe dominé par le trio Chine-Russie-Inde mais bientôt appelé à s’étendre et à élargir sa dénomination ou sinon en changer, que va se jouer l’avenir du monde tandis que les Etats-Unis qui ont dicté leur loi à la planète pendant plus d’un siècle vont devoir s’adapter à la nouvelle donne.
Ils ont déjà commencé avec l’Union européenne qui n’a plus d’autre choix que de servir de tremplin, la crise des énergies pétrolière et gazière, suscitée par les sanctions inédites contre la Russie, ne faisant que commencer, mais ils comptent sans doute ancrer davantage leur présence dans toute la région pacifique, ayant fait de la Chine leur principal sujet de préoccupation à la fois économique, politique et militaire.