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La journée d’hier fait partie des rares séances de cotations de début de semaine où le pétrole démarre du bon pied. Après avoir terminé, en effet, celle qui s’est achevée le 21 juillet sur les chapeaux de roue. Le Brent de la mer du Nord a clôturé à plus de 81 dollars pour le Brent, alors que son équivalent américain a touché son plus haut niveau en clôture depuis trois mois, à plus de 77 dollars. Les cours de l’or noir ont poursuivi leur rebond de façon significative, hier. Vers 15h50, heure d’Alger, le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, pour livraison en septembre progressait de 1,36 dollar pour s’échanger à 82,43 dollars, alors que son équivalent US, le West Texas Intermediate (WTI) avançait de 1,56 dollar pour se négocier à 78,63 dollars, son plus haut niveau depuis la fin du mois d’avril. Galvanisés depuis fin juin par des annonces de baisses volontaires de l’offre de deux des trois plus grands producteurs mondiaux, l’Arabie saoudite et la Russie, les prix du brut ont enregistré la semaine dernière une quatrième semaine consécutive de hausse. Il faut rappeler en effet que le royaume wahhabite, poids lourd du marché de l’or noir, avait annoncé le 3 juillet qu’elle prolongeait la réduction de sa production de pétrole d’un million de barils par jour, pour soutenir le prix du baril. Une réduction qui se poursuivra en août et qui peut être prolongée au-delà de cette période. L’autre poids lourd de l’Opep+, la Russie, a décidé, de son côté, le même jour, de réduire ses exportations de pétrole brut de 500000 barils par jour au mois d’août. Un autre facteur a influencé la hausse des cours de l’or noir: l’arrêt de la production d’importants champs de pétrole libyen, al-Fil et al-Charara, notamment. Des champs pétroliers d’où provient un tiers de la production d’or noir de l’ex- Jamahiriya, était bloqué par des protestataires. Il faut souligner par ailleurs que malgré de mauvaises nouvelles sur le PIB de la Chine premier importateur mondial de pétrole, les cours n’ont pratiquement pas été freinés dans leur course en avant. «Les investisseurs se concentrent sur les mesures de soutien à l’économie que Pékin pourrait déployer», faisait remarquer Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades. La faiblesse de l’économie chinoise, dont le redémarrage déçoit après les longs confinements liés au Covid-19, explique pourquoi les prix du pétrole restent en baisse depuis le début de l’année malgré le rebond des dernières semaines, indique-t-on. Les prix du brut vont peiner tant que nous manquerons de clarté sur les intentions de la Chine pour sortir de ce malaise économique», avait noté John Kilduff, d’Again Capital. Le premier importateur mondial d’or noir donne cependant des signaux positifs qui pourraient relancer les prix. «Le marché croit de plus en plus à des mesures de relance de Pékin», ont assuré les analystes d’Eurasia Group, qui s’attendent à ce que le gouvernement chinois «annonce un dispositif de soutien plus volontariste» avant la prochaine réunion du Bureau politique du Parti communiste, fin juillet. «Le ralentissement économique de la Chine, en particulier parce qu’il concerne le secteur industriel particulièrement gourmand en pétrole, signifie probablement que la demande de brut de la Chine sera moins importante», estimait Vivek Dhar, analyste chez CBA. Les acteurs du marché n’avaient cependant pas les yeux rivés, hier, dans la matinée sur l’Empire du Milieu, gros importateur et consommateur de pétrole ou sur les réductions annoncées par l’Arabie saoudite mais plutôt sur la Banque centrale américaine (Fed), et dans une moindre mesure sur la Banque centrale européenne (BCE), qui publieront respectivement leurs décisions de politique monétaire mercredi et jeudi. À quoi doit-on s’ attendre? «Des hausses des taux sont attendues de la BCE comme de la Fed, mais elles pourraient également signaler que la fin de leur cycle de hausse des taux approche», pense Ricardo Evangelista. Que se passera- t-il dans ce cas-là? «L’optimisme sur l’économie devrait augmenter et entraîner une révision à la hausse des perspectives de la demande de pétrole, ce qui devrait faire augmenter les prix du baril», souligne l’analyste d’ActivTrades. L’or noir peut viser plus haut que les 80 dollars…