Certes l’économie (énergie, production, etc) est transformation et implique destruction. Or celle-ci a connu une ampleur sans précédent et une accélération à mesure que le capitalisme (ou la recherche obsessionnelle du profit) s’imposait et dominait le monde.
Une autre obsession du capitalisme semble également consister en la « chosification » de tout existant et la destruction du sacré, du religieux, de la spiritualité.
J’ai longtemps hésité quant à savoir si, à l’origine, c’est le recul de la spiritualité qui a permis ou favorisé l’émergence du capitalisme ou si c’est ce dernier qui a contribué et oeuvré à ce recul. En réalité il semble bien que ces deux phénomènes soient « connexes » ou corrélés, l’un stimulant, renforçant l’autre.
Ainsi le sacré, les esprits chassés ou ayant déserté les océans, les forêts, il était dès lors possible d’en tirer profit. La nature, dès lors « dénaturée », a subi dès cet instant un véritable massacre : épuisement, destruction, pollution, etc.
Or tout est mis en oeuvre, dans le mode de vie, le système éducatif actuel, etc pour distraire, divertir (dans tous les sens du terme) l’homme afin qu’il ne s’interroge pas sur sa condition, sa nature humaine et qu’il ne puisse y apporter de réelles solutions. Les sciences ne lui seront d’aucun secours car elles aussi sont orientées vers l’efficacité et le profit, donc la destruction.
Point de mire du capitalisme, l’homme a été, également dénaturé. C’est-à-dire que, de la même manière que la nature, on en a chassé l’esprit. Il est donc devenu en quelque sorte une marchandise, sujet d’étude, de publicité pour en maximiser le profit, en un mot il est devenu un objet. Ainsi n’est-il plus maître de son destin.
Même si Hélène, dont l’enlèvement a été interprété par l’un comme, en quelque sorte, la perte de son royaume et pour l’autre elle aura signifié la destruction de sa cité-état, elle ne fait figure, combien même précieux, que d’objet passif dans ce mythe, car elle n’y joue aucun rôle actif.
Il en va autrement de Pénélope, qui par son subterfuge aura permis de sauvegarder le royaume de son époux, car elle a utilisé son…esprit.
Or, comme on a pu le constater, dénaturer tout vivant c’est lui ôter ce qui fait son esprit et donc in fine le tuer, le détruire. Et comme l’homme est par essence un être spirituel, c’est-à-dire doté d’esprit, le lui retirer, c’est au bout du compte le mener à sa destruction.