lexpressiondz.com 03/02/2021
Par Mohamed Amrouni
Le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables a révélé la mise en place d’un «Monsieur énergie renouvelable» dans tous les départements ministériels.
Des avancées importantes en matière de transition énergétique sont attendues au courant de cette année, notamment avec la naissance prochaine de la nouvelle entreprise de production et de distribution des énergies renouvelables «la soeurette de la Sonelgaz». «C’est elle qui s’occupera du lancement des appels d’offres pour la réalisation du projet de 1000 mégawatts (MW) d’installations solaires», a révélé hier à Alger, le ministre de la Transition énergétique et des Energies renouvelables, le professeur Chems Eddine Chitour. Intervenant en marge d’une rencontre-débat organisée au siège de l’Institut national d’études de stratégie globale, (Inesg), le professeur Chitour a fait savoir que «ladite entreprise ne va pas travailler contre la Sonelgaz». Bien au contraire, poursuit-il, «les deux sociétés travailleront en harmonie». Poursuivant, le professeur Chitour a précisé que «l’Algérie tendait à concrétiser l’objectif du lancement du projet des 1 000 Mw d’installations solaires en question, à travers la création de partenariats gagnant-gagnant avec les pays jouissant d’une grande expérience en la matière, à l’instar de la Chine et de l’Allemagne, la Russie et les Etats-Unis». L’essentiel, «c’est de ne pas perdre de temps», selon ses termes. L’allusion est claire. Le professeur Chitour y voit «un pas important» pour rattraper progressivement le retard pris dans l’adoption d’une stratégie globale orientée vers les énergies renouvelables. L’énergie solaire n’est pas le seul choix du professeur, qui souligne qu’il est plus que nécessaire de sortir «de l’ébriété énergétique actuelle pour aller vers la sobriété énergétique». Le professeur Chitour a déclaré également qu’«il est nécessaire d’aller vers une nouvelle loi sur l’énergie, qui va être adossée à un modèle flexible». Il dira dans ce sens, qu’«il n’est plus question de faire des maxi centrales. On fera de petites centrales électriques de 10 à 50 mégawatts en fonction de la demande. En d’autres termes, on ne fera plus implanter pour implanter». Le cap sera mis sur «une consommation moins et mieux du gaz naturel et du carburant», affirme le ministre qui a souligné que «l’Algérie consomme 60 millions de tonnes de pétrole et 800 millions de mètres cubes de gaz par semaine». «A ce rythme, nous ne pourrons plus exporter d’ici 2025», prévient le ministre. S’appuyant sur cette déclaration, Chitour, a par la suite, mis l’accent sur la nécessité de «sortir de la dépendance les énergies fossiles», pour laisser aux générations futures un pays en ordre de marche. Dans ce même ordre d’idées le ministre a révélé «la mise en place d’un ‘‘Monsieur énergie renouvelable” dans chaque département ministériel, pour doter le pays d’un plan de transition énergétique». Il s’agit d’un manager qui se chargera de mener à bien le plan tracé par le secteur pour faire 10% d’économie d’énergie consommée. Chitour, a, dans ce sens, révélé avoir «entamé des négociations avec une quinzaine de ministres ayant un rapport direct avec la consommation ou la production d’énergie».
Plus explicite, il dira qu’«il s’est réuni avec le ministre de l’Habitat pour mettre en place de nouveaux cahiers des charges relatifs aux nouveaux chantiers de construction». Cela avant de révéler que «l’aspect économie d’énergie, à travers le choix des matériaux, sera tenu en compte dans chaque futur projet». Le ministre a, par la suite, fait savoir que «le secteur des transports qui consomme 40% de l’énergie, est évidemment concerné par cette nouvelle vision». Il affirme que «le plan de conversion du parc automobiles relevant des entités de l’Etat, au GPL, voulue par le président, est en cours d’exécution». Il concerne selon le chiffre avancé par Chitour
100000 voitures. Dans cette optique, Chitour n’a pas manqué de souligner que «les bus de l’Etablissement de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa), sont concernés par le programme de conversion au GPL». Il s’agit là d’une action prioritaire, du fait qu’«un seul bus de l’Etusa consomme
5 tonnes de diesel», selon le chiffre avancés par le ministre.