Le poids de la diplomatie algérienne

L’Algérie s’impose de plus en plus en tant qu’acteur clé dans la résolution des conflits. Elle a les moyens de ses convictions. Soucieuse de la stabilité du continent, en général, et de la région sahélo-saharienne, en particulier, en tant que profondeur géostratégique, l’Algérie joue un rôle actif aussi bien dans la Corne de l’Afrique, qu’au Sahel et en Libye, avec des succès avérés. Un gage de son rôle de leadership et de son engagement envers le développement et l’intégration du continent. Pour preuve, Alger abrite les travaux de la réunion ministérielle des pays voisins de la Libye.
Un rendez-vous entrant dans le cadre des efforts soutenus par l’Algérie pour le règlement de la crise en Libye dans la lignée de sa participation «active» à la Conférence internationale de Berlin (Allemagne) tenue le 19 janvier 2020 et à laquelle a pris part le président Abdelmadjid Tebboune. Après un passage éphémère, l’Algérie a repris en efficacité en multipliant les initiatives, tant au Mali où elle redynamise le plan de paix, que dans la Corne de l’Afrique avec le dossier du barrage éthiopien de la Renaissance (Gerd).
En effet, ces dernières semaines, la diplomatie algérienne, sous la conduite de Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a fait montre d’un certain activisme sur la scène internationale, depuis le 33ème Sommet de l’Union africaine jusqu’au sommet d’aujourd’hui réunissant les pays voisins de la Libye. Pour ce faire, l’Algérie a même orchestré un impressionnant ballet diplomatique pour tenter de «vendre» la solution politique aux différents conflits. En Libye, elle a oeuvré sur plusieurs volets, d’abord le volet interne en Libye- devenue un terrain d’enjeux stratégiques interposés- en rapprochant les idées des uns et des autres, mais aussi un travail de fourmi auprès des grandes puissances dans le cadre des relations bilatérales où l’Algérie a de bonnes relations avec les acteurs concernés et sachant que l’Organisation des Nations unies (ONU) connaît le poids de l’Algérie. En effet, les rapports diplomatiques ne sont pas que des rapports de force, ils sont aussi des rapports de coopération, de concertation et parfois aussi d’amitié. Une relation qu’entretient à merveille Ramtane Lamamra. En accomplissant un véritable aggiornamento réaliste de la politique étrangère algérienne, Ramtane Lamamra, s’impose, désormais, dans le sillage de ses prédécesseurs, à l’instar de Saâd Dahleb, Lakhdar Brahimi et Mohamed-Seddik Benyahia… Toutefois, si Alger est novice en matière de diplomatie économique, sa politique africaine date d’avant même l’indépendance, quand le Gouvernement provisoire recherchait des soutiens dans les capitales du continent dans son combat contre le colonialisme français. Lors du Forum africain d’investissements et d’affaires d’Alger, l’homme d’affaires franco-béninois Lionel Zinsou, soulignait, dans son intervention, que «l’Algérie reste une inconnue sur le continent dans le domaine économique, mais demeure très importante dans le domaine politique. Historiquement, son combat héroïque fait que chacun en Afrique subsaharienne se sent un peu algérien».

Smail Rouha  31.08.2021

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