Le président Tebboune : Nous ne renoncerons pas au dossier concernant les crimes commis par la France en Algérie
Par Tarek Benaldjia
Le président algérien Abdelmajid Tebboune a déclaré que les algériens ne feront pas marche arrière concernant le traitement du dossier de la mémoire concernant les crimes commis par la France pendant la période coloniale.
Le président « Abdelmadjid Tebboune » a publié un message adressé au peuple algérien à l’occasion du 59e anniversaire de la libération de l’Algérie de la colonisation française le 5 juillet 1962.
Soulignant que le colonialisme français « odieux » a utilisé les armes de massacre, de torture et de destruction les plus puissantes contre notre pays, Tebboune a déclaré que les questions liées à la mémoire nationale seraient traitées avec une vision profonde et qu’il n’abandonnerait pas ces questions et sûrement pas les intérêts du pays.
Le président « Abdelmadjid Tebboune » a réitéré sa demande à la France de s’excuser pour les crimes commis pendant la période coloniale (1830-1962), dans une déclaration à l’occasion de la Journée nationale de la mémoire, qui a été adoptée l’année dernière et coïncidait avec le 76e anniversaire des événements de 8 mai 1945.
Il est à préciser que la France durant son occupation a effectué au Sahara algérien, au moins 17 explosions nucléaires, dont 4 aériens et 13 souterrains, dans le désert algérien entre 1960 et 1966. Selon le journal British Independent qui révélait il y a quelques semaines que la France avait mené 17 essais nucléaires en Algérie entre 1960 et 1967, dont 11 essais dans des installations militaires françaises sur le sol algérien après l’accession du pays à l’indépendance en 1962
Selon les estimations du Comité français de la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires, des déchets radioactifs équivalant à 3 000 tonnes de vestiges de ces expériences sont toujours enfouis dans le sable, et les radiations qui s’en échappent constituent toujours une menace pour l’environnement, la population locale, les cultures et l’élevage. Le gouvernement français n’a pas encore révélé la localisation de ces déchets radioactifs, de sorte que le gouvernement algérien en assiège le danger et de lui facilité d’entreprendre ses projets économiques concernant l’exploration de ses richesses naturelles souterraines.
En effet, des études universitaires ont confirmé que les effets des crimes nucléaires de la France entre 1960 et 1966 ne s’arrêtent pas aux frontières algériennes, mais s’étendront sur des millions d’années pour toucher l’Afrique, l’Asie et l’Europe », et ils ont ajouté : « Ces trois continents resteront vulnérables au rayonnement nucléaire et les vents joueront le rôle principal dans le retrait du rayonnement qui restera à flotter dans l’espace depuis des millions d’années, selon les scientifiques.
C’est ce qu’a prouvé Pierre Barbie, chercheur français à l’université de « Cannes », affirmant que « les vents dont la France a été témoin récemment (début mars dernier) emportaient avec eux des radiations nucléaires et venaient du désert algérien ».
Barbie, experte en protection contre les radiations nucléaires, a ajouté que « le ciel de la France était couvert d’une couleur orange à cause du sable du désert soufflé par le vent », et a signalé que le sable contient du « césium-37 » radioactif, et il remonte au début des années soixante du siècle dernier, lorsque la France a effectué des essais nucléaires dans le désert algérien.
Pas de cartes, pas de compensation, pas d’excuses
Le dossier français des essais nucléaires a fait l’objet de demandes officielles algériennes et d’autres organisations civiles, afin de révéler les sites de déchets et d’indemniser les victimes, dont les morts et les citoyens rendus définitivement invalides par les radiations.
En marge de sa rencontre avec le chef d’état-major des armées françaises, « François Lecointre », le chef d’état-major des armées algériennes. « Said Chengriha », a appelé la partie française “à nous fournir les cartes topographiques, pour nous permettre de déterminer les zones d’enfouissement de déchets pollués, radioactifs ou chimiques qui n’ont pas été découverts jusqu’à aujourd’hui.
Quelques jours plus tard, le ministre des Affaires étrangères « Sabri Boukadoum » a appelé la France à traiter sérieusement la question de l’indemnisation des essais nucléaires, soulignant que « l’Algérie a souffert des essais nucléaires effectués par le colonialisme sur son territoire, car ces expériences ont fait des milliers de morts et de blessés algériens, en plus de leurs effets sur l’environnement. » Cela s’est produit lors de sa participation à une réunion consacrée au 25e anniversaire du traité de « Pelindaba » (visant à créer une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique).
Dans un rapport préparé par l’historien « Benjamin Stora » au nom du président français « Emmanuel Macron », l’historien a déclaré que la France et l’Algérie devraient travailler ensemble pour nettoyer les sites d’essais nucléaires en Algérie, sans faire référence à la nécessité d’excuses ou d’indemnisation.
Tayeb Zitouni, le ministre des moudjahidines, a déclaré: « La partie française refuse de nous remettre des cartes topographiques qui pourraient permettre l’identification de zones d’enfouissement de déchets radioactifs ou chimiques polluants qui n’ont pas été découverts jusqu’à aujourd’hui ». Ajoutant que : « La France n’a, d’un point de vue environnementale, présenté (jusqu’à aujourd’hui) aucune initiative de dépoussiérage et assainissement des sites contaminés, ni la moindre action humanitaire pour dédommager les personnes affectées ». Il a souligné que « ces explosions nucléaires coloniales sont des preuves irréfutables des crimes commis, dont les radiations continuent d’affecter les humains, l’environnement et l’océan ».
A ne pas perdre de vue que , ce n’est pas le seul danger radiologique qui perturbe la vie des habitants du désert algérien, mais il existe un danger environnemental inhérent à l’intention du gouvernement d’exploiter les réserves de gaz de schiste disponibles dans la région, un procédé qui consomme beaucoup d’eau de ressources dans ce qu’on appelle la «fracturation hydraulique», et pollue également les lits d’eau de la région qui est l’un des endroits les plus secs de la planète. C’est l’une des raisons pour laquelle, la France ne voudrait pas apporter son concours au gouvernement algérien, en lui livrant les cartes révélant la localisation de ses restes nucléaires. Question de voir l’Algérie s’agenouiller et resté dans la traine pour longtemps.
Cinquante neuf (59) ans après l’accession de l’Algérie à son indépendance, la France continue de refuser, de s’excuser pour ces crimes graves et s’abstient même de tendre la main aux algériens et, par conséquent, s’interdire de voir que toute l’humanité s’en trouve améliorée.