« Les fake news (de l’anglais : [feɪk nuːz]), en français fausses nouvelles, infox, ou encore informations fallacieuses, sont des informations mensongères diffusées dans le but de manipuler ou de tromper le public. » (1)
L’Algérie, pendant le hirak notamment, a été frappée de plein fouet par ce phénomène. En effet, des officines étrangères ou même locales à travers des activistes et influenceurs n’ont eu de cesse d’inventer et de matraquer l’opinion publique avec des dizaines de fake news par jour, pour la diriger dans un sens ou dans un autre.
Le but de ses « activistes » étant d’amener le chaos en créant un fossé entre le peuple, son gouvernement et son armée et même générer et renforcer une scission au sein même du peuple. Ils sèment ainsi grâce à leur propagande, quotidiennement, le désespoir et le négativisme, en remettant en cause chaque décision prise par les responsables en amplifiant ses effets négatifs et en diminuant ses effets bénéfiques et en prophétisant catastrophe sur catastrophe.
Ils se présentent souvent aussi comme des analystes aguerris alors que rien dans leur fonction passée ou présente n’expliquerait d’où leur viendrait cette « expertise ». Ils analysent et tirent des conclusions sans avoir accès a aucune donnée ou statistique et le plus risible est qu’ils appellent cela investigation, enquête, parlent de sources et nous sortent tout le jargon journalistique à partir d’un sofa en confinement à l’étranger.
Malheureusement, beaucoup de nos concitoyens sont devenus accros à ces fake news qui les confortent dans leurs pensées et qui font des gouvernements et responsables successifs, bons ou mauvais, le bouc émissaire tout trouvé pour justifier leurs échecs personnels, qui souvent n’ont rien à voir avec la politique.
Il est devenu donc, primordial à l’ère d’internet et particulièrement dans notre pays où la technologie nous est tombée littéralement sur la tête, sans la culture qui vient avec, d’enseigner à nos enfants, dès leur jeune âge, comment ne pas tomber dans le piège et les munir des outils adéquats pour déceler ces fausses nouvelles et surtout identifier les bonimenteurs qui pullulent dans la toile algérienne.
Beaucoup de pays ont inclus dans le programme scolaire dès le primaire un cours sur le sujet, ayant pris conscience que les générations actuelles ultra connectées se basent sur les réseaux sociaux pour s’abreuver de fake news sans aucun contrôle sur la véracité du contenu.
Qui, Quoi, Quand, Où et Pourquoi (2), sont les questions que l’on doit se poser pour chaque information reçue, avant de l’accepter et surtout de la partager.
Qui : Qui a rédigé l’article?
L’auteur est-il partie prenante ? Y a-t-il conflit d’intérêt ? l’auteur opère-t-il à partir d’un pays hostile ou carrément ennemi? L’auteur est-il sous le coup de poursuites judiciaires ?
Si l’une des réponses est Oui, l’objectivité de l’auteur est fortement remise en cause.
Quoi : Que Contient l’article?
Présente-t-il différents points de vue? Les sources sont-elles fiables? Soutiennent-elles les affirmations de l’auteur? Les passages cités sont-ils sortis de leur contexte? Le contenu de l’article correspond-il à son titre? L’article est-il bien écrit? Les images sont-elles véridiques ?
Ici, il faut vérifier tout le contenu de l’article et vérifier absolument chaque affirmation, source ou image. Il faut particulièrement faire très attention aux arguments fallacieux, utilisés à profusion par ces charlatans de l’information, exemple : « Tout le monde sait que… », » Tout le monde dit que… » etc… qui présente leur point de vue comme une évidence avérée et acceptée par tous.
Quand : Quand l’article a-t-il été publié?
S’agit-il d’une mise à jour d’un article déjà publié? La date indiquée est-elle la bonne?
Un ancien article peut contenir des informations qui ne sont plus à jour, ou qui ont par la suite été réfutées ou discréditées. L’auteur fait intentionnellement fi du démenti et continue à asséner la même fausse nouvelle.
Où : Source de L’article?
Réseaux sociaux, blogue? média d’information? Journal électronique algérien ou faisant semblant de l’être ?
Les réseaux sociaux et les blogues ne sont pas des organes de presse. Par ailleurs, ces plateformes utilisent des algorithmes pour vous présenter les contenus les plus susceptibles de vous intéresser, en se basant sur vos interactions avec d’autres publications. On vous conforte ainsi dans les opinions auxquelles vous adhérez deja en ne vous présentant pas les points de vue opposés.
Les journaux électroniques peuvent bien arborer une charte graphique vert, rouge et blanc, cela ne suffit pas à prouver l’algérianité du site ou des auteurs.
Il est donc important de vérifier l’information dans une autre source ou de trouver l’origine de l’information.
Pourquoi : L’objectif de cet article est-il d’informer?
Il est fréquent qu’un auteur essaie de convaincre ses lecteurs d’adopter un point de vue en particulier. Demandez-vous si l’auteur est objectif ou partial. Demandez-vous ensuite pourquoi il veut vous convaincre d’adopter cette opinion particulière. Qui a intérêt à ce que vous pensiez ainsi?
Quelles autres raisons, selon vous, peuvent amener quelqu’un à propager une information, bonne ou mauvaise? Demandez-vous : qui en profite?
Sources:
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Fake_news
(2) https://www.torontopubliclibrary.ca/spotfakenews/
Yazid Jzr
7 comments
Superbe article!! Je suis tout a fait d’accord, nous vivons une ère electronique et aujourd’hui le citoyen est hyper-connecté et il faut absolument le former et l’aider a recevoir tout ce flux d’information. Des questions toutes simples comme Qui, Quoi, Quand, Où et Pourquoi sont le B.A.BA d’un premier pas vers l’analyse critique d’une information reçue.
Tellement vrai et si bien dit! Bravo.
Une analyse vraie, crue très objective et surtout très en avance par rapport aux événements présents. Encore faudrait-il beaucoup de recul au citoyen lambda pour arriver à ces conclusions avant-gardistes.
Les fake news, que l’on trouve sur les sites de réseaux sociaux , sont souvent rapidement découvertes et ne durent pas longtemps bien qu’elles causent des dommages parfois difficiles à supprimer. Mais le plus grand problème est la propagation de ce phénomène également dans la presse officielle , qu’elle soit écrite ou audiovisuelle , les exemples sont nombreux y compris la guerre en Irak , en Syrie , en Libye , le coup d’État en Ukraine…..etc. toutes ces fake news provenaient principalement des trois plus grandes agences de presse qui dominent les NEWS dans le monde ( Associated press , Reuters et l’AFP) il n’ya rien de plus officiel que cela 😏. Quant à notre pays, il n’ est pas seulement visé par les fake news à travers l’écume des médias sociaux et de certains médias officiels haineux et hostiles à l’Algerie, mais même par le parlement Européen qui a fondé sa récente decision concernant l’Algerie sur des informations mensongères ( fake news selon Wikipédia) intentionnellement ou non.
Merci pour cet excellent et intéressant article. Choukran Yazid jzr.
Plein dans le mile mon ami
merciiiiiiiiiiiii
Ca doit effectivement faire partie de l education civique a l ecole et a un tres jeune age…c meme cité par le bon dieu dans son livre sacré “يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُوا إِن جَاءَكُمْ فَاسِقٌ بِنَبَإٍ فَتَبَيَّنُوا أَن تُصِيبُوا قَوْمًا بِجَهَالَةٍ فَتُصْبِحُوا عَلَىٰ مَا فَعَلْتُمْ نَادِمِينَ”
Une bonne méthode d’analyse , Merci Yazid pour l’article.