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Très attendu en Sardaigne, le projet du nouveau gazoduc reliant l’Algérie à l’Italie change de dénomination et de tracé. Désormais, le Galsi qui est l’acronyme pour « Gazoduc Algérie, Sardaigne, Italie » devient « South H2 » et reliera finalement l’Algérie à la Sicile dans le sud de l’Italie, puis il connaîtra une extension actée jusqu’en Allemagne, en passant par l’Autriche, soit une longueur de 3300 km.
PAR ABDELLLAH B.
D’APRÈS la presse italienne, le projet a déjà eu le soutien des ministres de l’Énergie de l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche et mobilise les grandes entreprises de ces pays pour la réalisation de ce nouveau gazoduc qui devrait démarrer des côtes algériennes pour finir en Allemagne.
De ce fait, la Snam en Italie, Trans Austria Gasleitung (TAG) et Gas Connect Austria (GCA) en Autriche, ainsi que Bayernets en Allemagne, chargé de la réalisation de la partie européenne de ce gazoduc, ont déjà formulé des demandes de financement à l’Union européenne individuellement, pour l’inscrire dans la case « projet d’intérêt commun », conformément à la réglementation européenne.
D’après le site officiel de l’entreprise gérante de ce projet South H2, l’Italie veut faire de la Sicile le point de collecte de l’hydrogène importé d’Afrique du Nord, l’Algérie et l’Égypte en particulier, pour l’expédier par la suite vers d’autres pays européens.
Pourquoi il passera par la Sicile
Ce qui explique d’une part le changement de tracé pour le nouveau projet de gazoduc Algérie Italie qui devrait arriver en Sicile dans le cadre du plan italien visant à transformer cette région en point de collecte de l’hydrogène importé d’Algérie et d’Egypte.
Le projet italien vise une importation de plus de 4 millions de tonnes d’hydrogène en provenance des deux pays d’Afrique du Nord, ce qui va couvrir près de 40% des importations européennes dans le cadre du programme RepowerUE d’hydrogène dans l’avenir.
La diversification des approvisionnements de l’Union européenne en énergie est devenue
une priorité dans ce contexte de crise avec la Russie, ce qui constitue un bon signe pour la réalisation de ce projet qui bénéficie déjà du soutien d’importants acteurs dans l’espace européen, en l’occurrence l’Allemagne et l’Italie d’un côté, l’Autriche et la Suisse de
l’autre.
En effet, le projet qui est actuellement en phase d’étude en Italie sera conçu pour à la fois
transporter du gaz dans les premiers temps et de l’hydrogène à l’avenir. En s’exprimant sur ce projet, le président de la République Abdelmadjid Tebboune avait déclaré que le projet « sera réalisé dans les plus brefs délais », tout en pointant une certaine « lenteur » de la part de l’Union européenne concernant le traitement du dossier de participation au financement de ce projet destiné essentiellement à soulager la demande européenne en énergie
gaz et hydrogène.
La volonté politique pour la réalisation de ce projet a déjà été exprimée par les parties algérienne et italienne. « L’Algérie compte mettre en œuvre le projet en collaboration
avec l’Union européenne. Mais si cette situation demeure, le projet sera financé par l’Algérie et l’Italie », avait expliqué M. Tebboune il y a quelques mois.
Par ailleurs, le changement du tracé du nouveau gazoduc provoque la colère de la Sardaigne qui s’est par le passé opposée à la réalisation d’un tel projet. Mais avec les prix
exorbitants de l’énergie, les plus chers en Europe, ces derniers se sont rendu compte de la gravité de l’erreur commise par leurs politiques en empêchant le passage de ce gazoduc sur leur territoire en 2012.
De ce fait, l’opposition de la Sardaigne par le passé à la mise en place de l’ancien projet Galsi leur coûtera cher, puisque la région connaît depuis des décennies le plus haut prix des énergies en Europe.
C’est d’ailleurs le même cas pour la Corse en France qui avait accueilli l’annonce de la
relance du projet avec beaucoup d’enthousiasme. En d’autres termes, le rêve sarde et corse tombe à l’eau et le projet prend une nouvelle destination.