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« La monnaie numérique de banque centrale (MNBC) gagne rapidement du terrain à travers le monde, et offre de grandes opportunités pour promouvoir l’inclusion financière tout en bouleversant l’architecture financière et bancaire traditionnelles des pays qui l’adoptent».
C’est la conclusion à laquelle a abouti M. Ali Kahlane dans une analyse pour le compte du Centre d’action et de réflexion pour l’entreprise dont il est vice-président. La pandémie et la crise économique qui en a résulté, exacerbée par le conflit ukrainien, ont modifié le commerce mondial.
«L’un des plus profonds changements a été le passage aux paiements numériques et leur usage en ligne», explique M. Kahlane. Rappelant que près de 120 pays sont en train d’étudier ou d’adopter ce type de monnaie, «le groupe du BRICS, auquel une dizaine de pays se sont portés candidats dont l’Algérie, sont globalement très avancés dans la mise en place de cette monnaie».
Pour l’Algérie qui a annoncé l’adoption d’un Dinar numérique, l’auteur de l’analyse pose une série d’interrogations dont : Comment cette dernière se déploie-t-elle dans le monde et quels sont les impacts de son adoption en Algérie et chez les BRICS?
«Avec la reconnaissance par les pays de la nécessité de promouvoir l’intégration et l’interopérabilité de leurs monnaies, cette nouvelle infrastructure financière pourrait grandement promouvoir les services financiers en interne », souligne le M. Kahlane. Il sera également question de « faciliter et accélérer les échanges transfrontaliers ».
Dans notre pays, lors de la célébration du soixantième anniversaire de la Banque d’Algérie et suite aux travaux des ateliers pour la numérisation des paiements lancés à la Banque d’Algérie, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane avait annoncé la décision d’adopter une monnaie numérique de banque centrale. Sous le nom de «dinar numérique», elle sera développée, émise, gérée et contrôlée par la Banque d’Algérie.
Par ailleurs,M. Kahlane rappelle que le Vice-gouverneur explique qu’«un salarié va pouvoir retirer une partie de son salaire en espèce d’un côté et disposer d’une dotation en numérique de l’autre côté ». Elle devrait alors, explique M. Kahlane, être l’équivalent numérique du cash.
« S’il vous est viré dans un compte de monnaie numérique 1000 DA, c’est de l’argent physique,du cash que vous recevez, instantanément. Il a cours légal, exactement comme un billet de 1000 DA. C’est votre argent.Vous pouvez immédiatement en faire usage.
La transaction est cryptographique, inscrite dans la blockchain de la MNBC, elle est irréversible et irrévocable. Personne ne pourra reprendre cette somme, ni la banque centrale ni aucune autorité quelle qu’elle soit, régalienne ou pas », explique l’auteur de l’analyse.
Avec une autre de monnaie, « la banque pourrait reprendre la transaction et l’argent, encas d’erreur. Les impôts peuvent saisir votre compte, dans ces deux cas la monnaie numérique ne peut être ni saisie ni reprise. Tant que vous ne l’aurez pas ordonné vous-même, avec votre mot de passe sécurisé, tout transfert ne se fera qu’au moyen d’une opération qui passe aussi par la blockchain. C’est le principal point commun avec la cryptomonnaie ».
Aussi, au fur et à mesure de son introduction, « il est espéré que le e-dinar réduise les retraits d’espèces et augmente le nombre de transactions de paiements en ligne et par carte bancaire, ces derniers n’excèdent actuellement pas les 6% ».