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Moudjahidates algériennes : Les pasionarias du 1er Novembre 54

by Mohamed Redha Chettibi
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Moudjahidate algériennes : Les pasionarias du 1er Novembre 54

 

Les moudjahidate algériennes ont eu un rôle prépondérant durant la révolution du 1er Novembre. Elles ont démontré qu’elles pouvaient constituer un second souffle réel pour la lutte de libération.

Mériem Bouattoura, Massica Zira, Malika Kharchi et tant d’autres restent aujourd’hui encore des modèles de courage et de dévouement pour une noble cause : l’indépendance de l’Algérie. Malheureusement, leur engagement est peu connu des Algériens, notamment de cette génération postindépendance. Pourtant, tout comme Ourida Meddad ou Hassiba Ben Bouali, ces femmes ont donné leur vie pour l’idéal de la liberté.

Née en 1938, Mériem Bouattoura est lycéenne à Sétif quand elle prend le maquis. Elle rejoint les rangs de la Révolution au niveau de la Wilaya II, en 1956, et participe à de nombreuses opérations commando, à travers lesquelles elle fait preuve d’un courage exceptionnel. La dernière opération qu’elle exécute est celle qu’elle accomplit aux côtés de son camarade le martyr El Hamlaoui. Dénoncés, les deux moudjahidine se réfugient dans une maison où ils sont encerclés par l’armée française puis dynamitée. Mériem Bouattoura tombe en martyre le 8 juin 1960.

Egalement lycéenne à Sétif, Massica Ziza, qui a vu le jour en 1933, prend le chemin du maquis en 1957. Elle est tuée le 29 août 1959, lors du bombardement de l’infirmerie de la région d’El Mila.

Malika Kharchi, née en 1939, est au lycée quand elle prend le maquis en 1957. Infirmière dans la région de Tahert, elle tombe pour la patrie le 5 novembre 1960.

                                                                 Djamila Bouaza

Hassiba et Ourida, destins de martyres

Native d’El Asnam, Hassiba Ben Bouali a vu le jour le 18 janvier 1938. Après y avoir entamé ses études primaires, elle poursuit ses études à l’école Aïn Zerga, à Alger, où ses parents s’installent en 1947. Elle obtient le certificat d’études primaires en 1950 et entre au lycée Pasteur (aujourd’hui annexe de la Faculté centrale), où elle étudie jusqu’en deuxième année. Hassiba Ben Bouali rêvait de devenir infirmière sans y parvenir. Elle sera alors employée dans un bureau social, où elle complète sa vision de la situation délétère des Algériens. Cette prise de conscience l’amène à militer dès l’âge de seize ans au sein de l’Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema).

Elle s’implique ainsi de plus en plus dans le combat nationaliste, et, vers la fin de l’année 1956, elle intègre avec d’autres jeunes filles un des réseaux des fedayins qui se distinguent durant la bataille d’Alger. Elle fait ainsi partie d’un groupe chargé de fabriquer des bombes et de les déposer sur les lieux d’opération. Recherchée par les services de renseignement français, Hassiba Ben Bouali est alors obligée de quitter son domicile et de trouver refuge à la Casbah, quadrillée par l’armée coloniale. Le 8 octobre 1957, Hassiba Ben Bouali se trouve dans une cache au numéro 5 de la rue des Abderames, en plein cœur de la Casbah, en compagnie d’Ali la Pointe et de P’tit Omar, âgé de douze ans. A la tombée de la nuit, la maison est encerclée par les parachutistes français. On somme les trois fedayin de se rendre. Devant leur refus, les soldats français font sauter la maison. Hassiba Ben Bouali et ses compagnons périssent sous les décombres ainsi que 17 Algériens dont les maisons ont été soufflées par l’explosion.

                                                         Hassiba Ben Bouali

Ourida Meddad est une autre martyre de Novembre. Fille unique, cette lycéenne a seize ans lorsqu’elle rejoint le mouvement de la lutte pour la libération de l’Algérie. Recrutée comme agent de liaison d’un important responsable de la Zone autonome d’Alger, elle est arrêtée en août 1957. Là, elle subit plusieurs séances de torture, officiées par les lieutenants Schmitt, chef de la compagnie d’appui, et Fleutiot. Gégène, baignoire, insultes, elle a droit à toutes les méthodes abjectes et inhumaines pour la faire parler… Fatiguée, blessée, Ourida résiste. Mieux que cela, elle se joue de ses tortionnaires. Eux, jubilent croyant qu’ils vont arrêter leur cible. En vérité, Ourida cherche des moments de répit, une bouffée d’air pur. Alors elle fait mine d’accepter de les conduire au refuge du responsable politique de la Zone autonome d’Alger (ZAA). Une fois sur les lieux, les parachutistes du 3e régiment de parachutistes se rendent compte que la jeune fille s’est moquée d’eux. Fous de rage, ils la torturent une énième fois. Ourida crie et hurle …, puis c’est le silence … Ourida Meddad meurt sous la torture, à l’école Sarrouy de Soustara, le jeudi 29 août 1957. Son corps est jeté du deuxième étage par ses tortionnaires pour faire croire à un suicide. Des murmures, des chuchotements, puis l’un des parachutistes quitte la salle en criant : «Elle s’est défenestrée, elle s’est jetée par la fenêtre.» Un mensonge, bien concocté mais qui n’a pas résisté à la vérité grâce à des témoignages de rescapés dont un Algérien, militant qui a assisté à la scène.

Les rescapées de la mort

Bien qu’elles aient été emprisonnées, torturées et condamnées, plusieurs moudjahidate ont échappé à la mort. Si certaines ont tenté de mener une vie ordinaire au lendemain de l’indépendance, d’autres ont investi la société civile, témoignant de leur combat mais aussi des sacrifices consentis pour la libération de l’Algérie du joug colonial. Fettouma Ouzeguène, Akila Ouared, Zhor Zerari, Zohra Drif et toutes les autres sont les porte-flambeaux de la liberté.

                                                                                             Djamila Bouhired

Née en 1938, Djamila Bouazza était surnommée par les étudiants pieds-noirs qu’elle fréquentait «Miss cha cha cha». Militante du FLN, employée aux Centre de chèques postaux à Alger, elle est membre du «réseau bombes» de Yacef Saadi. Accusée durant la bataille d’Alger d’avoir posé une bombe au bar Coq Hardi, le 26 janvier 1957 par le Tribunal permanent des forces armées d’Alger, elle est emprisonnée puis graciée en 1962.

Baya Hocine naît le 20 mai 1940 dans la Casbah d’Alger. Militante du FLN et également membre du «réseau bombes» de Yacef Saadi, elle est arrêtée et incarcérée à la prison d’Alger le 28 février 1957. Condamnée à mort par le tribunal permanent des forces armées d’Alger, le jugement est cassé le 20 mars 1958. Rejugée par le tribunal permanent des forces armées d’Oran, elle est condamnée le 20 janvier 1959. Emprisonnée jusqu’en 1962, elle est amnistiée.

Djamila Bouhired est née en 1935 dans une famille de la classe moyenne. Elle rejoint le Front de libération nationale durant ses années d’étudiante et travaillera plus tard comme officier de liaison, membre du «réseau bombes» et assistante personnelle de Yacef Saadi, chef de la Zone autonome d’Alger pendant la bataille d’Alger. Elle dépose, le 30 septembre 1956, une bombe qui n’explose pas dans le hall du Maurétania. En avril 1957, elle est blessée dans une fusillade et capturée par les parachutistes. Elle est soupçonnée d’être une poseuse de bombe, inculpée pour ses actes, torturée et condamnée à mort. Son exécution est stoppée par une campagne médiatique menée par Jacques Vergès et Georges Arnaud. Devant le tollé international soulevé par sa condamnation, elle est finalement graciée et libérée en 1962. Elle épousera Jacques Vergès en 1965. Sa vie sera adaptée au cinéma par Youssef Chahine dans le film «Djamilah», sorti en 1958.

                                                                                                     MEDDAD Ourida

A l’instar de bon nombre de Français, Jacqueline Guerroudj a rallié la cause algérienne, n’hésitant pas à s’impliquer de façon effective dans la lutte pour la libération du pays. Née en 1919 à Rouen, elle fait des études de philo et de droit. Elle arrive en Algérie en 1948, affectée en qualité d’institutrice près de Tlemcen. Dès le déclenchement de la lutte armée, elle prend fait et cause pour l’indépendance de l’Algérie. Avec son mari Djillali, militant communiste et sa fille Minne Djamila, elle intègre le FLN. Elle est arrêtée en 1957 en pleine bataille d’Alger et est condamnée à mort. Au lendemain de l’indépendance, elle entreprend une longue carrière à la Faculté d’Alger en tant que bibliothécaire. À plus de 90 ans, Jacqueline qui a toujours vécu à Alger se consacre à la lecture et à la rédaction de ses mémoires. Jacqueline est mère de 5 enfants et plusieurs fois grand-mère.

Source: https://www.lapatrienews.com/

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2 comments

Mounadel DZ mars 9, 2021 - 04:50

Gloire à nos courageuse chahidates ! Nous continuerons à honorer leur mémoire jusqu’à la fin des temps !

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Mohamed Redha Chettibi mars 11, 2021 - 07:15

OUIIIIIIIIIIIIIIIIIII mon frère Mounadel on le fera jusqu’à la fin des temps
Merci mon ami

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