Publié aux éditions Anep, le nouvel ouvrage du professeur Chems Eddine Chitour se veut un hommage à quelques figures emblématiques de l’histoire récente de l’Algérie.
Des hommes et des femmes, qui chacun dans son domaine, ont donné de leur savoir, de leur intelligence, de leur talent, de leur courage et même de leur vie, pour que l’Algérie puisse entrer un jour dans le concert des nations. Politiciens, scientifiques, diplomates, artistes, hommes de lettres, chacun son nom, qui ont pour point commun l’amour de leur pays et le souci de le hisser vers un avenir meilleur.
Parmi toutes ces personnalités, c’est Mohamed Boudiaf que le professeur Chitour a choisi pour ouvrir son anthologie. Un article, publié à l’occasion du 20e anniversaire de l’assassinat de Si Tayeb Al Watani en 1992 à Annaba, informe le lecteur sur ce personnage historique qui a payé de sa vie son amour pour sa patrie. L’auteur rappel l’espoir qu’avait semé cet homme dans le cœur de million d’Algériens, mais aussi la déception des années post-Boudiaf et tous les drames qu’elles ont amené avec elles. Le livre aborde ensuite l’itinéraire de Ferhat Abbès, son action durant l’occupation française, sa fonction au sein du Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA) et ses déboires après l’indépendance.
«Ces femmes invisibles qui ont marqué l’histoire» est un chapitre consacré aux femmes qui ont apporté leur contribution dans l’édification de l’Algérie, depuis la reine Tin-Hinan, Dihya, en passant par Lalla Fadhma N’Soummer et tant d’autres anonymes que l’histoire a souvent reléguées au second rôle et dont les noms se sont effacés des annales de l’histoire «officielle» de l’Algérie indépendante.
Larbi Ben M’hidi, Hocine Ait Ahmed, Ahmed Boumendjel, Redha Malek, Belaid Abdeslam… (La liste est longue). Des noms connus ou moins connus, du commun des Algériens, que le professeur Chitour exhume pour leur rendre hommage à travers une série d’articles écrits à la circonstance de leur mort. Il raconte leur engagement, leur bravoure et leurs positions indéfectibles en faveur de leur pays et leur peuple.
Le livre cite d’autres noms qui n’ont pas brillé par leur engagement politique ou par leur bravoure sur les champs de bataille, mais qui, par leur savoir et leur science, ont contribué à bâtir l’Algérie indépendante. Universitaires, médecins, chercheurs, enseignants, chacun dans son domaine ont apporté une pierre à l’édifice Algérie qui, grâce à leur effort et leur dévouement, a surmonté bien des tempêtes et palliéles échecs politiques et économiques des gouvernements successifs.
Chems Eddine Chitour, dans son ouvrage, a également tenu à rendre hommage aux amis de l’Algérie. Des hommes et des femmes, européens ou autres, qui ont épousé la cause algérienne durant l’occupation et pour certains, ont même donné leur vie pour l’aboutissement de la lutte pour l’indépendance. Il site ainsi Francis Jeanson, Pierre et Claudine Chaulet, Maurice Audin, Fernand Iveton et tant d’autres.
Si la politique et la science ont eu leurs glorieux acteurs, le domaine culturel n’est pas en reste. Dans «La culture en deuil», l’auteur rend hommage aux illustres hommes et femmes qui ont donné ses lettres de noblesse à la culture algérienne. Il évoque ainsi des noms comme Mostefa Lachraf, Assia Djebar, Khelifi Ahmed, Slimane Azem, Idir. Mais aussi Mouloud Achour et Abdelmadjid Merdaci.
Sur près de 380 pages, Chems Eddine Chitour offre à son lecteur des pans de l’histoire de l’Algérie à travers ses acteurs parmi les plus dévoués des fils de ce pays. Une lecture qui, sans nul doute, est susceptible d’éclairer sur quelques aspects d’une histoire qui comporte encore énormément de zones d’ombre.
Hakim Metref
Publié le 24 Août 2021 horizons.dz