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Brahim TAKHEROUBT
Pour intégrer les Brics, en tant que membre observateur dans un premier temps, l’Algérie ne s’est pas contentée d’exprimer sa volonté politique. Elle a usé de tous les arguments dont elle dispose pour concrétiser cette ambition stratégique qui va lui permettre de bénéficier de son soutien. Le 21 juillet dernier, le président Tebboune a fait une déclaration retentissante en annonçant que l’Algérie a déposé une demande pour devenir un membre actionnaire de la banque de développement fondée par les pays membres du groupe des Brics. La première contribution est à hauteur de 1,5 milliard de dollars. L’opération a soulevé un tollé sur les réseaux sociaux. «On ne prête qu’aux riches», ironisaient certains commentaires sur la Toile. Or, il ne s’agissait nullement d’un prêt mais d’un actionnariat. Une opération financière bénéfique à plusieurs
titres. C’est d’abord un investissement qui fera gagner de l’argent au pays en engrangeant des intérêts. Ensuite, il offre des opportunités de financement de projets d’infrastructures. En effet, il s’agit d’une véritable aubaine pour l’Algérie qui pourrait profiter des capitaux de cette banque pour financer de grands projets structurants sans des contraintes drastiques qu’imposent habituellement les institutions financières occidentales.
Enfin, il renforcera grandement la position de l’Algérie pour intégrer cette organisation. La banque de développement des Brics basée à Shanghai, en Chine, s’est donné pour objectif de mobiliser les ressources pour les infrastructures et projets de développement dans les pays membres de la coalition et d’autres économies émergentes et en développement. La création de cette institution est souvent considérée comme une alternative à l’hégémonisme financier de l’Occident véhiculé à travers la Banque mondiale et du FMI. L’Algérie possède d’autres atouts pouvant lui permettre de rejoindre le groupe des Brics, notamment ses moyens économiques et sa géographie qui lui confèrent une position stratégique; elle se positionne comme une porte vers le continent africain, tout en étant à proximité de l’Europe. Mieux, elle regorge d’énormes ressources énergétiques et minières qui lui permettent de diversifier son économie. Depuis ces deux dernières années, elle mise particulièrement sur les ressources minières, sous-exploitées afin d’alléger la dépendance aux hydrocarbures et diversifier son économie. Les autorités algériennes parient sur une augmentation des exportations à 10 milliards de dollars d’ici la fin de 2023 pour atteindre la barre des 15 milliards de dollars dans les années à venir. Un objectif amplement à la portée de l’Algérie qui dépend en partie de son accès aux marchés africains.