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Depuis l’entretien téléphonique entre Abdelmadjid Tebboune et son homologue français Emmanuel Macron, le 24 mars dernier, la machine diplomatique s’est remise en marche à grande vitesse pour préparer la visite d’Etat que devra effectuer le président de la
République, ce mois de mai, en France.
Par : DJILALI B.
A Alger comme à Paris on s’attelle à mettre au point les derniers détails des préparatifs de cette visite porteuse d’une grande symbolique, même si elle revêt également un
fort caractère politique.
Ce qui explique d’ailleurs la visite de la secrétaire générale des affaires étrangères françaises, Anne-Marie Descôtes, dimanche en Algérie, et cette intense activité de l’ambassadeur d’Algérie en France, Saïd Moussi, à peine de retour à Paris pour reprendre son poste, après le coup de fil entre Tebboune et Macron.
Cependant, ni Alger ni Paris ne donnent de détails sur cette visite tant attendue, encore
moins la date qui lui a été fixée. Pourtant des médias français, entre autres l’Opinion, avancent « une visite de deux ou trois jours » calée entre le 2 et le 5 mai prochain. Cette date est toutefois d’autant plus plausible que le président Tebboune devra enchaîner juste après avec une autre importante visite en Russie à l’invitation du président Vladimir Poutine.
Discours à l’Assemblée
Ce qui est certain, au vu des préparatifs entrepris de part et d’autre, il y a une volonté
des deux côtés de donner une grande dimension à cette visite, la première du genre en
France pour le président de la République.
Il est également attendu au retour des résultats à la hauteur de l’amitié qui lie les deux chefs d’Etat (de leur propre aveu) et des dividendes surtout politiques et pour les relations bilatérales entre l’Algérie et la France. Cela commencera d’ailleurs par le niveau
protocolaire avec l’accueil à l’aéroport où M. Tebboune sera reçu au pied de l’avion par M.
Macron.
Cet aspect culminera avec le discours du chef de l’Etat à l’assemblée française.
Hommage avec Macron à l’émir Abdelkader
Le clou sur ce chapitre de la symbolique sera sans aucun doute l’hommage que rendront les deux présidents à l’émir Abdelkader au château d’Amboise où il avait séjourné
entre 1848 et 1852, après sa défaite.
Les deux présidents aborderont dans leurs entretiens, certainement pendant le dîner
d’Etat, qui sera organisé en l’honneur du président de la République, les questions politiques et les relations bilatérales.
Il s’agit particulièrement des différentes crises que traversent plusieurs régions et pays, des conflits et des questions d’intérêt commun. Par-delà la question palestinienne qui revient sur le devant de la scène avec les agressions israéliennes qui ont pris de l’ampleur et la cause sahraouie, qui demeurent justes et indiscutables du point de
vue d’Alger, les deux responsables aborderont la situation au Moyen-Orient, avec les développements de la scène syrienne, la situation en Libye, en Tunisie ou encore la situation sécuritaire au Sahel et sans doute la guerre en Ukraine.
Plus globalement, les positions de l’Algérie et de la France se rapprochent sur
plusieurs de ces dossiers, à l’exception de l’Ukraine sur laquelle les positions divergent.
L’approfondissement du dialogue politique entre les deux pays sera aussi au menu
de cette visite, d’autant plus que les deux chefs d’Etat ambitionnent de le hisser au niveau de dialogue stratégique.
La relation entre les deux présidents peut servir de locomotive pour aboutir à cet objectif.
Rencontre avec le Medef
Abdelmadjid Tebboune pourrait également rencontrer une délégation du Medef pour expliquer les ambitions économiques de l’Algérie, sa stratégie industrielle, le nouveau
cadre juridique relatif aux investissements étrangers et l’amélioration du climat des
affaires.
Les entreprises françaises seront invitées à participer au projet de renouveau économique du pays ainsi que les avantages qui accompagnent les opportunités d’investissement qu’offre l’Algérie. L’agriculture, l’énergie, notamment le renouvelable, les mines sont
des secteurs qui attendent d’être développés.
L’industrie que le pays relance offre également des segments entiers aux opérateurs et entreprises français. Le paysage économique du pays offre l’occasion aux industriels français pour sortir de la spirale de la récession qui frappe l’économie française de manière générale.
Il y a enfin le dossier de la mémoire que les deux parties tentent d’aborder de manière
dépassionnée en le confiant aux historiens et spécialistes. Le but est de s’approprier l’histoire commune en l’abordant objectivement. Il est vrai que par son instrumentalisation, la question de la mémoire continue de parasiter et d’intoxiquer les relations entre Alger et
Paris.
D. B.
1 comment
Les colons ne changeront pas, même si vous dansez à longueur de journée pour leur faire plaisir.
Tant qu’il n y aura pas une reconnaissance officielle des crimes contre l’humanité commis par l’armée française et l’OAS en Algérie, rien ne changera. Le statut d’indigène est resté graver dans l’esprit des colons.