Pourquoi est-ce le Maroc qui est allé le plus loin dans la normalisation

Nonobstant, force est de constater qu’un certain nombre de pays se sont tout de même, souvent contre la volonté de leur peuple, dirigés vers la normalisation avec l’entité.

Mais de ces états aucun n’a, semble-t-il, été aussi loin que la Makhzen. Qu’est-ce qui a bien pu motiver un pays musulman et de surcroît arabe à trahir la cause de ses frères Palestiniens ?

Toutes les nations, pour asseoir leur indépendance et leur souveraineté doivent assurer leur sécurité énergétique, alimentaire, militaire et sanitaire. Or le royaume de l’ouest  souffre cruellement d’un déficit énergétique et peine à nourrir une population qui tend à se pauperiser. A cela s’ajoute d’énormes déficits publics et une dette extérieure qui, à terme, finira d’hypothétiquer tout le pays.

Ainsi pour joindre les deux bouts, les autorités marocaines n’ont d’autres options que demander l’aide de pays tiers et des institutions internationales, aggravant leur dépendance.

C’est là qu’intervient l’entité qui y a trouvé l’occasion de se rapprocher de cet ennemi tant redouté et dont le soutien indéfectible à la cause palestinienne lui donne bien du fil à retordre : le pays au million et demi de chahids, celui par l’aide duquel la proclamation de l’indépendance de la Palestine a été rendue possible et qui, encore récemment, est parvenu à réunir toutes les factions palestiniennes.

Du reste qui se ressemblent s’assemblent : les deux états partageant les mêmes visées expansionnistes et une propension à escamoter et falsifier l’Histoire ainsi que d’autres points communs : https://lapatrienews.dz/lalgerie-et-les-causes-justes/.

 Par exemple, le makhzen enseigne à ses sujets que l’empire almoravide a été fondé par le Maroc, alors qu’il s’agit en réalité de tribus mauritaniennes qui ont envahi et occupé les territoires allant du Sénégal au sud de l’Espagne. Ainsi, s’il devait y avoir une quelconque revendication ou prétention à cet empire, elle revient légitimement aux Mauritaniens.

Il en va de même quant à la prétendue souveraineté du royaume cherifien sur le Sahara Occidental. A ce sujet, nous laisserons la parole ou plus précisément la plume au roi du Maroc, Mohamed ben Abdallah (Mohamed III), qui affirmait sans équivoque, dans sa lettre datée du 28 mai 1767, que les territoires correspondants au Sahara Occidental actuel n’étaient pas sous son autorité et par conséquent ne faisaient pas partie de son royaume. Cette lettre faisait suite aux préoccupations du roi d’Espagne Charles III quant à la sécurité des pêcheurs espagnols au large du Sahara Occidental. La réponse du roi du Maroc fut la suivante :

« … ces arabes  (les Sahraouis) n’ont pas de lieu sûr ; ils changent de lieu quand ils veulent. Jamais, ils n’ont été assujettis, ni subordonnés à aucun gouvernement. C’est la raison pour laquelle ce n’est pas normal que je donne mon consentement, étant donné qu’il peut être préjudiciable aux habitants des îles Canaries… La côte, depuis Santa Cruz  (Cap Ghir) vers le sud n’étant pas de ma juridiction, je ne peux pas la franchir, ni être responsable de ce qui peut y arriver… »

C’est ainsi que les Espagnols, durant la course à la colonisation des Européens dans le continent se sont empressés de conquérir cette « terra nullius », prétextant la sécurité de leurs compatriotes sans se heurter à la France qui avait des visées sur le Maroc.

Ce document est consultable en annexe 33B, page 266 des mémoires et plaidoiries de la cour Internationale de Justice relatifs au problème du Sahara Occidental (voir également en annexe 33A la lettre du même roi au même destinataire) :

Cette lettre constitue en quelque sorte un testament du roi du Maroc légué à sa postérité. Ainsi en bons et loyaux sujets, les marocains sont invités à se conformer aux volontés de leur émir el mouhminins et en finir là avec cette occupation illégale du Sahara Occidental.

Au passage, nous suggérons à nos médias de diffuser des émissions destinées à rétablir la vérité sur l’histoire de la région afin de dévoiler les mensonges et manipulations du Makhzen, tant aux voisins de l’ouest qui scrutent tous nos moindres faits et gestes qu’aux publics arabes et africains.

Or en s’accrochant à cette fiction du grand Maroc, le makhzen entraîne tout son pays et sa population dans l’abîme. Car tout projet colonial, l’histoire nous l’a démontré, est voué à l’échec.

C’est principalement dû au fait d’une part, que le Maroc n’a pas connu de véritable guerre d’indépendance et d’autre part s’étant révélé un état colonial, il s’est rangé dans le camp des impérialistes.

Or ces derniers, tel le Titanic, courent inexorablement vers la conflagration. Et s’il ne veut pas sombrer avec ces fossoyeurs de guerres et de destruction qui ont mené le monde à une catastrophe, le Maroc devra quitter ce navire et s’arrimer à ce nouvel ordre international qui se dessine. Preuve s’il en est que cet ancien monde dominé par les « démocraties » occidentales est en voie d’implosion, l’Allemagne a ostensiblement affiché ses orientations dans la visite de son chancelier à la Chine … l’un des fondateurs des BRICS.

Nous invitons donc le Maroc et son peuple à rompre avec cet univers d’illusions, de miroirs aux alouettes qui nous mène au désastre et à rejoindre la communauté des justes et du monde libre.