par Hope Jzr
Lors de la cérémonie tenue en mai à l’ambassade du Mali à Alger, Mustapha Berraf, président de l’Association des comités nationaux olympiques d’Afrique (ACNOA), a été décoré de l’Ordre de Grand Commandeur de l’Ordre national du Mali. Cette distinction a été remise par l’ambassadeur du Mali à Alger, Monsieur Mahamane Amadou Maiga, au nom du président de la transition, le colonel Assimi Goïta. Dans son article du 5 mai 2024, l’icône du journalisme sportif algérien, Yazid Ouahib, a décrit cet événement comme un “signal fort sur le double plan politique et sportif.”
Cependant, ce geste symbolique soulève des questions importantes, notamment en raison de la position officielle de l’Algérie concernant la crise malienne. Le gouvernement algérien, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a réitéré son opposition à toute solution militaire au conflit malien, prônant un règlement politique et dénonçant les risques de retour à la guerre civile. Pourtant, Berraf a été honoré par un régime dont les relations avec l’Algérie se sont détériorées depuis le coup d’État du colonel Goïta, notamment après l’annonce par Bamako de la “fin, avec effet immédiat” de l’accord d’Alger signé en 2015.
Il est important de rappeler que l’accord d’Alger, ratifié par le Mali et toujours reconnu comme la référence par l’Organisation des Nations Unies (ONU), visait à stabiliser le pays en offrant plus d’autonomie aux régions du nord et en intégrant les combattants dans une armée reconstituée. Cet accord a été considéré comme un pilier pour la paix et la réconciliation nationale au Mali. Le gouvernement malien a justifié cette rupture par le “changement de posture de certains groupes signataires” et les “actes d’hostilité” des autorités algériennes, allant jusqu’à accuser l’Algérie d’ingérence dans les affaires intérieures du Mali.
Face à cette situation complexe, la question se pose à Mustapha Berraf : comment peut-on accepter une distinction de la part d’un régime qui non seulement a annulé un accord crucial pour la paix, mais qui accuse également l’Algérie d’hostilité et d’ingérence?
Il serait essentiel que Berraf clarifie sa position et explique la signification profonde de ce “signal fort sur le double plan politique et sportif,” surtout dans un contexte où les relations entre le Mali et l’Algérie sont marquées par des tensions et des divergences profondes, et ou Le Regime de Goita accentue de plus en plus sa proximité avec le Makhzen, les Émirats arabes unies et Israël.