Par Kamel Morsli
Dans la peu nombreuse bibliographie consacrée à El-Hadj M’Hamed El-Anka, le diwan dédié à ses propres textes reste l’une des meilleures références en la matière. Présenté et préfacé par El-Hadi, le fils et l’élève d’El-Anka, ce livre de 106 pages offre au lecteur, un chapelet de poèmes et une biographie du maître.
Halo M’hamed Idir est né le 20 mai 1907 à la Casbah d’Alger au numéro 4 de la rue Tombouctou. Il asuivi sa scolarité jusqu’en 1920 à l’école coranique de la rue Ghriba (de 1912 à 1914), puis à l’école Brahim Fateh (de 1915 à 1917) avant d’intégrer l’école de Bouzareah. Sa passion pour la musique, El Anka la tient de sa rencontre avec Mustapha Nador, qui exerçait son art au café de la Gare. Commence alors un long et riche parcours. Deux années après, il prit la tête de l’orchestre de Nador, enregistre à Radio PTT quelques qaçidate du terroir, puis, aux Editions Columbia, il grave 10 disques vinyls en compagnie de cheikh Saidi et cheikha Yamna.
Le roi du Maroc, Mohamed Ben Youcef, le convie en 1932 à l’occasion de la Fête du trône. En 1936, El Hadj accomplit son pèlerinage à La Mecque. A son retour, c’est à la radio Algeriaphone qu’il enregistre plusieurs chansons de son propre répertoire. En 1946, il créa la troupe musicale officielle de la Radio algérienne. Il rencontre le cheikh Driss El Alami à Fès en 1949 d’où il ramène plusieurs qaçidate dont la fameuse «Ya el hadi aïn errahma». En 1953, il effectue une longue tournée musicale en Europe et anime plusieurs fêtes et concerts au profit de la diaspora algérienne et arabe.
A l’indépendance, El Anka compose «Alhamdou Lillah ma bqach isti’imar fi bladna», qui restera gravée dans la mémoire collective. Il tombe malade et est admis en 1973 à l’hôpital de Cheraga puis transféré à celui de Nancy. A l’occasion du Festival international de la musique, en 1974, le cheikh obtient la médaille d’or. Il enregistre en 1977 «Al Wafat», sublime poésie de Mohamed Ben Msayeb.
Halo M’hamed Idir s’éteint le 23 novembre 1978 à l’hôpital Mustapha Bacha et fut inhumé au cimetière d’El Kettar. Ce diwan comporte pas moins de 36 poèmes dont «Mahboubi nemchilou», «El Mendoza», «Lahmam» et tant d’autres. Un travail précieux que Halo Abdelhadi, fils et élève du maître, a initié et qui vient enrichir grandement le répertoire transcrit de la musique chaabie. Né en 1956, El Hadi intègre en 1966 les cours dispensés par son père, où il acquis la maitrise de cet art, jusqu’à accéder au rang de musicien dans la troupe officielle du maître.
Kamel Morsli
elmoudjahid.com 16.04.2021
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