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PAR DJILALI B.
S’il y a une invention que les Américains ont réussie, c’est bien le mensonge d’Etat. Ont-ils fait d’ailleurs des petits avec leurs alliés, que confirme la campagne actuelle de propagande et de désinformation israélienne.
La propagande israélienne a pu intoxiquer des responsables politiques dont le président américain Joe Biden ainsi que le premier ministre britannique Rishi Sunak. Si les Américains ont fabriqué les preuves de leurs expéditions militaires à l’étranger ces dernières années (aucune de leurs interventions et invasions militaires n’étaient justifiées par des preuves confirmées), Israël, qui grignote des territoires à la Palestine, à la Syrie et
au Liban, justifie souvent ses réactions meurtrières et criminelles envers des Palestiniens innocents et sans défense par une ignoble propagande. Et la pousser, si possible, jusqu’au surréalisme.
Le comble, dans le cas présent de la guerre d’Israël contre Ghaza, c’est que les médias de masse ont été embarqués dans une aventure d’intox sans précédent par les responsables militaires et civils israéliens qui ont élaboré des scénarios fiction pour légitimer les atrocités qu’ils commettent. Cette campagne a été inaugurée avec un « top secret » fourni à la chaîne américaine NBC News qui va dévoiler un plan conçu par le Hamas pour massacrer des élèves d’une école et ceux d’un centre de jeunesse dans le kibboutz Kfar Sa’ad.
Le plan a été trouvé sur un élément du Hamas tué par l’armée. Sauf que, détail de taille : l’incursion des Palestiniens a eu lieu à l’aube et un certain samedi, sabbat pour les Israéliens. Que feraient des élèves tôt, un samedi, dans leur école ? Le reste est digressions inventées par le média qui va fouiller dans l’esprit des Palestiniens en présumant que le but est de « tuer autant de personnes possible ». La version est relayée par les autres médias et accrédités par de crédules lecteurs.
La guerre des images
La guerre des images avait commencé avec l’opération des Palestiniens qui se sont filmés en action. C’était la première victoire, même si celle de l’incursion dans le territoire israélien en était une aussi, et à plus d’un titre.
Passé le choc, les Israéliens, en digne héritiers de l’ancien secrétaire d’Etat américain Collin Powell, qui avait vendu à l’Onu ses fictives ADM irakiennes pour envahir l’Irak puis pendre son président le jour de l’Aïd, ont mis en marche la machine à inventer des événements dramatiques pour faire oublier leurs crimes de guerre.
Cette machine du faux ou du fake news a été plus efficace que les petites vidéos réelles
des résistants palestiniens. En ce sens qu’elle a, dans un style hollywoodien, élaboré des scènes d’une telle insoutenable atrocité qu’elles ont fait basculer l’opinion publique et les médias. Les images des 40 enfants décapités, vendues par les soldats israéliens, ont fait la une des journaux anglais.
L’auteur du crime : le Hamas. Aucune publication n’a apporté de preuve. Même le président américain qui a évoqué ce massacre pour appuyer le gouvernement Netanyahu a dû se raviser.
La Maison-Blanche a admis que Joe Biden n’avait pas vu les photos confirmées. Le Washington Post reprend le porte-parole de la Maison-Blanche qui reconnaît que le président américain n’avait pas vu les photos. « Ils ont fondé ses propos sur les allégations du premier ministre israélien et sur la presse », a-t-il reconnu.
La chaîne d’info israélienne I24 avait donné l’information en citant des sources militaires. Sans aucune preuve ni précision. Ce business consistait à provoquer un choc au sein de l’opinion pour lui tenter de faire accepter les atrocités que commet l’armée israélienne avec ses bombardements de la population de Ghaza.
Sky, Fox, The Times, NDTV, Daily Mail… ont avalé la thèse avancée, prétendument, par un colon extrémiste pour détruire un village palestinien proche d’une colonie. Une version similaire a été donnée par les autorités israéliennes au sujet du bébé tué dans un bombardement sur Ghaza et dont la photo a fait le tour du monde. Pour les criminels de Jérusalem, l’homme portait au bout de ses bras une poupée et non un bébé victime. Le mensonge sera dévoilé avec la révélation de l’auteur de la photographie et l’horaire de sa prise.
Elle a été prise par le photographe de l’AFP au moment de la frappe, est-il confirmé. Toute cette entreprise de désinformation vise à faire oublier le crime commis par l’armée israélienne en bombardant l’hôpital Al Ahli de Ghaza, qui a fait basculer l’opinion publique internationale. Israël, dans une vaine tentative de se disculper, va accuser les brigades Al Qassam d’avoir tiré par erreur une roquette sur la structure sanitaire. Cette version, peu convaincante sera améliorée de manière grossière où l’accusateur n’est plus Al Qassam, mais le Jihad islamique pour faire accréditer davantage l’option terroriste.
Des médias et des titres de presse s’emparent de la thèse que même le président américain, fervent défenseur d’Israël, va plaider avant de se rétracter. Encore une fois. Amnesty International a apporté les preuves confirmées d’une frappe aérienne de l’armée israélienne contre l’hôpital. Et une nouvelle fois, Israël a échoué à faire oublier ses crimes par l’invention de massacres fictifs.