Home Algérie Algérienne Saïd Saadi, l’ami de BHL: « Cachiriste* » et « Hirakiste* » Par Boualem SNAOUI

Saïd Saadi, l’ami de BHL: « Cachiriste* » et « Hirakiste* » Par Boualem SNAOUI

by CHRYSALIDE
0 comment
A+A-
Reset

Source: libnanews.com 

Il est pressé, stressé, nerveux, agité, multiplie les sorties médiatiques, il a le vent en poupe notamment depuis son invitation en France par le mouvement politique « la France Insoumise » à son université d’été (2019), Said Saadi, ce libéral étiqueté « social démocrate ».

Cet acteur qui ne rate jamais les rendez-vous bouillonnants des grandes manœuvres politiques cycliques (d’une durée d’une dizaine d’année) engagées contre le peuple algérien, depuis son intronisation dans  la série de « protestation-flagellation » du printemps appelé « berbère » en 1980, auquel j’ai été associé et manipulé en tant que jeune lycéen. Il vient de se faire porte parole de ceux qui veulent effacer la mémoire en appelant à un congrès de la Soumam2 en proposant  « Un coup d’état démocratique », pour noyer la révolution algérienne, la vraie, celle qui a débarrassé les algériens du colonialisme.

 

Faudrait-il réécrire, dans son congrès de la Soumam2, la lettre du 20 août 1956  (http://kabyles.net/abane-ramdane-et-krim-belkacem-ordonnent-lassassinat-des-berberistes/) , signée par Abane R. et Krim B. ? Pour les observateurs avertis, il n y a pas de doute,  il s’agit là d’une embuscade « reptilienne » pour rééditer, comme un peu au Venezuela,  un autre scénario à la Guaido. Drôle de rôle pour celui qui en 40 ans de vie politique nous a fait découvrir la «politique low coast» avant l’heure. Il veut nous convaincre qu’il représente la solution à la crise politique algérienne, au moment où l’on sait que c’est le problème.  Le hasard n’a pas de place en politique, et Said Saadi pourrait peut être nous éclairer sur le procès du « racket au nom de la cause Kabyle » qui a eu lieu à Paris en juillet 1980, au moment où il nous faisait danser à l’université de Tizi Ouzou sous la musique et les couleurs du « printemps berbère ».

Est-ce une découverte ? Pas du tout, ce grand démocrate, lorsqu’il a été doublé sur sa droite par les islamistes, n’a pas hésité à apporter sa caution à l’interruption du processus électoral en Algérie durant la décennie noire des années 1990. Aujourd’hui, courageusement, il a oublié ses partenaires « éradicateurs » d’il y a 30 ans, et fait un bond en arrière pour retrouver ses fondamentaux politiques des années 1980 : « berbériser » des berbères, au même titre que les islamistes qui veulent islamiser des musulmans. Elle est dure la loi des urnes, surtout pour celui qui est commercialisé sous une « burka » démocratique comme un militant des « Droits de l’Homme ». C’est de la triche  et  « la menace sur la nation est violente, concrète et immédiate ».

Surnommé « Saïd samedi » par les algériens, suite à ses  sorties folkloriques « orchestrées » durant des samedis en 2011, il voudrait bien se convertir en « Saïd vendredi », si les manifestants ne l’avaient pas chassé de rassemblement de protestation le 5 avril 2019 à Béjaïa. Pour « Saïd samedi », cet événement est une manœuvre des services de renseignements algériens, et non de sa proximité avec le clan «Bouteflika».  Faudrait-il lui rappeler qu’il avait bien appelé à voter pour A. Bouteflika en 2004, et que le parti politique RCD (Rassemblement pour la Culture et la Démocratie) qu’il présidait avait bel et bien participé au gouvernement de ce qu’il appelle «système”? «Cachiriste*» hier, il veut s’introniser « Hirakiste *» aujourd’hui.  Girouette ou anémomètre, il fait bien partie de la fin de cycle politique en Algérie et l’assainissement de la vie publique concerne aussi le candidat aux 1,9% des voies aux élections présidentielles de 2004 en Algérie.

Durant sa période de « Cachir *», l’ex premier ministre, Belaïd Abdeslem, rapporte les passes droits d’un des plus riches patrons algérien, Issad Bebrab, aujourd’hui en prison, « obtenus notamment grâce au zèle interventionniste dans les ministères tenus par Saïd Saadi ».

L’ami de BHL, dans un post en date du 10 avril 2018, intitulé « l’histoire et les courtisans », considère que « les rencontre avec Shimon Perez à Formentor ( Baléares ) et même, suprême audace, chaleureuse poignée de main avec le premier ministre israélien Ehud Barak, croisé à Rabat à l’occasion des funérailles de Hassan II, du Président déchu A. Bouteflika en 1999,  « sont symboliquement fortes et donnent à penser qu’il est déterminé à casser les codes du conservatisme politique ambiant ». Tout est dit, tout est écrit, que voulez-vous rajouter ? Une pensée claire : « Tu es un conservateur si tu ne sers pas la main des généraux israéliens ». Une belle façon de balayer l’histoire de ces algériens –Kabyles- de Palestine, pourchassés par les colonialismes français et israéliens. Il est « hirakiste » Saïd Saadi, celui qui constitue la preuve vivante que le combat anticolonial est plus que d’actualité.

Sans espérer qu’il nous déroule la pelote de son message sur la « démilitarisation de l’Algérie », le peuple algérien  attend juste l’inauguration du prochain « Mercato » politique, pour mettre à disposition « Saïd Samedi » gracieusement  à la vie publique israélienne.

Même en versant dans le « tribalisme » le plus obscurantiste de l’extrême droite algérienne « Kabyle », on découvre que celui qui nous est commercialisé avec le label  « Kabyle », au fond de l’encyclopédie Wikipedea, en réalité il ne le serait pas. En effet sa famille est originaire de Biskra, cette ville plurielle, qui a été Numide, Romaine, Byzantine, Fatimide, Omeyyade,  Hafside, Et même Hilalienne.  Sans doute que « Saïd Samedi » ne supporte pas la diversité de son ascendance qui peut être en lien avec Oqba Ibn Nafi, le gouverneur du califat des « Omeyyades ». Les identitaires berbéristes devraient lui exiger le test génétique qu’ils diffusent au pauvre peuple d’en bas, pour s’assurer de la pureté de sa « race». Le «Kabyle ne fait pas le moine ».

Le peuple algérien n’est pas «atteint psychologiquement» pour confier son destin à un psychiatre à la retraite, qui aurait déchiré son passeport en 2011 à paris, et qui veut lui faire porter le drapeau de Jacques Bénet. Son ex parti politique (RCD)  aussi exhibe fièrement cet emblème de l’identité coloniale.  C’est vrai que les berbères, peuple millénaire, ont attendu patiemment  1970 pour se voir tricoter un drapeau d’identité coloniale que les algériens surnomment la « fourchetta » (la fourchette).

Raté, si c’est pour nous faire oublier Frantz Fanon, l’autre psychiatre, le vrai, le révolutionnaire où encore le « trauma colonial » décrit par la brillante psychanalyste Karima LAZALI (Ed. Jughurta sciences humaines).

Il est drôle de voir « Saïd Samedi » voyager sur le même bateau de croisière idéologique que le « berbériste » d’extrême droite Bernard Lugan, celui que l’on retrouve (par hasard ?) associé au génocide ethnique au Rwanda, ce   «  professeur d’histoire, qui se déguisait, en cours, en officier du 6e régiment des lanciers du Bengale, pour faire chanter l’hymne de l’armée coloniale à ses étudiants », comme le rapporte le journal Libération du 18 juin 2004. Un petit tour sur la toile, et vous découvrirez peut être le CV de celui qui expose que : « la colonisation fut une chance historique pour l’Afrique noire qui n’a pas toujours su la saisir ».   Les bienfaits de la colonisation passent par le « berbérisme » ?

Pour revenir à cette partie de la gauche française qui a abandonné depuis  longtemps la lutte des classes, je constate qu’elle n’a rien d’autre à proposer pour résister au tsunami libéral qui s’abat sur nous, sauf nous inviter à adopter le tribalisme et la lutte des races en Algérie. N’a-t-elle pas osé brandir le drapeau de l’extrême droite algérienne –kabyle- du MAK, qualifié de « vent de fascisme » par le chanteur Idir,  lors du meeting de Jean Luc Mélenchon du 18 mars 2017 ??? Alors que des consignes strictes avaient été données pour ne tolérer aucun drapeau de partis politiques, associations, ou autres, en dehors du drapeau français. Aujourd’hui, cette gauche, et je ne vise aucunement JLM, qui nous arrose  d’un discours de façade sur  la « liberté, l’égalité et la fraternité »,  ne montre aucune retenue pour signer des appels à rassemblement avec les identitaires algériens, les berbéristes, les islamistes, les tribalistes et tout les danseurs néolibéraux de l’autre rive.  Cette gauche qui a osé nous censurer, un camarade de lutte et moi-même, sur les ondes d’une radio dite « plurielle » car nous avions affiché notre opposition aux rassemblements avec l’extrême droite algérienne « islamiste » et « tribaliste ».

En Kabyle, on dit « Hamlane maa senchouffen a kandour » – « Ils adorent quand on leur gonfle la gandoura », ils sont plus léger pour danser.

A mes camarades de lutte, aux militants, qui m’interrogent sur la neutralité que j’observe concernant la crise politique algérienne, je voudrais simplement dire, préciser, et même écrire que je n’ai jamais été « Cachiriste », donc aucunement proche des anciens comme des nouveaux décideurs algériens, et je ne suis pas « hirakiste », à l’image de « Saïd Samedi » et de toute cette galaxie de pseudo-opposants de circonstance inquiets suite à la mise en détention de « voyous en col blanc ».

J’ai toujours porté les valeurs de droit et de justice pour toutes et tous avec fierté, Je n’ai pas l’intention de changer, y compris si « Saïd Samedi » adopte un autre jour de la semaine pour ses sorties folkloriques.

*Cachir : saucisson algérien- Cachiriste : se dit des gens proches du cercle des dirigeants déchues depuis.

*Hirakiste : se dit des manifestants  du mouvement de protestation en Algérie.

Boualem SNAOUI,

Militant syndical, associatif et politique

You may also like

Leave a Comment

Quick Links

À propos de nous

L’idée de créer le site JAZAIRHOPE.ORG est née durant la période du Hirak où l’on a pu observer la prolifération d’une multitude de médias, tous supports confondus, véhiculant des affirmations fallacieuses, et fake news visant à le faire dévier le Hirak de son caractère pacifique et entraîner la nation dans une spirale de violence et de chaos. S’inspirant des principes inscrits dans la Charte du 1er Novembre 1954 et guidé par ses valeurs, JAZAIRHOPE.ORG sera le média de tous les Algériens et Algériennes  patriotes, fiers de leur pays Continent et de sa diversité culturelle. Ce média  portera VOTRE voix.

Qui nous sommes

Hope JZR, fondateur du site et également détenteur de la chaîne youtube éponyme, a réuni autour de son projet une équipe de bénévoles issus du territoire national et de la diaspora, aux profils aussi divers que variés. Un cercle de patriotes qu’il ne tient qu’à vous et à votre enthousiasme d’agrandir. En effet, nous invitons tous les patriotes animés d’une volonté positive et constructive à nous rejoindre dans cette entreprise d’édification de l’Algérie de demain que nous appelons de tous nos vœux. Attachés à la devise   « Du peuple, par le peuple, pour le peuple », nous sommes  convaincus  que votre voix compte et sera entendue.

Ce que nous faisons

Nous œuvrons continuellement et scrupuleusement à procurer au public une information fiable, objective et éminemment positive. Fidèles au credo du fondateur « semer l’espoir », notre ambition est de créer une dynamique suscitant l’enthousiasme et fédératrice de compétences  au service de leur patrie. Sans pour autant verser dans le satisfecit ou l’euphorie béate. Notre site se veut  une plateforme consacrée à la promotion d’une image positive de l’Algérie, nos publications se focalisent essentiellement sur les performances et les réalisations allant dans ce sens. Toutefois cette démarche n’exclut pas de porter un regard critique sur les carences, les échecs ou les difficultés auxquelles font face nos concitoyens dans leur vie quotidienne, mais celle-ci ne peut s’envisager que dans une perspective constructive en y proposant les solutions idoines ou en alertant nos élites pour qu’elles y remédient. Notre seule exigence et notre leitmotiv : positivité,  « constructivité », et espoir.

Notre mission

Notre objectif est de faire de JAZAIRHOPE.ORG le premier média consacré exclusivement à l’information positive, afin de semer l’espoir parmi nos jeunes et moins jeunes et susciter en eux  l’envie de participer à l’essor et au développement de la mère-patrie. L’édification de l’Algérie de demain dont nous rêvons et à laquelle nous aspirons sera une œuvre collective de tous les citoyens jaloux de la grandeur de leur nation et de son rayonnement. Elle sera garante de la préservation de son indépendance et de sa souveraineté et fera honneur aux legs et aux sacrifices de nos valeureux chouhadas. 

© 2023 – Jazair Hope. All Rights Reserved. 

Contact Us At : info@jazairhope.org

Letest Articles