Par Walid Ait Said / lexpressiondz.com
Un grand pas en avant pour l’Algérie en matière de financement des projets.
Une révolution en matière de financement a pris son envol.
L’Algérie vient officiellement d’autoriser le «Crowdfunding». En effet, dans le dernier Journal officiel (n:68, daté du 25 octobre 2013) l’acte de naissance de ce type de financement participatif a été signé. Il s’agit carrément des décrets d’application de cette activité qui peut désormais être pratiquée en toute légalité. «Est approuvé, le règlement de la commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse n°23-01 du 21 Ramadhan 1444 correspondant au 12 avril 2023 fixant les conditions d’agrément, d’exercice et de contrôle des conseillers en investissement participatif, annexé au présent arrêté», est- -il écrit dans ce document signé par le ministre des Finances, Laâziz Faïd. Les détails de l’exercice du financement participatif sont énumérés dans le reste dans l’annexe qui accompagne cet arrêté. Cela marque un grand pas en avant pour l’Algérie en matière de financement des projets. On sort ainsi des sentiers battus pour offrir en plus d’autres alternatives aux jeunes entrepreneurs à travers des financements alternatifs, qui n’utilisent pas les outils traditionnels. Car, il faut comprendre que le crowdfunding est un mécanisme de mise en relation entre des citoyens lambdas prêts à investir leur argent et des porteurs de projets à travers des plates-formes numériques. Son objectif principal est de collecter des fonds sous forme de petites sommes d’argent provenant d’un vaste public, dans le but de financer des projets innovants, artistiques ou entrepreneuriaux. Au lieu de dépendre des banques, d’investisseurs traditionnels ou de business angels, les entrepreneurs peuvent désormais présenter leurs projets au grand public via des plates-formes numériques. Cette démarche permet à chacun de contribuer au projet, que ce soit par le biais de dons, de prêts, ou d’investissements en capital. Cette diversité d’options de financement offre aux porteurs de projets de nouvelles perspectives. D’ailleurs, ce type de financement est en plein essor dans le monde entier en raison de la simplicité qu’il offre aux entrepreneurs. Il élimine la nécessité de jongler avec des procédures bureaucratiques complexes et de convaincre des investisseurs traditionnels. Il suffit de persuader le grand public de la valeur et de la viabilité de l’idée. On cite l’exemple du jeu vidéo mondialement connu, Star Citizen, qui a réussi à voir le jour grâce à ce type de financement. C’est aussi le cas de Pebble Time, des montres connectées qui ont réussi à faire concurrence aux l’AppleWatch. Pour dire l’importance que cela offre à l’écosystème numérique du pays. Le Crowdfunding ouvre de nouveaux horizons à l’innovation et à l’entrepreneuriat en Algérie. Cela en offrant aux start-up et aux PME un moyen alternatif de financement pour réaliser leurs ambitions.
Cette initiative favorisera incontestablement la croissance économique et la créativité dans le pays. Car, le gouvernement vient de tirer un levier important pour l’essor de ce type d’activités, cela après avoir mis en place un cadre juridique adéquat, des facilitations et des fonds à caractère spécial tel que celui pour les start-up. Ce qui fait que cette approche Crowdfunding offre des opportunités cruciales dans un contexte où les ressources sont rares, où la bureaucratie est un obstacle constant et où le système financier demeure en grande partie archaïque. L’Algérie est un pays regorgeant de jeunes talents et d’idées innovantes. Cependant, ces esprits créatifs ont souvent été confrontés à d’innombrables défis pour concrétiser leurs projets. La bureaucratie complexe et les formalités administratives ardues ont longtemps entravé l’élan entrepreneurial, décourageant de nombreux innovateurs. L’accès aux financements traditionnels a également été limité, ce qui a entravé la croissance des PME et des start-up. Le Crowdfunding, en autorisant la collecte de fonds auprès du grand public via des platesçformes numériques, élimine une grande partie de ces obstacles. Cela ouvrira également la voie à la naissance de nouvelles activités telles que la création de ces plates-formes numériques dédiées à la collecte du financement participatif, tout en contribuant encore plus dans l’ancrage de la culture numérique dans le pays. On semble donc être à l’aube d’une nouvelle ère. Espérant juste que cette initiative ne soit pas «emportée» par le tourbillon de l’administration «1.0»…