Axe primordial de sa politique économique, le Président Abdelmadjid Tebboune multiplie orientations et instructions à même d’asseoir un écosystème des startups qui érigera l’Algérie en un pionnier régional. Les compétences ne manquent pas. De jeunes talents, notamment dans l’économie du savoir, l’intelligence artificielle, le big data, émergent et proposent des solutions à la fois salutaires et inédites. Le génie algérien rejette l’impossible et ne croit plus aux frontières. Ce foisonnement d’intelligence trouve un appui des plus sûrs de la part des autorités publiques. Des incitations et avantages fiscaux à la pelle. Un ancrage juridique qui se veut infaillible. Un ministère ainsi qu’un Fonds spécial sont dédiés à la startup. Ce ne sont pas tous les pays qui en disposent. Ce fonds, affirmait le Chef de l’Etat il y a deux ans, «permettra aux jeunes porteurs de projets d’éviter les banques et la lenteur bureaucratique qui en découle, à travers cet outil qui se distinguera par la flexibilité dont ont besoin les start-up».
A ce propos, M. Benabderrahmane a récemment souligné que le portefeuille de gestion des fonds d’investissement locaux, doté de 58 milliards de dinars, à raison d’un milliard DA pour chaque wilaya était à même de renforcer la capacité du fonds à financer le plus grand nombre possible de start-up. Désormais, la gestion de ce types de sociétés obéira à des approches économiques et financières, avec à la clé la bonne formation qui permettra aux jeunes d’acquérir l’expérience nécessaire pour lancer leurs propres projets. Outre le fonds qui leur est dédié, l’accélérateur public des start-up baptisé «Algérie Venture», accompagne actuellement plus de 800 start-up au niveau national depuis sa création en 2021. Sa mise en place de cet accélérateur est intervenue en application des décisions du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, comme l’un des dispositifs soutenant le climat de l’entreprenariat en Algérie. Certaines ont déjà honoré l’Algérie à l’échelle planétaire. En septembre dernier, trois startups ont été sélectionnées pour représenter l’Algérie à la 3e édition du concours international «Entrepreneurship world cup» (EWC). Il s’agit de la startup «Zéro cash» (premier prix) qui propose une solution de paiement électronique pour les marchands, la startup Sign’O (deuxième prix) qui a développé une application destinée au sourds-muets, traduisant la langue des signes en langue parlée et la startup Met Africa (troisième prix) pour son application d’enseignement à distance. Les trois lauréats algériens participeront à la finale mondiale de l’EWC qui se tiendra à Riyad en mars 2023. Tout récemment, le ministre délégué chargé des startups, Yacine El Mahdi Walid, a fait savoir que l’Etat a adopté de nouveaux mécanismes relatifs à la prise en charge des frais inhérents aux brevets d’invention et à la propriété intellectuelle. La création de représentations régionales du Fonds algérien pour les start-up (AFS), précisait-il, enregistre l’entame des préparatifs à travers les wilayas du pays. Et parmi les conditions d’obtention de ce label, la société doit être créée depuis huit ans au maximum ; son modèle d’affaires doit s’appuyer sur un concept innovant ; son chiffre d’affaires annuel ne peut dépasser le montant fixé par le comité national et son capital social doit être détenu à au moins 50% par des personnes physiques, des fonds d’investissement agréés ou par d’autres sociétés disposant du label start-up. La société ne peut par ailleurs employer plus de 250 personnes.
Notons d’autre part qu’après avoir mis en place une législation favorisant l’entrepreneuriat, le gouvernement algérien s’associe aux partenaires de choix pour faire de l’Algérie une « start-up nation » dans les prochaines années. Sur ce sujet, le partenariat est d’une importance capitale. L’Algérie bénéficiera de l’expertise de l’Allemagne en matière d’innovation ouverte, d’entrepreneuriat, d’accélération… Un accord de projet de développement de ces domaines a été signé entre le ministère de l’Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises et la Coopération allemande. L’accord porte sur la réalisation d’un programme de création de plus de 100 start-up technologiques dans le domaine de l’entrepreneuriat numérique et vert. Il sera réalisé sur quatre ans et permettra à l’Algérie d’apprendre aux côtés des experts allemands du domaine.
L’autre fait remarquable de cette ascension des startups consiste en la préparation de la Bourse d’Alger à créer un marché d’échange d’actions et de financement de start-up conformément à la nouvelle politique économique du pays visant à soutenir l’implantation et le développement de telles entreprises. Ce marché s’ajoutera aux deux autres déjà existants dans cette institution destinés à financer les grandes entreprises et les petites et moyennes entreprises.
Aujourd’hui, il y a lieu de dire que cet ensemble de démarches entreprises et autres envisagées, contribueront à coup sûr à accélérer la transition vers l’économie numérique et consacreront l’émergence d’entreprises plus créatives et plus innovantes capables de proposer les solutions les plus faciles et d’offrir des opportunités à un plus grand nombre de start-up.
Mohamed Ait S.