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PAR BRAHIM AZIEZ
Tout porte à croire que le segment premium, orphelin d’importations depuis 2017, renouera
avec l’offre de véhicules avec l’arrivée fort probable de la marque italienne Alfa Roméo. La confirmation nous vient de Stellantis où une source nous avoue que le groupe ne désespère pas d’avoir le fameux sésame pour réintroduire la marque en Algérie, et s’y emploie activement, surtout avec l’absence d’offre sur ce segment qui dure depuis plus de 6 ans déjà.
Une situation qui a laissé libre court aux « spécialistes » des importations individuelles (hors cadre commerciale) qui continuent à profiter des avantages des licences moudjahid, sans offrir le moindre service après vente ou une quelconque garantie. Une situation qui risque de durer au vu de la réglementation en vigueur, laquelle impose aux prétendants à l’agrément pour l’importation de véhicules neufs de disposer d’un réseau de 28 agents
répartis à travers le territoire national.
Une condition difficile à satisfaire pour raison de rentabilité, 500 à 2000 véhicules/an ne suffisent pas à justifier un réseau de 28 agents pour une marque automobile, premium fut-elle. La seule pouvant y prétendre reste Stellantis qui bénéficie du réseau déjà en place de Fiat, sachant qu’Alfa Roméo appartient au groupe Stellantis, au même titre qu’Opel.
Un réseau qui devrait, aussi, profiter à Citroën. Un peu moins de chance pour l’autre marque Premium du groupe Stellantis, la française DS, au regard de la déclaration du
ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique : « Les marques françaises attendront, lorsqu’on décidera ».
Un marché de niche qui pèse sur la facture
Le premium est un segment de niche qui ne représentait pas de grands volumes (2% du marché), mais au sein duquel le client algérien avait déjà le choix entre Mercedes, BMW, Audi, Porsche, Jaguar et LandRover, avec une brève intrusion de Lexus et Infinity. Mais voilà, les quelques 2500 à 3000 véhicules/an que peut peser ce segment représentent, en valeur, 5 à 10 fois plus de berlines ordinaires en volume.
C’est dire qu’avec les restrictions qui sont imposées aux importations, la libération du marché automobile devra profiter aux plus grandes masses (les masses populaires) dans un premier temps.
De plus, si l’exigence de devoir « disposer d’un projet industriel en Algérie pour pouvoir importer » venait à être confirmée, les chances d’un retour du segment premium en Algérie s’amenuiseraient encore plus.
Alfa Roméo n’est arrivée en Algérie qu’en 2012
Pour rappel, Alfa Roméo est la dernière des marques premium commercialisées en Algérie, à être introduite sur notre marché. Sodi Automotive (filiale du groupe Cevital) avait fait connaître aux consommateurs algériens, dès 2012, les Alfa Roméo Mito et Guilietta. Une offre réduite et une présence de 3 années à peine qui n’ont pas suffi à faire apprécier la
marque par les Algériens.
En 2019, Cima Motors (groupe Tahkout) a essayé de réintroduire la marque à travers la réalisation d’un projet d’usine Fiat (après celui de Hyundai et Suzuki, ce dernier n’ayant pas vu le jour). Une gamme plus large avait été préparée pour son lancement en Algérie, mais les embrouilles juridiques de son patron qui croupit, actuellement en prison, ont fait capoter l’initiative.
Peut-être que 2024 sera l’année Alfa Roméo qui n’aura aucun concurrent direct sur le marché…