Partie 4
A l’Ouest, l’Émir Abdelkader traqué partout par les colonnes mobiles des troupes françaises chercha a obtenir du renfort de la part de Sultan du Maroc Abderahmen, l’Émir attaqua alors les soldats français stationnés a l’Ouest du pays et fuit vers le Maroc, le Général Lamoriciére le poursuivit jusqu’a la frontière et s’immobilisa a Lalla Maghnia en contrôlant de loin Oujda et la frontière marocaines. Les troupes françaises tentèrent de franchir la limite de la frontière que furent attaquées par des guerriers marocains commandés par un marocain au nom de Caid El Guennaoui, ce dernier demanda aux français de quitter Lalla Maghnia, les français comme ils sont brusques, attaquèrent les marocains en tuant plusieurs d’entre eux.
Le Maréchal Bugeaud quitta dans l’immédiat la région de Kabylie pour joindre ses troupes aux frontières algéro-marocaines, le Maréchal a reçu une lettre de Caid El Guennaoui de la part du sultan du Maroc l’ordonnant de quitter la zone des frontières et Lalla Maghnia, le Maréchal décida d’entamer des pourparlers avec le Maroc, il envoya son Général Bedeau le 15 Juin 1844 pour discuter avec l’émissaire marocain qui n’était autre que Caid El Guennaoui, le lieu de la rencontre était le l’emplacement du marabout Sidi Mohamed El Oussini, les discussions étaient non concluantes et le Général Bedeau lança avant de reprendre son cheval : Les hommes doivent cesser de parler quand les chiens aboient, après son départ quelques coups de feu furent tirés sans blesser personne, le Général Lamoricière profita de cet occasion, rassembla ses troupes et pénétra en territoire marocain avec Yusuf le fantassin en fusillant 300 marocains et les tuant sur place. Après cette bavure, le Général Lamoriciére et ses troupes restèrent dans ce coin des frontières entre les 2 pays, il voulut créer un accès vers la mer, il construis alors une sortie vers Ghazaouet et fonda la localité de Nemours proche de Ghazaouet de 30 kilomètres
Le 12 Aout le Maréchal Bugeaud réunit ses troupes du coté des frontières autour d’une réception ou tout était servi, bien sur des produits de la rapine des Algériens, il promit a ses troupes que le jour du 14 Aout serait fatal pour les troupes marocaines stationnées du coté marocain, et lança la phrase suivante : Moi j’ai une armée, lui n’a qu’une cohue, lui, il faisait allusion au sultan du Maroc Abderahmen, il rajouta : Nous entrerons dans l’armée marocaine comme un couteau dans du beurre. Le 13 Aout 1844 les troupes françaises se dirigèrent vers le Maroc, elles arrivèrent a la rivière de l’Isly du coté marocain le 14 Aout a 6h00 du matin, ces troupes qui étaient sous les ordres de Yusuf et le Colonel Tartas commençaient par attaquer les troupes marocaines amassée du coté du fils de Sultan Abderhamen qui commandait ses hommes, les marocains commençaient par batailler et lorsque les combats furent intenses, ils fuyaient dans toute les directions, le bilan fut lourd : 1200 soldats marocains moururent sur place contre 250 soldats français qui perdirent la vie.
Le 15 Aout 1844, donc le lendemain de la bataille de l’Isly, les français ont bombardé la ville de Mogador et ainsi le Sultan Abderhamen commença a perdre 2 de ses villes Tanger et Mogador, il était alors contraint de signer le traité de Tanger le 10 Septembre 1844 dont son quatrième article stipulait : Hadj Abd el Kader est mis hors la loi dans toute l’étendue de l’empire du Maroc, aussi bien qu’en Algérie. Il sera, en conséquence, poursuivi à main armée par les Français sur le territoire de l’Algérie, et par les Marocains sur leur territoire, jusqu’à ce qu’il en soit expulsé ou qu’il soit tombé au pouvoir de l’une ou de l’autre nation. Dans le cas où Abd el Kader tomberait au pouvoir des troupes françaises, le gouvernement de Sa Majesté le Roi des Français s’engage à le traiter avec égard et générosité. Dans le cas où Abd el Kader tomberait au pouvoir des troupes marocaines, Sa Majesté l’empereur du Maroc s’engage à l’interner dans une des villes du littoral ouest de son empire, jusqu’a ce que les deux gouvernements aient adopté, de concert, les mesures indispensables pour qu’Abdelkader ne puisse en aucun cas reprendre les armes et troubler la tranquillité de l’Algérie et du Maroc.
Du coté de la région Kabyle, Ben Salem un guerrier de la région qui était soutenu par un autre chef kabyle Belkacem Ouled Oukassi, engagèrent une lutte acharnée aux troupes françaises présentes sur les lieux leur causant 26 morts sur place et 150 blessés graves, le Maréchal Bugeaud tenta alors de punir les kabyles, il pénétra le 28 Octobre 1844 chez la tribu des Flissa, cette dernière déclara sa soumission ainsi que la tribu de Beni Djennad et comme gage ils laissèrent des otages chez les français pour qu’ils ne retournèrent pas encore une fois contre les français.
Le Maréchal Bugeaud retourna ensuite en France ou il recevra le titre de Duc D’Isly et le Général Lamoriciére prit provisoirement le gouvernement d’Algérie
L’an 1844 fut riche en batailles entre les français occupants et les Algériens, les militaires français n’ont pas pu assimiler le fait que malgré toute les brutalités et les actes de guerre qu’ils ont commis contre les Algériens, ces derniers continuèrent a être optimistes quant a l’avenir de leur pays et ne baissèrent pas les bras en défendant leur patrie quitte avec des pierres
A l’année 1845 apparu un homme algérien pieux, intelligent et instruit dans une zaouia de sa région,il s’appela Mohamed Ben Abdallah surnommé Boumaza, il incita un groupe de 58 hommes algériens a commettre un acte de bravoure a l’intérieur du camps militaire de la légion d’honneur de Sidi Bel Abbes commandé par le Commandant Vinoy, le 30 Janvier 1845 ce groupe d’hommes Algériens ( 58 personnes) récitant des prières a haute voix s’approchèrent du camp militaire du Commandant Vinoy et demandèrent a lui parler, le sergent français a la porte les fait entrer a la cour et leur demanda de patienter, un coup de feu sorti par accident et tua le sergent a la porte, la riposte des français fut terrible, ils fermèrent la porte et tuèrent après un échange de tir les 58 hommes qui cachaient des fusils sous leurs habits, du coté français, il y a eu 6 morts et 36 blessés dont des officiers, les soldats n’ont pas assouvi leur vengeance par la mort des 58 hommes algériens, ils ont pris en otages leurs femmes et enfants
Boumaza continua sa lutte contre l’envahisseur, il s’approcha des pâtés de montagnes de Dahra et de la tribu des Ouled Younes pour les inciter a combattre les français a l’image de l’Émir Abdelkader dont la force a pris un coup après tant de lutte et massacres contre ses troupes et hommes.
Le Général Bourjoly et le Commandant Canrobert rassemblèrent leur troupes pour vaincre Boumaza et ses hommes, une bataille se déclara entre les 2 parties et Boumaza captura 2 soldats français et les brula pour semer la peur dans le coeur des soldats français afin qu’ils quittèrent cette région.
Le 28 Avril 1845 Boumaza attaqua un convoi des troupes françaises a El Asnam (Orléansville) causant plusieurs morts mais fut repoussé par les soldats en tirant fort et dans tous les sens contre ses hommes. Le Maréchal Bugeaud informé des opérations que mena Boumaza contre les français vint en personne pour le punir et mener des actions contre lui. Boumaza quitta alors et dans la précipitation la région d’El Asnam ( Orléansville) pour rejoindre la tribu des Ouled Younes, il fut vite poursuivi par le Colonel Saint Arnaud et le Khalifa Sidi Laribi et l’Agha de Sandjes, 2 traitres algériens, le poussant a se réfugier dans les montagnes de l’Ouarsenis
Le Maréchal Bugeaud de retour a Alger décida de mandater le Général Reveu, le Colonel Pélissier et le Colonel Saint Arnaud de continuer a traquer Boumaza et désarmer les populations de Dahra et les soumettre aux français surtout la tribu de Ouled Riah réputée très hostile aux français et a leur présence. Le 18 Juin 1845 fut un jour triste et noir pour l’humanité entière ou le Colonel Pélissier bloqua des grottes de Frichich des montagnes de Dahra sur les monts de Nekmaria ( Du coté Est de Mostagnem) dans lesquelles un millier de femmes, hommes et enfants et leurs troupeaux se sont réfugiés pour fuir la terreur des français , il alluma le feu des broussailles a l’entrée des grottes, la fumée absorba l’oxygène présent et se dispersa a l’intérieur des grottes entrainant la mort de ces centaines d’algériens civiles par asphyxie, je reprends ici et textuellement ce qu’écrivait la presse française a cet époque : En entrant dans les grottes, Un silence lugubre, entrecoupé de râlements lointains, y régnait. A l’entrée, des animaux dont on avait enveloppé la tête pour les empêcher de voir et de mugir, étaient étendus à moitié calcinés. Puis, c’étaient des groupes effrayants que la mort avait saisis. Ici, une mère avait été asphyxiée au moment où elle défendait son enfant contre la rage d’un taureau dont elle tenait encore les cornes, et que l’incendie avait étouffé. Ailleurs, des cadavres nus rendaient le sang par la bouche, et, par leurs attitudes, témoignaient des convulsions des vivants. Ici, deux époux ou deux amants se tenaient corps à corps, et l’asphyxie avait resserré les liens formés par leurs bras enlacés. Des nouveaux-nés gisaient parmi les caisses et les provisions; d’autres étaient cachés dans les vêtements de leurs mères. Enfin, çà et là, des masses de chair informes, piétinées durant les luttes intérieures, formaient comme une sorte de bouille humaine. Rappelez vous que le 2 Janvier 2021, Professeur A,Cheikhi représentant spécial du président de la république dans le dossier de la mémoire lié au colonialisme d’Algérie déclara qu’il n’est pas nécessaire d’instaurer une loi criminalisant la France pour ses actes de colonisation envers l’Algérie et les algériens.
En France malgré un tapage de façade face a cette bavure contre nature humaine, le Colonnel Pélissier ne fut pas inquiété et il a gardé son grade puis promu Général de division pour devenir gouverneur Général de l’Algérie pendant quelques mois puis Maréchal de France félicité et récompensé même par l’Empire Ottoman. Le Maréchal Bugeaud avait défendu le Colonel Pélissier lors de sa bavure, devant les parlementaires français et dit qu’il assumait l’entière responsabilité de cette enfumade qui couta la vie a 1000 personnes et ainsi la tribu de Ouled Riah a été exterminé de la racine par les français ce 18 Juin 1845
Une coïncidence de dates parait frappante : la France a massacré par enfumades un millier d’algériens dans des grottes de Mostaganem en Juin 1845, un siècle plus tard, et plus précisément en Mai 1945, cette même France a massacré 45 000 algériens a Guelma, Setif et Kherata, que va il se passer dans le siècle qui suivra c’est a dire en 2045 ! Y aura t il d’autres carnages contre le peuple algérien a l’instar de 1845 et 1945 ? Avec le refus de la France de s’excuser ou de reconnaitre ses crimes ou de repentir, la réponse, malheureusement, serait Oui
Les actes de cruauté envers les algériens ne désespèrent pas Boumaza qui tua 2 aghas algériens favorables aux français a Chlef, l’un sur la route de Mazouna par un coup de couteau et l’autre dans un marché, les troupes française se mettent alors a la recherche encore une fois, de Boumaza qui avait la faculté de disparaitre sans laisser de trace et apparut au moment opportun pour venger les siens en leurs apportant des coups fatals. Des rumeurs circulaient durant l’été 1845 sur la présence de Boumaza dans les montagnes de Zeccar, les français capturèrent un homme pieux appartenant a la Confrérie des marabout et le confondaient avec Boumaza, ils le tuèrent et disaient aux populations qu’ils ont exterminé Boumaza
Le 4 Septembre 1845 le Maréchal Bugeaud embarqua pour la France, laissa le Général Lamoricière comme intérimaire, cette période fut marquée par l’assassinat de plusieurs Caids algériens recrutés par les français mais aussi de nombreux officiers français. L’émir Abdelkader du coté de Ghazaouet tendit un piège aux français en concluant une ruse avec la tribu des Souhalia, ces derniers font appel aux français en prétextant d’être hostiles a l’Emir et qu’ils voulurent s’en débarrasser, les troupes françaises commandées par le Colonel Montagnac partirent vers Ghazaouet le 25 Septembre 1845 avec 420 soldats français, ils croyaient trouvé des auxiliaires chez les Souhalia, finalement ils ne trouvèrent que des ennemis : Les Souhalia et les troupes de l’émir, ils encerclèrent les troupes françaises et tuèrent le Colonel Montagnac et 337 soldats français sur place, les 83 soldats français restés en vie dont 43 furent prisonniers, 40 fuirent vers la zouaia du marabout Sidi Brahim et se replièrent, l’Émir ordonna au Capitaine Dutertre,pris en otage, d’aller vers les assiégés et leurs demandait de se livrer a l’Émir, le Capitaine fit un faux pas en demandant aux assiégés français de ne pas se livrer, il t sera exécuté sur le champs, l’Émir et ses troupes continuèrent de boucler la Zouaia de Sidi Brahim avec les insurgés durant 2 jours privant les assiégés de nourriture et d’eau mais ils parvinrent a fuir a travers un ravin et furent poursuivi par L’Émir en tuant 27 soldats, en fin de compte seulement 13 soldats des 420 au départ ont eu la vie sauve et ont pu fuir. Avec cet acte de gloire et de guerre, l’Émir annonça dans toutes les tribus qu’il avait vengé les Oued Riah tués par enfumade dans les grottes de Dahra prés de Mostaganem le 18 juin 1845.
Après ce carnage du marabout Sidi Brahim, l’Émir Abdelkader réussira une autre coup face aux troupes françaises conduites par le lieutenant Marin qui conduisit 200 soldats français convalescents parti de Tlemcen vers Ain Timouchenet pour se détendre, ils tombèrent dans un guet apens tendu par Abdelkader et ses hommes ce qui força le Lieutenant Marin de se soumettre a l’émir pour avoir la vie sauve
A Sebdou du coté de Tlemcen, le Colonel Billon, le Lieutenant Dombasle et 4 soldats français furent tués dans un guet apens spectaculaire
Du coté de Dahra, l’intelligent Boumaza apparaitra soudainement et mena des razzias chez la tribu d’El Aribi alliée des français. Bumaza réapparaîtra du coté de Mostaganem le 18 Octobre 1845, toutes ces turbulences ont contraint le Maréchal Bugeaud de revenir a la hâte en Algérie, le 20 Octobre il était a Méliana, il choisit Theniet El Had comme poste d’observation pour capturer Abdelkader, ce dernier réussit a s’échapper et se réfugia chez son beau père Ben Salem a Sebaou du coté de Boumerdes et Tizi Ouzou. Toutes ces traques derrières l’Émir finirent par couter la vie a 2 Généraux puissants de l’armée française Gery et Comman
A Suivre Partie 5