Un détenu algérien a obtenu un doctorat en sociologie au sein de l’établissement pénitentiaire dans lequel il purge une peine, dans un précédent du genre en Algérie, après avoir été autorisé à discuter son memoire de fin d’études en vertu de laquelle il a obtenu un diplôme « très honorable ».
La semaine dernière, l’institution « Rééducation et Réinsertion » de la ville de Koléa, dans la wilaya de Tipaza, située à l’ouest de la capitale algérienne, a été témoin de la discussion d’une thèse de doctorat dans le domaine de la sociologie des organisations et des ressources humaines par un étudiant prisonnier (Rabi.C) »Representations technocrates du lien Socio-economique… une étude des déterminants de l’action de gestion rationnelle ». La discussion de cette thèse de doctorat a duré quatre heures pleines, devant un comité de discussion composé de quatre cadres et professeurs d’université, et s’est terminée par l’obtention par l’étudiant incarcéré de son certificat avec mention.
La Direction générale des prisons et de la réinsertion algérienne a déclaré que « ce résultat scientifique obtenu dans le domaine de l’enseignement supérieur des détenus est une première du genre dans l’histoire du secteur pénitentiaire, et témoigne de l’efficacité des efforts déployés en termes de mise en œuvre de la programme d’éducation pour les détenus.
La séance de discussion s’est déroulée en présence du Chef du Département de Sociologie de l’Université d’Alger, Mokrani Al Hashemi, du Juge de l’application des peines au Conseil Judiciaire de Tipaza, de Kilani Zerouala, du directeur de la prison, d’Ahmed Chaouchi, du directeur de la Programme de réinsertion des détenus Fadloun Qada Balghithri, et le sous-directeur du Programme de formation et d’emploi des détenus, Abdelghani Amyar.
Pendant que l’étudiant détenu terminait sa thèse de doctorat, l’administration pénitentiaire et l’institution judiciaire avaient accordé des licences, dans le cadre de ce que la loi autorise, au professeur Atiqa Harariyeh, qui a supervisé la thèse de l’étudiant, afin qu’elle puisse entrer à l’établissement pénitentiaire pour voir les progrès réalisés.
Balghithri a déclaré que l’établissement pénitentiaire a fourni à l’étudiant emprisonné toutes les conditions qui l’ont aidé à mener à bien son projet scientifique, et toutes les exigences de l’aspect pédagogique (éducatif) des livres et des documents, en plus de répondre à ses besoins particuliers d’informations et de documents de l’Internet. Balghithri a confirmé que l’administration pénitentiaire a souligné que l’étudiant doit être doté de tous les moyens pédagogiques pour mener à bien son projet, soulignant que pour la première fois l’université est présente au sein des établissements pénitentiaires, ce qui est un geste d’intégration entre toutes les institutions.
Pour sa part, le responsable de la session de discussion, Hussein Abd al-Lawi, a déclaré : « C’est un effort reconnaissant pour l’institution pénale, qui a été vigilante dans l’organisation de cette discussion unique que nous voulons consacrer à d’autres institutions », soulignant que « Il faut qu’elle soit valorisée et médiatisée pour que d’autres universités aient la possibilité d’y contribuer. » Encadrement et réinsertion des détenus. Il a appelé à un « effort académique des institutions universitaires pour rechercher le développement des institutions pénales ».
Quant à Zerouala, il a déclaré : « Ce résultat est le fruit d’un effort conjoint entre plusieurs secteurs ministériels contributeurs, comme il y avait auparavant de bons résultats au baccalauréat et au brevet d’enseignement moyen. Aujourd’hui, nous sommes confrontés au premier doctorat, et nous espère que de telles discussions se répéteront dans les établissements pénitentiaires. Le ministère de la Justice Il n’épargnera aucun effort pour réinsérer et réhabiliter les détenus.
L’expérience de l’éducation dans les prisons algériennes a connu un succès remarquable. La réussite des détenus aux examens du baccalauréat les conduit à la liberté
En 2002, l’Algérie a lancé un programme de «réforme et d’humanisation des prisons et des établissements pénitentiaires» en coopération avec l’Union européenne et les Nations unies, qui comprenait le développement de programmes éducatifs et d’insertion professionnelle. Il poursuit une expérience réussie d’intégration des détenus et de développement de systèmes d’éducation et de formation dans les établissements pénitentiaires.
Au cours de la dernière année universitaire 2021-2022, le ministère algérien de la Justice a annoncé que 5 111 détenus avaient passé les examens du baccalauréat, dont 127 détenues femmes. Le nombre total de prisonniers ayant réussis etait de 2176 ou 42,57%.
Les autorités algériennes ont permis aux détenus titulaires d’un baccalauréat et de certificats intermédiaires dans les prisons de bénéficier d’une grâce présidentielle ou d’une réduction de peine, dans le cas où leurs cas ne sont pas liés à des crimes tels que le meurtre, le viol et d’autres crimes qui ne sont pas couverts par l’amnistie. En effet, 4 313 prisonniers algériens ont obtenu la liberté après avoir obtenu des certificats académiques et professionnels dans des établissements pénitentiaires, selon la décision du président algérien Abdelmadjid Tebboune à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance.