Lorsque le président de la plus grande et plus puissante nation du monde rencontre le président du plus grand pays d’Afrique, de quoi parlent-ils ? Eh bien, ils parlent de choses grandes : ils parlent du vivre ensemble, de prospérité partagée ; ils parlent de paix. Et quoi de plus noble et de plus grand en effet que la paix ?
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La première note est donnée dès l’arrivée sur le tarmac du chef d’état Algérien, accueilli par le ministre de l’agriculture. Or, comme il est traditionnellement admis, l’agriculture est à la fois un symbole et un outil pour la paix. Un instant plus tard, le président Tebboune inaugurera la place de l’Emir Abdelkader, un autre symbole et figure internationale de la paix.
L’Occident ne veut pas la paix
Quoi qu’en disent les médias occidentaux, les rhétoriques bellicistes et les discours va-t-en-guerre sont incontestablement et ostensiblement affichés du côté des pays de l’OTAN, tandis que la partie russe a fait montre jusqu’ici de mesure. Ainsi les membres de l’OTAN démontrent, s’il était besoin, que leur organisation est un instrument de guerre et non de paix.
L’on ne saurait, dès lors, ignorer ni l’envisager sans les saluer, la sagesse et la retenue du président Vladimir Poutine face à ces discours et à ces comportements puérils des occidentaux, qui franchissent l’une après l’autre les lignes rouges, comme des enfants gâtés qui testent les limites tracées par un adulte. Or il est fort à parier que tout autre dirigeant (russe, s’entend) eût tôt fait de mettre fin à la récréation.
Combien de discussions et d’efforts la diplomatie russe a-t-elle tentés et s’est-elle évertuée à fournir, fort malheureusement vainement, pour préserver la paix, déboutant même, au nom de cette dernière, une demande des populations russophones d’Ukraine, alors en conflit armé avec les autorités de Kiev, de rattachement à la nation russe ? Qui eût patienté durant plus de 8 années alors que ses enfants sont continuellement l’objet d’agressions à l’arme lourde (bombardements, etc) ?
Rendons-nous à l’évidence, l’Occident ne veut pas la paix et ne l’a jamais voulue ni même souhaitée, ayant préparé la guerre contre la Russie depuis nombres d’années.
Mais pourquoi tant de haine ? Pourquoi un tel mépris de la vie humaine. Car ne nous leurrons pas, la vie d’un Ukrainien ne vaut pas plus que celle d’un Russe aux yeux d’un dirigeant Occidental. Qu’est-ce qu’un Slave pour le clan otanesque, à leur tête les USA ? : tout au plus un synonyme d’esclave (traduction littérale du terme anglo-saxon). Aussi se battront-ils “jusqu’au dernier Ukrainien” et s’en serviront-ils comme ils l’avaient fait des Africains (tirailleurs sénégalais, algériens, etc) pour libérer l’Europe durant les 1ère et 2ème guerres mondiales.
Or qu’ont gagné les Africains en échange de leurs sacrifices ? Absolument rien, ou certainement la perduration du système qui les maintient encore aujourd’hui sous la domination. Quant à la Grande Russie, elle n’ a gagné que l’ingratitude pour prix du sacrifice de plus de 20 millions de ses plus jeunes, robustes et fiers enfants, tombés aujourd’hui, ce qui peut-être est pis encore, dans l’oubli. Cela, disons-le sans embages, est une insulte à la mémoire de ces héros et à la patrie qui les a vus naître, l’histoire des occidentaux ne retenant, par ailleurs, que les USA comme leurs seuls libérateurs.
La politique occidentale de la pensée magique
Le monde occidental semble s’être replié, confiné dans un univers parallèle fait de fantasmes et déconnecté de la réalité, cette dernière lui étant si dure et si insupportable qu’il a fini par sombrer dans la psychose.
Ainsi, il voit la défaite de la Russie depuis le début du conflit, d’innombrables contre-offensives victorieuses ukrainiennes combien même le front n’a pas bougé d’un iota.
La Russie serait en outre isolée alors que le forum de Saint Petersbourg a vu la participation de pas moins de 140 pays. Mais encore, elle serait soumise à un régime dictatorial dirigé par une réincarnation d’Ivan IV Vassiliévitch, bien que de l’aveu même des médias occidentaux, le président Vladimir Poutine, à contrario des dirigeants des pays de l’OTAN, jouit d’une popularité inégalée au sein de son pays et même au-delà, dans tout le monde libre.
La seule dictature à laquelle ils font face et qu’ils se sont jurés de combattre semble donc être celle des faits et de la réalité.
Nous passerons sur les attitudes bellicistes outrancières de certains pays en faillite qui jappent tels des roquets au loin de l’antre de l’ours russe, car ils savent qu’un seul coup de patte de ce dernier anéantirait ces insignifiants importuns.
Et quoi qu’on leur ait promis pour les pousser à la confrontation avec la Grande Russie, nous leur proposons mieux. Nous leur proposons d’intégrer le monde libre, celui qui est en construction et dans lequel les intérêts des États et des peuples sont respectés. Ils ne seront plus soumis aux chantages et menaces d’autoproclamés maîtres du monde, pratiquant un véritable terrorisme d’état. Car qu’est-ce que le terrorisme si ce n’est la contrainte par la peur.
La médiation algérienne
Tandis que la guerre profite à un petit nombre, toujours les mêmes, la paix, bénéficie à tous. C’est pourquoi une solution doit être trouvée à ce conflit absurde où deux nations partageant une histoire et une culture communes se déchirent, alimentant rancœur et ne produisant que souffrances. A certains égards on serait tenté de le qualifier de guerre civile. Nicolas Gogol et ses âmes mortes doivent se retourner dans leurs tombes. Aussi nous sommes convaincus que le président Vladimir Poutine a été contraint de lancer son opération (par les occidentaux bien entendu) la mort dans l’âme.
Or, parce que l’Algérie s’avère un pôle d’équilibre par son non-alignement et sa constance à ce principe, qu’elle représente à la fois l’Afrique, le Sahel, le monde méditerranéen, le monde arabe et l’Islam du juste milieu (sourate 2, verset 143), Islam signifiant étymologiquement Paix, elle est la mieux indiquée pour offrir ses bons offices à la médiation entre les 2 pays frères.
L’Emir Abdelkader avait certes combattu des chrétiens au nom de l’Islam mais il en avait également sauvés un grand nombre… au nom de l’Islam. Ainsi, fidèle à ses valeurs et ses principes en faveur du droit, de la légalité et de la justice, la diplomatie algérienne, tout au long
de son histoire, a toujours prouvé la justesse de sa vision.
Forte de son expérience des conflits qui ont agité les différentes parties du globe, et même au sein de son propre pays, elle a les compétences et bénéficie du crédit nécessaire pour apporter des solutions et mettre fin à cette crise qui n’a que trop duré et qui, hormis pour un seul pays, n’a eu d’autres effets qu’engendrer morts, souffrances et plonger le monde dans une crise économique sans précédents.
Elue à une majorité écrasante en tant que membre non permanent du Conseil de Sécurité (avant d’en être plus tard un membre permanent), qui s’apparente à un véritable plébiscite, l’Algérie est partie prenante et intégrante du nouveau monde multipolaire et un future membre des BRICS. Du reste sa position géographique la désigne naturellement comme leader régional et un centre économique privilégié.
L’Algérie, vitrine du partenariat algéro-russe et locomotive du continent africain
Tout d’abord, sur le plan culturel, il serait plus que souhaitable de jeter des passerelles entre nos deux pays par le truchement d’instituts de langue russe dans les grandes villes algériennes, à l’instar des instituts Cervantès et autres du genre, et que l’on pourrait baptiser “institut Tolstoï” ou encore Dostoïevsky, etc.
Ensuite, compte tenu de l’excellence des relations entre les deux États et du rapports de confiance qui les caractérise, nous considérons qu’une exemption des visas permettrait des échanges accrus et plus dynamiques.
Ceci étant dit, les opportunités d’affaires sont considérables dans le plus grand pays d’Afrique, dont les besoins en infrastructures par exemple, au regard de ses ambitions continentales, sont immenses. Chemin de fer pour connecter un territoire de plus de 2 millions de km² dans un premier temps puis le continent, métro à Oran, qui se doit d’en compter un en tant que grande métropole méditerranéenne à vocation internationale mais également pour décongestionner sa circulation étouffante, extensions à Alger, construction navale (navires de fret notamment) pour assurer le transport des marchandises de et vers l’Afrique transitant par le territoire algérien, industrie aéronautique (aviation civile et cargos) où Tamanraset est destinée à constituer un hub continental dans la maintenance des appareils des compagnies africaines, etc.
Le dessalement d’eau de mer, les stations d’épuration des eaux usées, etc, en somme tout ce qui a trait à l’alimentation en eau potable dans un pays où le stress hydrique est relativement élevé, constitue un secteur stratégique d’extrême importance à exploiter. Au passage, une partie pourra être exportée vers les pays limitrophes connaissant des pénuries chroniques d’eau.
L’expérience russe dans la cybersecurité, la numérisation, etc, est également un modèle intéressant à exporter dans le continent. En ce qui concerne la production des semi-conducteurs, l’Algérie serait intéressée au développement d’une production locale à des coûts très compétitifs, d’autant qu’aucun pays africain ne figure sur la carte mondiale des pays producteurs de ce type de matériel hautement stratégique.
Nous avions souligné dans une précédente contribution l’importance du partenariat dans le domaine nucléaire (https://lapatrienews.dz/lalliance-entre-la-grande-russie-et-la-grande-algerie/) notamment au regard de ses diverses applications, (énergie, médecine, etc), ainsi que du secteur, aujourd’hui stratégique pour ne pas dire vital, de l’industrie spatiale, d’autant que nous devons non seulement connecter le continent ou tout au moins une grande partie de notre région, mais également surveiller les infrastructures stratégiques (par exemple le gazoduc Nigeria-Algérie, auquel pourra participer le partenaire russe, ainsi que le GALSI devant relier l’Algérie à l’Italie, etc). L’on gardera présent à l’esprit le sabotage des Northstream.
Un partenariat pour une industrie militaire locale en co-production ou sous licence (chasseurs, bombardiers, avions d’entraînement Yak-130, chars, S400, radars, etc, en somme tous les matériels qui permettent de protéger et sanctuariser le pays, voire le territoire de pays alliés) aurait l’avantage de fournir en armement les pays du continent, voire au-delà, en limitant les délais de livraison entre autres.
Les Algériens se souviennent que c’est notamment l’aide de l’allié russe qui a contribué à l’industrialisation du pays et qui a permis en quelque sorte de faire de ce dernier une puissance régionale, comme ils n’oublieront jamais les nombreux volontaires ayant participé au déminage de vastes régions du territoire algérien, dont un grand nombre au prix du sacrifice de leur vie.
C’est pourquoi l’Algérie ne ménagera aucun effort aux côtés de nos amis russes pour l’avènement d’un monde plus équilibré, plus juste, plus humain.
Un monde pour tous
Jusqu’ici, toutes les institutions, organisations ont été conçues par et pour la domination des occidentaux. Ceux-ci ont donc créé un monde d’exclusion où le,”Tiers-Monde”, c’est-à-dire le majeure partie de l’humanité, n’a pas droit de cité. Mais “aujourd’hui, nous le disons simplement : “Nous existons” “(Houari Boumediène).
De nombreux analystes considèrent que le rapport de force est en plein changement car l’Occident s’est affaibli. Nous nous inscrivons en porte-à-faux de cette observation et nous estimons que c’est bien plutôt le reste du monde qui s’est renforcé, qui est devenu plus créatif, plus inventif, plus dynamique, plus compétitif, plus nombreux. En effet, les occidentaux bénéficient plus que jamais d’une avance technologique importante et leur puissance financière est pour l’heure sans partage.
C’est pourquoi des pays comme l’Algérie doivent être appuyés pour peser dans la balance et constituer ce monde pour tous où toutes les nations ont leur place avec leurs diversités et leurs intérêts, et auquel nous invitons le peuple ukrainien, à qui nous promettons une aide sans arrière-pensée de la partie algérienne et russe ainsi que des BRICS pour recouvrer leur prospérité et faire de cet épisode douloureux un lointain souvenir.
Nous convions donc le peuple ukrainien à prendre le train en marche de l’Histoire et laisser là ces pays dépassés qui s’accrochent à leur privilègent d’antan les sentant s’évanouir devant l’avènement de ce monde que nous avons choisi et que bâtissons, car rien n’arrête la marche de l’Histoire.