En dépit de la double crise financière et sanitaire, la situation macro-économique du pays reste plus au moins solide, contrairement aux prévisions pessimistes de certains experts et agences financières internationales. Dans leurs différents rapports, ces parties avaient prédit le recours de l’Algérie à l’endettement extérieur dès fin 2021, début 2022.
Par Akrem R.
Un scénario que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune écarte, en réitérant son opposition catégorique au recours au FMI. Lors de sa première réunion avec le gouvernement de Aïmen Benabderrhamne, le chef de l’Etat a rassuré les Algériens sur le niveau des réserves de change qui s’établit actuellement à 44 milliards de dollars contre 53 milliards à fin 2019, permettant à l’Algérie de couvrir tous ses besoins et faire face à toute éventualité».
Autrement dit, durant cette période, l’Algérie a consommé seulement 11 milliards de dollars sur deux ans. Ce chiffre affiche une amélioration comprise entre 1 à 2 milliards de dollars par rapport au dernier bilan rendu public par le chef de l’Etat en mars 2021, faisant état d’un montant oscillant entre 42 et 43 milliards de dollars, contre 60 milliards auparavant, soit une baisse de 18 milliards de dollars entre 2020 et 2021, du fait de la facture des importations et de la baisse des revenus pétroliers.
«Le président de la République a rassuré quant à la situation macroéconomique du pays, en l’absence de toute perturbation d’approvisionnement du marché et la capacité de l’Algérie à acquérir tous les moyens nécessaires pour faire face à tout imprévu, avançant pour preuve, le non recours de l’Algérie à l’endettement extérieur contrairement aux multiples prévisions fixant la fin de 2020 et le début 2021 comme date de recours à cette mesure », lit-on dans le communiqué final de la réunion du Conseil des ministres. Dans ce cadre, le professeur en économie Abdelkader Berriche a indiqué qu’avec ce niveau de réserves de change, l’Algérie garantira ses importations pour un an et demi. Et si, ajoute-t-il, les prix du pétrole maintiennent leur niveau actuel, « nos réserves de change vont augmenter pour se stabiliser à 50 milliards de dollars à fin 2021».
Eviter le scénario de 1994
En outre, estime pour sa part, Nabil Djemaa, expert financier, le non recours à l’endettement extérieur est une bonne chose, du fait que cette décision préserve la souveraineté de notre pays. Pour illustrer ses propos, l’intervenant a rappelé la mauvaise expérience vécue par l’Algérie durant les années de 1994 à 1998. Le plan d’ajustement du FMI de cette époque avait détruit l’économie nationale, dont des fleurons industriels ont été vendus au dinar symbolique.
A cela, s’ajoute la dévaluation de la monnaie nationale de près de 800 fois ! L’unique et seule solution pour s’éloigner d’un tel scénario, préconise-t-il, c’est de reconsidérer notre vision économique, en facilitant l’investissement, notamment, pour notre diaspora. « Nous devons tout simplement, simplifier les procédures régissant l’économie et l’investissement. Et que l’importation de la matière première soit sur le compte de l’investisseur et non pas de la Banque d’Algérie ou des ministères des Finance et du Commerce. On doit laisser les investisseurs travailler. Les réserves de change doivent être utilisées uniquement dans le maintien des grands équilibres du pays et le renforcement de la valeur de la monnaie nationale (le dinar)», a souligné Djemaa.
Libérer l’investissement
En effet, l’Algérie a besoin d’un code d’investissement libre et incitatif, en se conformant aux normes internationales. Les chefs d’entreprises sont, d’ailleurs, en attente d’un nouveau cadre réglementaire depuis maintenant 16 mois ! Ils ont été unanimes à souligner la nécessité d’enlever et de supprimer toutes les entraves et obstacles bloquant l’investissement. Le climat des affaires actuel est contraignant. L’Algérie arrive à la 153ème places dans le classement mondial. Ceci montre le long chemin à parcourir. Outre l’ouverture de l’économie nationale à la concurrence et la libération de l’investissement, l’Algérie est appelée également à donner plus d’importance à la finance internationale. «Si nous avions investi les 150 milliards de dollars consommés depuis 2015 à ce jours, dans l’industrie automobile électrique avec un taux d’intérêt de 7%, l’Algérie aurait gagné près de 750 milliards de dollars», a-t-il conclu.
A. R.
27/07/2021 ecotimesdz.com