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L’Algérie célèbre le 64e anniversaire de la mort, au champ d’honneur, du colonel martyr Si Tayeb Djoughlali, de son vrai nom, Tayeb Bougasmi. L’évocation de ce vaillant fils de la patrie, pétri de qualités dignes d’un militant portant la cause de son peuple avec fierté et ostentation.
La commémoration de la mort, au champ d’honneur de Tayeb Djoughlali, un certain 29 juillet 1959, doit être largement médiatisée afin que les générations actuelles et futures puissent tirer des enseignements et des leçons de l’expérience riche et exhaustive de ce grand homme qui sacralisait le savoir et la science jusqu’à la moelle des os. C’était un grand lecteur des livres, il avait un penchant très aiguisé à la lecture, il était avide de savoir et de connaissance; pour ainsi dire, c’était un grand intellectuel à côté de sa maîtrise de l’art de la guerre. Il se lancera dans les activités politiques qui lui ont coûté deux arrestations jusqu’à 1954, où il a été mis en contact avec les martyrs Souidani Boudjemaâ et Didouche Mourad. Ce révolutionnaire est un pur produit du Mouvement national. Il a vécu la crise du PPA-MTLD et l’impasse du nationalisme algérien des années 40 du siècle écoulé.
Cette période lui a permis d’affûter ses «armes» et sa fibre nationaliste fondée sur le rejet de fond en comble du système colonial et ses succédanés. Le colonel Tayeb Bougasmi est né en 1916 à Ouled Torki, l’actuelle El Omaria, à la wilaya de Médéa.
En 1937, il était responsable de l’organisation des cellules politiques locales, il a été ensuite désigné pour assurer la responsabilité du déclenchement, dans la région, de «la révolution, de la collecte de fonds et d’armes, du recrutement de jeunes combattants et de l’encadrement de la population». Son fils, Mohamed Bougasmi, souligne à propos de cette période qu’«à l’occasion des élections de l’Assemblée algérienne de 1948, Si Tayeb a commis plusieurs actes de sabotage pour perturber le déroulement de ce scrutin et montrer, ainsi, sa détermination à faire avorter cette tentative de mettre au pas la population algérienne. Activement recherché par les autorités coloniales, Si Tayeb vit dans la clandestinité dans les maquis d’El Omaria durant près de quatre années, se déplaçant d’un refuge à l’autre, jusqu’à son arrestation, en 1952. Après avoir purgé une peine de prison, il est relâché puis réincarcéré à nouveau l’année d’après», indique son fils.
L’apport de colonel Si Tayeb Djoughlali à la révolution et donc la Guerre de Libération nationale est inestimable. Les cadres de la wilaya IV historique et plus précisément la zone II, se rappellent le rôle principal de cet homme dont le dévouement n’est pas à démontrer pour la cause de la libération de l’Algérie, du joug colonial. Il a organisé les maquis de la région avec les militants de la cause nationale dont Si Benyoucef Kritli et Rachid Ben Sid Oumou qui étaient considérés comme ses premiers frères d’armes lesquels avaient pour mission de déclencher la révolution dans la région.
Il faut dire que le travail en profondeur effectué par Si Tayeb Djoughlali et ses compagnons de lutte lui ont valu d’être promu responsable de la zone II, de la wilaya IV historique. Il deviendra commandant en 1957. Il ne tardera pas à être promu au grade de colonel, devenant ainsi commandant de la wilaya VI, au lendemain de la mort, au champ d’honneur, du colonel Si El Haouès.
Les écrits historiques sont un peu laconiques en matière de témoignages sur le rôle du colonel Tayeb Djoughlali dans le Mouvement de libération nationale. Cet homme, qui a rempli pleinement sa mission envers la patrie, mérite que l’on évoque abondamment son parcours et sa contribution inestimable à la cause nationale.