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Certes, au cours de leur histoire, les occidentaux n’ont jamais réellement été unis, cependant lorsqu’il s’est agi de contenir la puissance de l’Allemagne, se forme aussitôt un consensus, une entente (cordiale) des éternels rivaux.
Ainsi, du fameux Bagadbahn aux Northstream 1 et 2, à chaque fois que les Allemands ont entrepris des projets d’infrastructures devant relier leur pays aux réserves d’hydrocarbures afin d’assurer leur sécurité énergétique, il ont dû, systématiquement, faire face à des actes de sabotage, et une guerre s’en est suivi : la 1ère guerre mondiale a précédé aux travaux du chemin de fer Berlin-Bagdad tandis que les Northstream ont sans doute constitué l’une des causes majeures du conflit ukrainien.
Par ailleurs, l’économie allemande étant de ce fait mise à mal, son appareil industriel peut opportunément être dépecé, de même que ses ingénieurs, comme ce fut le cas notamment après la seconde guerre mondiale et comme on peut le constater aujourd’hui avec les entreprises qui « délocalisent »… aux USA.
A quel sort, dès lors, doit s’attendre le SouthH2 corridor, d’autant qu’il devra, relier l’Italie, l’Autriche et l’Allemagne, 3 pays de l’Axe durant la 2ème guerre mondiale. Drôle de coïncidence, n’est-ce pas ?
D’ores et déjà la réalisation du gazoduc Nigeria-Algérie subit de continuels ajournements, des diversions (projet « rival » qui, convenons-en, est tout sauf rentable), qui sont en soi une forme de sabotage d’un projet hautement stratégique pour la sécurité de membres de l’UE.
On voit bien, dès lors, que l’autre cible, l’autre adversaire et, osons le langage sans fard, l’autre ennemi, c’est l’Allemagne. Et elle n’a jamais cessé d’être considérée comme tel. Car une relative autonomie énergétique de cette dernière (que ce soit par un rapprochement avec la Russie ou avec l’Algérie) décuplerait sa puissance économique, et cela est la plus grande peur de ces états rivaux, jaloux de l’efficacité et du dynamisme de son industrie, qui verraient le pays de Kant et de Planck prendre le large.
En Europe donc, on n’aime pas l’Allemand, que ce terme désigne la personne ou la langue. Il n’est apprécié qu’en dehors de son continent car il représente un modèle de réussite dans une multitude de domaines tant sur les plans sociologue que technologique.
Nul n’est prophète en « son pays ».