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À Ain Sefra, les femmes du Diwane sortent de l’ombre

by Toufan
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À Ain Sefra, la troupe de Lalla Kheira de Ghardaïa, composée de femmes, a fait sensation au 13ème Festival national culturel de musique Diwane qui se déroule depuis le 17 octobre 2021.

Kheira Bouchareb et sa troupe sont montées sur scène, mardi 19 octobre au soir au stade Mohamed Arfaoui, suscitant les applaudissements parmi le public nombreux. Il est rare que des femmes jouent de la musique Diwane sur scène, domaine réservé aux hommes.

La troupe est montée pour la première fois sur scène en Tunisie. Ain Sefra est la deuxième grande scène, un deuxième baptême.

Kheira Bouchareb, Dalila Mustapha, Malika Hadjyoub, Zohra Siradj, Hanane Benzait, Zahira Bouchareb, au karkabou, au gumbri, au dendoun,  au tbal, accompagnées d’Imad Chitour, au gumbri, ont conquis les présents dès les premiers sons. Vêtus de robes couleurs vives, allant du vert à l’orange en passant par le rouge, les femmes du Diwane ont marqué leur espace par le chant et la danse. Beaucoup de rythmes et d’action sur une scène dominée des deux côtés, les koyos n’ont pas hésité à faire des pas de danse sous les projecteurs.

« Les bradj chantés par les femmes sont plus rythmés »


Des bradj (chants) connus ont été interprétés avec peu de parole, la place est réservée au jeu de percussion donnant à la soirée une allure festive.

« Nous avons appris les textes à l’écoute. Et nous nous sommes adaptées. Il faut donner une certaine forme au diwan sur scène. Les Bradj chantés par les femmes sont plus rythmés par rapport à ceux interprétés par les hommes « , précise Kheira Bouchareb, maalma de la troupe Lalla Kheira de Ghardaïa.

A Ghardaïa, la troupe de Lalla Kheira, qui existe depuis 2007, anime des fêtes de mariages. « Dans la région du M’zab, la musique diwane est présente dans toutes les fêtes. Il a une place particulière », souligne-t-elle.

Par le passé, à Béchar, Hasna El Becharia, grande invitée de la soirée de clôture du festival prévue jeudi 21 octobre, était la première femme à jouer du gumbri en public en Algérie, cassant un tabou.

Maryama Hadj Youb, première joueuse de gumbri dans la vallée du M’Zab


« Et bien, à Ghardaïa, ma mère, Maryama Hadj Youb jouait également au gumbri en public, mais elle était moins connue. Elle nous a encouragés à s’engager dans la voie du Diwane. C’est grâce à elle que j’ai appris à jouer du guembri. Le Diwane est un héritage partagé en famille », précise Kheira Bouchareb.

« A la maison, tout le monde joue du karkabou. J’ai appris à en jouer depuis mon jeune âge. A la mhalla de Sidi Blal à El Atteuf, nous organisons annuellement des waadate qui durent trois ou quatre jours. Nous y animons une partie des soirées mais elles sont uniquement consacrées aux femmes », ajoute-t-elle.

La troupe de Lalla Kheira a-t-elle brisé un tabou ? « Oui, nous avons dépassé certaines limites. Mais, les gens commencent à s’y habituer. Nous avons hérité ce courage de notre mère qui chaque année organisait une waada, rassemblait les gens autour du diwan (avec un dîner). Après sa mort, nous avons pris le relais »,  confie Kheira Bouchareb.

Et de poursuivre :  « J’ai vu comment ma mère jouait le gumbri. Et dès que j’ai eu l’instrument entre les mains, j’ai constaté que je pouvais le jouer facilement… ».

Un guembri à la forme ronde


Durant la même soirée, la troupe Dendoun de Biskra a donné de l’espace à l’expression chorégraphique qui accompagne le chant et qui l’explique. En haoussa, en bambara, en tachelhit ou en arabe, les chants diwan racontent souvent une histoire, évoquent une légende ou une ancienne croyance. « Nous avons présenté les danses du chasseur et du bahri (marin).

Les danseurs étaient habillés en noir, puis en vert. Pour les bradj, nous avons commencé par « Noubat salhine », enchaîne avec « Bania » », indique Karim Benbelkhir, maâlem de la troupe.

Selon lui, le rythme du diwan joué à Biskra est différent de celui d’Ain Sefra. « Mais, l’origine reste la même », appuie-t-il. La troupe de Dendoun Biskra, qui existe depuis 1999, utilise le guembri de forme ronde, ce qui est une particularité de cet instrument dans l’Est et le Sud-ouest algérien (Constantine, Biskra, Batna, Touggourt…).

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