Le mercredi 2 mai, à 10h15, les sirènes des navires amarrés au port d’Alger ont retenti pour commémorer l’un des attentats les plus tragiques de la période précédant l’indépendance de l’Algérie. Ce moment de recueillement marque l’anniversaire de l’attaque perpétrée par l’Organisation de l’Armée Secrète (OAS) contre les dockers du port, le 2 mai 1962.
Ce matin-là, vers 6h10, entre 1.200 et 1.300 ouvriers attendaient leur affectation de travail, rassemblés comme chaque jour au point d’embauche du port. C’est à ce moment précis qu’une voiture piégée, placée au centre de la foule, explosa violemment. L’attentat fit 110 morts et plus de 150 blessés, tous civils, dans un acte ciblant délibérément des travailleurs désarmés.
L’attaque, survenue moins de deux mois après la signature des Accords d’Évian, s’inscrit dans une série d’actions sanglantes menées par l’OAS dans une ultime tentative de faire échouer le processus de paix engagé entre le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) et la France. Ce groupe clandestin, composé en grande partie de militaires, d’extrémistes de l’Algérie française et de colons opposés à l’indépendance, avait pour objectif de semer la terreur et de provoquer un climat insurrectionnel au sein de la population.
L’attentat du port d’Alger reste l’un des plus meurtriers de cette période. Il a profondément marqué la mémoire collective, non seulement par son ampleur, mais aussi par la nature ciblée et méthodique de la violence. Ce drame est désormais ancré dans l’histoire nationale comme symbole du prix payé par les civils dans la conquête de la souveraineté algérienne.
Chaque année, la cérémonie de commémoration organisée sur les lieux du drame rappelle la nécessité de maintenir vivante la mémoire des victimes. Le déclenchement des sirènes maritimes à l’heure exacte de l’attentat constitue un hommage silencieux mais solennel aux dockers disparus.
Dans cet esprit de mémoire, JazairHope a consacré l’objet n°48 de son ouvrage L’histoire de l’Algérie en 54 objets à la statue du docker du port d’Alger. À travers cette œuvre commémorative, le livre retrace l’histoire complète des actions de l’OAS en Algérie, en mettant en lumière la stratégie de violence politique qui a accompagné la fin de la présence coloniale.
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Commémorer l’attentat du 2 mai, c’est donc aussi faire vivre l’histoire, non comme un passé figé, mais comme une mémoire active, vigilante, et résolument tournée vers la dignité des victimes et la transmission aux générations futures.