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Alger, Mecque du Wokisme… Ou Quand la Haine de Soi Fait Perdre Sa Sémantique au Prix Goncourt Kamel Daoud

by Hope Jzr
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Avant-Propos : La sémantique fait référence à l’étude du sens des mots et des phrases dans un langage

Ah, Kamel Daoud, ce nom qui résonne dans les cercles littéraires comme celui d’un intellectuel de haut vol, auréolé de son ”prestigieux” prix Goncourt du premier roman attribué par la mairie de Paris et l’académie Goncourt. L’auteur qui a su captiver l’imaginaire des lecteurs avec Meursault, contre-enquête et qui, en tant que chroniqueur régulier, n’a jamais manqué une occasion de nous éclairer de sa plume acérée. Mais voilà que notre écrivain se lance dans une nouvelle aventure intellectuelle : décréter qu’Alger est devenue la “Mecque du wokisme“. Rien que ça !

On aurait pu s’attendre à une approche plus subtile de la part d’un écrivain de cette envergure. Mais à la lecture de sa chronique, une question s’impose : sait-il vraiment ce que signifie “wokisme” ? Prenons par exemple son interprétation des saisies de crayons de couleur et de livres multicolores en Algérie, présentées comme une croisade contre les arcs-en-ciel. Daoud semble y déceler l’ombre menaçante du “wokisme”. Vraiment ? Ainsi, l’Algérie, en pleine répression homophobe, deviendrait-elle selon lui un phare de l’éveil progressiste ? Une vision pour le moins originale, si ce n’est carrément fantasque.

Mais le véritable chef-d’œuvre de cette confusion sémantique est atteint lorsqu’il évoque le cas d’Imane Khelif, boxeuse algérienne couronnée d’or aux Jeux Olympiques de Paris. Selon Daoud, la défense de cette athlète par ses compatriotes serait la preuve irréfutable de l’emprise du wokisme sur l’Algérie. Et pourtant, que s’est-il vraiment passé ? Imane Khelif, une sportive talentueuse, a été victime d’une campagne de dénigrement à l’échelle mondiale, menée par des figures telles qu’Elon Musk et Donald Trump, qui l’ont faussement accusée d’être un homme se faisant passer pour une femme. Face à cette absurdité, les Algériens ont tout simplement rétabli la vérité : Khelif est née femme, a grandi femme, et a triomphé femme, tout en restant fidèle à elle-même. Où est donc le wokisme dans tout cela ? Défendre une sportive contre des accusations injustes, est-ce du wokisme ou tout simplement de la justice ?

Mais dans son élan pour voir du wokisme partout, Daoud préfère ignorer ces faits évidents, choisissant de présenter la réaction populaire comme un signe de l’influence néfaste d’une idéologie étrangère. Pour un écrivain qui a si bien décortiqué les méandres du colonialisme, cette confusion entre répression et progressisme a de quoi surprendre. Il semble qu’en cherchant à dénoncer une prétendue menace culturelle, Daoud ait décidé de redéfinir le wokisme à sa convenance, au mépris de sa signification réelle.

Et comme si ce n’était pas assez, Daoud ajoute une touche finale en mélangeant “fachosphère” et wokisme, démontrant une fois de plus qu’il peine à distinguer des mouvements idéologiques pourtant opposés. Ainsi, pour lui, critiquer l’extrême droite reviendrait à promouvoir le wokisme. Une nouvelle démonstration de la souplesse conceptuelle dont Daoud fait preuve, fusionnant allègrement tout ce qui dévie de sa vision dans un grand fourre-tout sémantique.

Et ce n’est pas tout. Daoud n’hésite pas à évoquer l’interdiction du film Barbie en Algérie comme une autre manifestation de ce qu’il appelle wokisme. Selon lui, une société qui interdit un film jugé subversif par ses standards conservateurs est paradoxalement une preuve de son adhésion au wokisme. Voilà un raisonnement digne des plus grands acrobates intellectuels : confondre la censure autoritaire avec une lutte pour l’égalité et la justice sociale. On se demande si Daoud comprend que le wokisme, dans son essence, s’oppose justement à ce genre de répression culturelle.

Encore un exemple ? Daoud va jusqu’à évoquer la gymnaste algérienne Kaylia Nemour, dont les médias conservateurs ne montrent que partiellement le corps en raison de sa tenue de compétition. Pour Daoud, ce refus de montrer une athlète dans sa tenue sportive serait, d’une manière ou d’une autre, lié au wokisme. Comment ? Mystère et boule de gomme. Là où le monde voit du pur conservatisme et une peur viscérale de la modernité, Daoud voit du wokisme en action. À croire que pour lui, tout ce qui touche au corps des femmes, que ce soit pour le voiler ou pour l’accuser d’être trop libre, fait partie du même grand complot progressiste.

Et comme si tout cela ne suffisait pas, Daoud semble avoir une fascination toute particulière pour le lien entre le wokisme et la sexualité, une sorte d’obsession qui transpire à chaque ligne de sa chronique. Que ce soit en critiquant la manière dont le corps des athlètes féminines est présenté ou en évoquant la polémique autour de la boxeuse Imane Khelif, il ne peut s’empêcher de ramener chaque discussion à des questions de genre et de sexe. On pourrait presque se demander si cette fixation ne révèle pas quelque chose de plus personnel, surtout à la lumière de sa condamnation pour violences conjugales. Après tout, pour quelqu’un qui a été reconnu coupable de coups et blessures volontaires sur son ex-femme, il est assez audacieux de se poser en grand analyste des questions de genre et d’idiologie. Serait-ce une tentative de compenser un malaise plus profond ou simplement une manière de détourner l’attention de ses propres démons ? Quoi qu’il en soit, cette focalisation obsessionnelle sur la sexualité dans sa critique du ”Wokisme d’Alger” soulève bien plus de questions sur Daoud lui-même que sur le sujet qu’il prétend analyser.

En somme, Kamel Daoud utilise le terme “wokisme” comme un mot-valise dans lequel il entasse tout ce qui l’inquiète, confondant allègrement luttes progressistes, répression sociale et paranoïa culturelle.

Alors, cher Kamel Daoud, peut-être serait-il temps de revoir les bases avant de s’aventurer dans de telles tirades. Pour un écrivain de votre calibre, un peu plus de rigueur intellectuelle ne serait pas de trop. À moins que vous n’ayez choisi cette nouvelle méthode : prendre des concepts que vous ne maîtrisez pas, les torturer jusqu’à ce qu’ils rentrent dans votre discours, et espérer que personne ne s’en aperçoive. Après tout, qui oserait contester les propos d’un ”Prix Goncourt” ? Mais ne vous inquiétez pas, M. Daoud, même les plus grands peuvent se tromper. Peut-être qu’un prochain article vous permettra de clarifier ce qu’est réellement le wokisme, à moins que vous ne préfériez rester dans cette brume conceptuelle qui semble si bien vous convenir.

P.S. : Oui, vous l’avez bien compris, Daoud ne sait pas ce que signifie “wokisme”. À moins, bien sûr, que cet article ne soit un coup de maître du ”cyber-impérialisme” qui tremble sous les coups de poing d’Imane Khelif sur le ring… Après tout, pour un prix si bien payé, beaucoups prendraient le risque du discrédit ?

”Après-propos”

Le wokisme, un terme récent, est souvent utilisé pour désigner une vigilance accrue face aux injustices sociales. D’origine anglaise, le mot “woke” signifie “éveillé”, initialement dans un contexte de lutte contre le racisme. Aujourd’hui, “wokisme” est parfois utilisé de manière péjorative pour critiquer une rectitude politique perçue comme excessive. Mais qu’on l’accepte ou qu’on le critique, ce terme mérite au moins d’être utilisé avec précision, ce qui semble échapper à certains, n’est-ce pas, M. Daoud ?

Par Hope Jzr et Son Assistante ChaDia

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2 comments

soleil.de.minuit août 13, 2024 - 13:00

Personnellement, je vois le monde différemment. Tout ce qui a trait à la culture, au savoir, à la pensée intellectuelle, aux récompenses et aux prix me rebute et je ne lui accorde aucun crédit. La raison saute aux yeux et à moins d’être aveugle, on ne peut pas la rater. Nous sommes rentrés dans une époque où l’aspect formel et l’emballage l’emportent sur le contenu et rendent tout distinction du grain de l’ivraie quasiment impossible. Donc, un type comme Kamel Daoud et bien d’autres ne peuvent en aucun être authentiques et vrais. Ils ne peuvent être que de simples produits commerciaux et aussi d’apparemment pour des causes qui n’osent pas dire leurs noms de peur de se dévoiler au monde et d’être connues d’après leurs véritables natures.
Si j’avais un Prix Goncourt à distribuer ou à donner à quelqu’un, je le donnerais à ce chanteur et sur tout au poète qui avait écrit ses paroles. https://youtu.be/JZpStXNdp0I

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Zaima Boumaza août 13, 2024 - 15:17

Parfois les personnes « accomplies » utilisent leur « outils «  pour faire plus d’argent comme les personnes quelconques ne vont pas loin pour dire que ces « accomplis » sont aussi psychopathes.

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