Pourquoi le président algérien a-t-il choisi le Caire comme première étape du succès de ses efforts pour la tenue du sommet arabe ? Son ministre des Affaires étrangères réussira-t-il à lever le « veto » qatari sur la participation d’Assad à la Ligue arabe et quelles en sont les garanties ? Où est le vrai danger pour l’Algérie ? Ce sont les questions que le rédacteur en chef de Rai al-Youm avance dans son éditorial portant sur l’Algérie et ses efforts pro-Syrie, pro-Palestine, en somme, pro-nations arabes.

« Après une période de stagnation, de régression interne, et une décennie sombre, la diplomatie algérienne entame un mouvement actif sur divers fronts arabe, africain et européen, pour compenser la période de son absence résultant de la détérioration de la santé de son ancien président, Abdelaziz Bouteflika, et lui redonner son rôle et sa position régionale et internationale, et cela à commencer par la tenue du Sommet arabe qui est prévue en Algérie en mars prochain, et redonner vie à l’action arabe centrale et commune sur la question de Palestine et le rétablissement du siège de la Syrie dans la Ligue arabe », indique le rédacteur en chef de Rai al-Youm ajoutant que la nouvelle stratégie algérienne pour l’année 2022 serait marquée par premièrement, la visite que le président algérien Abdelmadjid Tebboune effectuera au Caire dans les prochains jours, dans le but de renforcer et de normaliser les relations entre les deux pays, d’éliminer toutes les impuretés qui s’y rattachent et d’accroître le niveau de coordination entre ses deux gouvernements à tous les niveaux ; deuxièmement, par l’appel téléphonique de M. Ramtane Lamamra, l’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, avec son homologue qatari Cheikh Mohammed bin Abdul Rahman Al-Thani, pour tenter de persuader l’Égypte de retirer son opposition au retour de la Syrie dans la Ligue arabe, et la participation de l’émir Tamim bin Hamad Al-Thani au prochain Sommet arabe.

« L’Algérie est visée par Israël qui tente de l’assiéger et de l’étrangler, et de semer les graines de la sédition, que ce soit à l’intérieur pour frapper son unité nationale, ou entre elle et ses environs maghrébins. S’expliquent ainsi le déplacement de Benny Gantz, ministre de la Guerre, et Yair Lapid, à Rabat où des accords ont été signé dans le domaine de la défense commune et d’armement aussi bien que pour la coordination d’ordre de renseignement, et cela pour aggraver la tension entre les deux voisins, le Maroc et l’Algérie, et peut-être déclencher une guerre entre eux pour les vider, détruire le développement économique qu’ils connaissent actuellement, et répéter les scénarios de complot déjà mis en œuvre en Syrie, au Yémen et en Libye », poursuit le journal.

« La réponse de l’Algérie aux tentatives de pénétration israélienne sur le continent africain politiquement, économiquement et militairement, et de fermer hermétiquement les portes face à la diplomatie israélienne, qui cherche à obtenir pour Israël le statut de membre observateur au sein de l’Union africaine, a mis l’Algérie dans le collimateur d’Israël, notamment après son accession indirecte ou directe, à l’axe de la Résistance, et le renforcement de ses relations avec l’Iran, un pays devenu une menace existentielle pour la puissance occupante et la fin de sa suprématie militaire dans la région. 

Au cours des dernières semaines, le président algérien Tebboune a pris plusieurs initiatives pour renforcer la nouvelle orientation de son pays, notamment en invitant les factions palestiniennes à une conférence de réconciliation dans la capitale de son pays dans les meilleurs délais, en visitant la Tunisie et en fournissant une aide financière de l’ordre de 300 millions de dollars pour l’aider à faire face à sa grave crise financière et à autonomiser son gouvernement. »

Et d’ajouter : « L’Algérie qui appelle le prochain sommet « Sommet de la Palestine », et dont les joueurs de football ont hissé le drapeau de la Palestine à Doha, tient à tenir le Sommet arabe à temps, avec la participation du président syrien Bachar al-Assad, après une interruption qui a duré plus de dix ans, et à faire tous les efforts possibles pour relever le niveau de fréquentation, c’est-à-dire la participation des dirigeants de tous les pays arabes, ou du moins du plus grand nombre d’entre eux ; et pour atteindre ces objectifs nous n’excluons pas que le président algérien fasse une tournée qui comprend la plupart des capitales arabes, à commencer par Le Caire, qui est un choix caractérisé par la sagesse, l’intelligence et la clairvoyance.

Nous souhaitons donc plein de succès aux efforts de l’Algérie pour ramener l’unité arabe et redonner vie à l’action arabe commune, sur la base de la lutte contre l’arrogance israélienne, de la fin de son occupation des terres palestiniennes et de la justice pour son peuple. »