Le professeur Kamal Dib, dans son dernier podcast, dresse un état des lieux nuancé et documenté de la performance économique de l’Algérie à travers deux rapports internationaux récents.
Le premier, publié par le FMI en mai 2025, concerne les perspectives économiques régionales pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale — région dans laquelle l’Algérie est classée par cette institution. Le second est issu de la Banque africaine de développement (BAD), à l’occasion de ses réunions annuelles tenues fin mai à Abidjan.
Le professeur Dib commence par rappeler que le FMI révise à la hausse ses prévisions pour l’économie algérienne : le PIB national devrait croître de 3,5 % en 2025, contre une estimation précédente de 3 %. Cette performance dépasse la moyenne anticipée pour les pays pétroliers de la région (2,3 %). Cependant, le FMI projette un léger ralentissement à 3 % pour 2026.
Côté BAD, le ton est tout aussi mesuré. Le rapport salue la résilience de l’économie algérienne face aux chocs géopolitiques et à la baisse des investissements dans le secteur des hydrocarbures. Malgré cette contraction, le pays maintient un niveau de réserves de change confortable, couvrant environ 16 mois d’importations.
L’analyse souligne aussi une dynamique encourageante hors hydrocarbures : les secteurs de l’agroalimentaire, de la pharmacie, des métaux et de l’agriculture ont affiché des croissances respectives estimées à 5 % et 6,2 %.
La BAD prévoit un taux de croissance de 3,6 % en 2025, chiffre quasi-identique à celui du FMI. Ce consensus entre deux sources crédibles confirme la solidité des statistiques actuelles. Pour 2026, la BAD anticipe un léger tassement à 3,4 %, ce qui alerte sur la nécessité de renforcer les moteurs de croissance.
Autre point tres positif : l’inflation est en net recul, passant de 9,3 % en 2023 à 4,8 % en 2024, avec des perspectives de poursuite du reflux vers 4 % en 2025 et 3,5 % en 2026.
Ces chiffres confirment ce que beaucoup perçoivent sur le terrain : l’économie algérienne, sans être euphorique, avance sur des bases plus diversifiées qu’avant, et montre une capacité d’adaptation face à un contexte mondial instable. La clé, désormais, sera de consolider ces acquis et de stimuler encore davantage les secteurs non-hydrocarbures.
Hope&ChaDia