Alors que les tensions s’aggravent dangereusement entre l’Inde et le Pakistan, et que la quasi-totalité de la communauté internationale appelle à la retenue, une seule capitale applaudit les frappes : Tel-Aviv. Israël, fidèle à ses alliances stratégiques et à sa propre doctrine militariste, soutient sans nuance les bombardements indiens, au mépris des risques de guerre généralisée, surtout que dans ce cas il s’agit de deux forces nucleaires.
En effet, les États-Unis, la Chine, l’Union européenne, la Russie, la Grande Bretagne et même l’ONU appellent à la retenue, Israël, seul, choisit d’applaudir les frappes indiennes. Une posture non seulement singulière… mais lourde de sens.
Un choix diplomatique isolé, assumé — et profondément révélateur.
Pourquoi Israël soutient-il l’Inde seul contre tous ?
L’attentat de Pahalgam, bien que tragique, n’a fait l’objet d’aucune preuve publique impliquant directement le Pakistan. Le groupe TRF, lié au Lashkar-e-Taiba, a d’abord revendiqué l’attaque… avant de se rétracter. Le Pakistan a nié toute implication et appelé à une enquête internationale.
Mais pour Israël, cela ne fait aucune différence.
L’ambassadeur israélien à New Delhi, Reuven Azar, a multiplié les déclarations provocatrices, saluant les frappes indiennes comme « une réponse efficace, intelligente et maîtrisée ». Pire :
« Terrorists should know that there is no place to hide from their heinous crimes against the innocent. »
Une phrase lourde de sens, qui justifie la frappe comme un principe de guerre préventive absolue. À ses yeux, la riposte est légitime dès qu’un ennemi supposé est désigné, sans débat ni vérification. Ce n’est plus une politique de défense, c’est un modèle d’action unilatérale.
Netanyahou et Modi : même vision, mêmes méthodes
Le rapprochement entre Benyamin Netanyahou et Narendra Modi ne repose pas uniquement sur des intérêts économiques ou sécuritaires. Il s’agit d’une alliance idéologique assumée. Tous deux partagent une vision du pouvoir fondée sur le nationalisme autoritaire, la centralité de l’armée et la désignation d’un ennemi intérieur — presque toujours musulman.
- Sous Modi, l’Inde est devenue le premier client des armes israéliennes, achetant drones, technologies de surveillance et systèmes de frappe.
- En retour, Netanyahou offre à son homologue indien une caution diplomatique et morale, le légitimant sur la scène internationale même lorsqu’il piétine les droits fondamentaux au Cachemire.
Mais cette alliance va plus loin : elle impose une grille de lecture commune où la lutte contre ”le terrorisme” justifie toutes les dérives, même les plus brutales. Et c’est précisément cette convergence qui rend leur entente si dangereuse pour la stabilité régionale.
Israël, le modèle exporté de la guerre sans frein
Reuven Azar ne s’arrête pas à la rhétorique. Interrogé sur une éventuelle assistance israélienne en cas d’escalade, il affirme :
« Israel is ready to support India in all the ways we have been doing it until now — and we will continue doing so. »
Il va même plus loin en désignant clairement des ennemis communs :
« Il y a des États qui abritent ou soutiennent le terrorisme, comme le Pakistan ou la Turquie. »
Cette vision manichéenne, où toute complexité est balayée au profit d’une logique de guerre à outrance, renforce l’isolement d’Israël sur la scène diplomatique, mais lui permet d’ancrer son influence auprès de gouvernements qui partagent ses méthodes.
Même méthode au Sahara Occidental : militariser le conflit
Cette stratégie d’exportation de la tension n’est pas nouvelle. En Afrique du Nord, Israël arme et soutient activement le Maroc contre l’Algérie, notamment sur la question du Sahara Occidental. Depuis 2023 :
- Le Maroc a reçu des drones militaires israéliens et des technologies d’espionnage ;
- Des manœuvres militaires conjointes ont été rapportées ;
- Et la reconnaissance israélienne de la souveraineté marocaine sur le Sahara a accentué l’impasse diplomatique.
Comme en Asie du Sud, Israël soutiendrait l’escalade d’un conflit gelé, au détriment des équilibres régionaux. Espère-t-il reproduire un modèle où le chaos détourne les regards de ses propres exactions?
Conclusion : la doctrine de la tension permanente
Au Cachemire comme au Sahara, Israël semble appliqué la même méthode :
- Encourager les alliés à frapper vite, fort, et sans justification publique ;
- Démoniser l’ennemi au nom de la lutte contre le terrorisme ;
- Présenter toute retenue comme une trahison des valeurs « démocratiques ».
Le soutien inconditionnel à l’Inde, dans une situation explosive, n’est pas une anomalie diplomatique, il semble etre un choix stratégique. Et derrière ce choix, une vision du monde : celle d’un ordre international basé sur la force, l’impunité, et le silence complice.
Dernière question ouverte : À force d’armer des incendiaires et de vanter la guerre préventive… Israël ne risque-t-il pas d’embraser un monde déjà au bord du gouffre ?
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Hope&ChaDia