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La France a décidé de livrer au public les archives judiciaires de la guerre d’Algérie, quinze ans avant le délai légal.Excellent.
L’Algérie n’est pas obligée de faire la même chose que la France. Elle a intérêt à faire ce qui convient à l’Algérie. Ouvrir toutes les archives, faire un tri, opérer progressivement : c’est l’intérêt de l’Algérie qui doit primer.
La France a nié pendant plus de 50 ans avoir tué Ben M’Hidi, Audin et tant d’autres, elle a nié la torture érigée en système et nié la banalisation des assassinats, qu’on désigne aujourd’hui sous la formule ‘exécutions extrajudiciaires “. La France fait des aveux selon son tempo, son agenda, ses propres capacités à subir le choc et à assumer. La France n’a pas pour autant levé l’embargo sur ses archives militaires et sécuritaires. C’est pourtant là qu’on trouve les grandes décisions : la répression, les crimes de guerre avérés (j’en ai signalé un), les crimes contre l’humanité, commis par l’armée française, etc.
Dernier point: en Algérie, on se trompe en parlant de révélations et de personnalités algériennes qui auraient peur de la publication de ces archives. L’enjeu n’est pas là….Les personnes directement concernées sont décédées ou en fin de vie. La peur est en France, où la République française, l’armée française, sont coupables de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, etc.
L’Algérie doit avoir son propre rythme dans la gestion de ce dossier. Le besoin de savoir, de connaître notre histoire ne constituent pas une menace pour les institutions du pays.
Source : https://www.facebook.com/abed.charef
