Autour des perceptions fausses entretenues sur l’Algérie
Le cas de la Colombie (1) – l’opinion du chroniqueur Marcos Peckel dans le journal El Spectador.
Le nouveau Moyen-Orient
de Marcos Peckel – 17/11/2021
En passant par l’aéroport international Ben Gourion d’Israël il y a quelques jours, j’ai remarqué des panneaux bien visibles annonçant des vols directs de l’État juif vers Casablanca au Maroc, Dubaï et Abu Dhabi dans les Émirats, Manama au Bahreïn et Le Caire en Égypte, en plus de la douzaine de fréquences quotidiennes qui assurent depuis des années la liaison entre Istanbul et Tel Aviv. Une réalité impensable il y a encore quelques années, tout comme l’espace aérien saoudien ouvert aux vols vers Israël.
À l’heure où les États-Unis cherchent à se marginaliser dans la région après leur retrait d’Afghanistan, les États de la région s’adaptent à une réalité post-USA, post-pétrole et changement climatique. Dans cet environnement dynamique, certains progressent, d’autres restent en place.
Les accords d’Abraham, signés l’année dernière, ont ouvert la porte à une nouvelle réalité de coexistence, de coopération et d’échange entre Israël et les pays arabes, dont les perspectives sont très prometteuses. Ce n’est qu’une question de temps avant que d’autres pays ne rejoignent cette tendance à établir des relations ouvertes et formelles avec Jérusalem. Israël a beaucoup à offrir aux pays arabes dans un grand nombre de domaines, qu’il s’agisse d’innovation, d’eau, de technologie, de médecine, de coopération militaire ou de soutien diplomatique. Le paradigme selon lequel aucun pays arabe n’établirait de relations avec Israël tant que la question palestinienne ne serait pas résolue a volé en éclats.
Il existe cependant un autre Moyen-Orient qui s’enfonce dans les conflits sectaires et qui dit non au progrès et à la prospérité. Des nations qui sont victimes, entre autres, de l’ingérence néfaste de l’Iran. Le premier est le Liban, accablé par la présence du Hezbollah, mandataire de l’Iran, qui impose sa volonté par la force des armes, bien plus puissantes que celles de l’armée nationale. Cette organisation, qui a beaucoup à expliquer concernant l’explosion catastrophique du port de Beyrouth, empêche le pays de se rapprocher d’Israël, ce qui apporterait d’immenses bénéfices à la population libanaise, à commencer par l’exploitation conjointe des gisements de gaz en Méditerranée.
Les récentes élections parlementaires en Irak ont envoyé un message clair : plus d’ingérence iranienne. Le pays qui a souffert de manière indicible cherche à trouver son destin. Lors d’une récente convention des dirigeants irakiens, les représentants de multiples collectifs ont appelé à des relations avec Israël. La réponse a été les menaces des mandataires iraniens.
Pendant ce temps, au Maghreb, le Maroc récolte des triomphes diplomatiques et sociaux, tandis que l’Algérie, souffrant d’instabilité politique et de crise sociale, tournant une page du passé, rompt ses relations avec Rabat sur la question dépassée du Sahara. Un autre qui reste.
Pour les Palestiniens, les accords d’Abraham constituent un carrefour, notamment pour la nouvelle direction qui doit émerger lorsque Abbas quittera la scène. Soit ils restent dans le déni, prosternant leur peuple pour une autre génération, soit ils acceptent la réalité et sautent dans le train de la paix avec Israël, qui a depuis longtemps quitté la gare.
Le nouveau Moyen-Orient, un qui va de l’avant, un qui fait du « sur-place ».
Traduit de l’espagnol.
Source : https://www.elespectador.com/opinion/columnistas/marcos-peckel/el-nuevo-medio-oriente/
Sur l’auteur Marcos Peckel :
Il est né à Bogota, Colombie, de parents juifs allemands.
Parle couramment l’hébreu, l’anglais et l’espagnol.
Diplômé du Technion, Haïfa, Israël, maîtrise à l’Université McGill, Montréal, Canada.
Directeur exécutif de la Confédération des communautés juives de Colombie, commissaire chargé de la lutte contre l’antisémitisme au Congrès juif latino-américain et membre du Comité exécutif du CJM depuis 2013.
Conférencier dans deux grandes universités et à l’académie diplomatique du ministre des affaires étrangères de Colombie.
Chroniqueur d’affaires internationales dans deux grands quotidiens.
Inclus dans la liste des 40 leaders pro-israéliens les plus influents en Amérique latine par JNS, février 2021.
A reçu le prix CICLA en Israël, décerné à des leaders juifs latino-américains exceptionnels, octobre 2012.
Traduit de l’anglais.
Source : https://www.worldjewishcongress.org/he/bio/marcos-peckel