L’ultime journée de la 13e édition du Festival international de la bande dessinée d’Alger (Fibda) a connu une forte affluence. Ponctuée par de défilés Cosplay, de jeux vidéo numériques, d’expositions de bandes dessinées et autres ateliers de dessins et de coloriages, la clôture a été marquée par l’attribution des prix aux différents lauréats.
Selon Salim Brahimi, commissaire du Fibda, cette édition s’est démarquée par la présence d’éditions nationales de bandes dessinées. « Nos auteurs s’inspirent de notre culture. La BD est d’ailleurs ancrée dans notre culture, dans nos racines. Même avant le recouvrement de notre indépendance, les Algériens, notamment Saïd Zaânoun et Mohamed Agham à titre d’exemple, luttaient contre le colonisateur à travers la bande dessinée », signale-t-il. La BD était utilisée comme une arme pour défendre notre culture. « Saïd Zaânoun dessinait un croissant enlaçant une étoile cachée sur le bras de ses personnages dans la presse coloniale où il travaillait. C’est l’emblème même de notre drapeau. Il contribuait ainsi à défendre notre identité et l’indépendance de notre pays avec la bande dessinée », a-t-il ajouté.
Concernant le public intéressé par la BD, le commissaire du Fibda fait savoir que l’avènement des réseaux sociaux a permis aux jeunes Algériens d’apprécier les différents types de bandes dessinées qui viennent des quatre coins du monde. « Ils aiment lire le manga, les BD européennes et les comics américains. Mais grâce aux réseaux sociaux, ils se sont intéressés à la BD algérienne. Ils ont redécouvert la bande dessinée qui, avant, était disponible seulement sur support papier », poursuit le même responsable. Cela, dira Brahimi, a permis aux jeunes Algériens de s’éveiller à cet art. Du coup, « il y a de plus en plus de jeunes lecteurs, qui s’intéressent particulièrement à la BD humoristique et le manga algérien ». Selon lui, nos lecteurs aiment lire les BD algériennes, car ils s’identifient à la culture. « Racontée dans le jargon algérien, la BD plaît énormément aux jeunes qui se sentent particulièrement concernés par l’histoire », a-t-il assuré.
Salim Brahimi se réjouit de voir une grande affluence du public. « Nous aurions aimé que le festival soit de portée nationale pour que tous les Algériens puissent avoir la chance de découvrir cet art particulier et complet et que la BD soit un vecteur de lecture », a-t-il espéré. Dans ce sens, avec cette nouvelle perspective, fait-il remarquer, le festival a totalement changé d’orientation. « Aujourd’hui, il est beaucoup plus axé sur la formation, le patrimoine et sa valorisation ainsi que l’appropriation de notre culture qui passe par cet art », a-t-il renchéri.
Par ailleurs, le commissaire du Fibda assure que « l’Algérie est le pays leader dans les bandes dessinées en Afrique et dans le monde arabe et nous entendons conserver cette position à travers la vulgarisation des éditions et la mise en valeur de nos auteurs qui ont beaucoup de talent ».
Alors que le Fibda a connu une grande affluence, le protocole sanitaire mis en place par les organisateurs était en vigueur tout au long du festival. Salim Brahimi a insisté sur le respect des consignes sanitaires et les gestes barrières pour limiter la propagation du virus. « Nous avons instruit nos agents pour intervenir en cas de non-port du masque », a assuré le responsable.
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Source : Walid Souahi, Horizons DZ