La dégradation des relations entre la France et l’Algérie a suscité de nombreuses interrogations sur les causes profondes de cette tension. Si les divergences historiques, culturelles et politiques ont souvent été mises en avant, une analyse plus approfondie révèle l’influence insidieuse du sionisme dans les rapports franco-algériens, à l’instar de ce que l’on a observé avec le Maroc.
L’influence sioniste dans les gouvernements et lobbys français et marocains
La proximité entre les élites marocaines et les cercles sionistes n’est plus un secret. Depuis la normalisation officielle des relations entre le Maroc et Israël en 2020, le royaume chérifien s’est vassalié comme ”un partenaire stratégique” pour Tel-Aviv dans la région. André Azoulay, conseiller du roi Mohammed VI et fervent défenseur du dialogue entre Israël et le Maroc, joue un rôle pivot dans cette alliance. Sa position illustre le rôle central des personnalités proches des cercles sionistes dans la stratégie marocaine.
En France, l’influence des lobbys sionistes dans les sphères politiques et médiatiques est bien documentée. Les principaux médias français, comme BFMTV, Le Figaro, ou encore Libération, appartiennent à des groupes financiers tels que Altice (de Patrick Drahi) ou LVMH (de Bernard Arnault), qui entretiennent des relations étroites avec Israël. Patrick Drahi, également propriétaire de la chaîne franco-israélienne i24 News, joue un rôle clé dans la promotion des intérêts marocains en alignant ses médias sur une rhétorique visant à délégitimer l’Algérie. Cette concentration médiatique favorise une ligne éditoriale alignée sur les intérêts israéliens et marocains, contribuant à une couverture biaisée des relations avec l’Algérie.
La manipulation médiatique et diplomatique
Les médias français et israéliens, sous l’influence de lobbys pro-israéliens, participent à une campagne de diabolisation de l’Algérie sur plusieurs fronts. Par exemple, i24 News a titré un éditorial sur « Le jeu dangereux de l’Algérie », accusant le pays de vouloir isoler le Maroc et d’attaquer Israël par procuration. Ce média met en avant une rhétorique qui défend systématiquement le Maroc tout en minimisant les enjeux liés à la normalisation des relations entre Rabat et Tel-Aviv.
Cette alliance ne s’arrête pas à la sphère médiatique. Emmanuel Macron, président français, a été critiqué pour sa proximité avec Benjamin Netanyahou, qu’il a publiquement soutenu lors de plusieurs crises diplomatiques impliquant Israël, la dernire son refus de respecter le mandat d’arret de la cours penal international contre Netanyahou et son ministre de la defense Galant. Cette complaisance se traduit par un alignement de la diplomatie française sur les priorités israéliennes, y compris en Afrique du Nord, où l’Algérie est perçue comme un obstacle à l’expansion de l’influence sioniste la normalisation.
De plus, des figures politiques comme Bruno Retailleau, ministre de l’interieur et chef de file des Républicains au Sénat, alimentent ce climat en accusant les ”Insoumis d’antésémitisme”, déviant ainsi le débat public des enjeux réels. Ces stratégies cherchent à polariser l’opinion et à marginaliser les voix critiques envers l’influence israélienne en France. Par ailleurs, le ministre de l’Intérieur, dans ses récents discours, a insisté sur le fait que les Juifs restent la minorité la plus visée par le racisme en France, une affirmation qui, bien que statistiquement peut etre exacte, est souvent instrumentalisée pour justifier des positions politiques alignées sur les intérêts israéliens.
Cependant, comme l’a expliqué Katherine Tricot, directrice de la revue Regards, le peuple français n’est pas dupe. Elle a souligné que ce sont les dirigeants français eux-mêmes qui provoquent les tensions. Prenant l’exemple d’une récente expulsion controversée d’un Algerien, elle a dénoncé la manière dont le préfet de l’Hérault a pris une décision provocatrice, contournant les procédures judiciaires nécessaires. Tricot a rappelé que la France devrait faire preuve d’humilité dans ses relations internationales, respectant davantage les pays comme l’Algérie et évitant de se comporter comme une puissance hégémonique déclinante. Son appel à la modération et au respect reflète une opinion partagée par de nombreux Français, attachés à des relations équilibrées et constructives avec l’Algérie.
Une stratégie pour isoler l’Algérie
La politique extérieure française, influencée par des cercles proches d’Israël, tend à favoriser le Maroc au détriment de l’Algérie. Cette orientation s’illustre par le soutien recent de Paris à la position marocaine sur le Sahara Occidental, une question centrale dans les relations algéro-marocaines. En s’alignant sur le Maroc, la France essaie d’isoler diplomatiquement l’Algérie tout en renforçant l’alliance sioniste-marocaine.
Cette stratégie d’éloignement vise à affaiblir l’influence de l’Algérie dans la région, mais également à réorienter les échanges économiques et culturels vers des partenaires jugés plus « fiables » par les cercles sionistes. Cela permet également de marginaliser les discours critiques envers la politique israélienne et de limiter l’impact de la diplomatie algérienne.
Les conséquences sur les relations franco-algériennes
L’instrumentalisation du sionisme dans les tensions franco-algériennes n’est pas sans conséquences. Elle contribue à exsacerber les malentendus et eventuelement semer la discorde entre les deux peuples. Cette dynamique nuit à une relation historique déjà complexe et compromet les opportunités de coopération dans des domaines stratégiques tels que l’énergie, la sécurité et l’éducation.
Il est essentiel de dénoncer ces manipulations et de réaffirmer l’importance d’une relation bilatérale basée sur le respect mutuel et l’indépendance. L’Algérie, forte de son histoire et de ses positions souveraines, reste un acteur incontournable dans la région, et toute tentative de la marginaliser se heurtera à une résistance farouche.
En conclusion, la crise entre la France et l’Algérie ne peut être comprise sans examiner le rôle du sionisme dans les stratégies diplomatiques et médiatiques. Face à ces enjeux, il revient aux peuples et aux élites des deux nations de construire un dialogue sincère et d’éviter de tomber dans les pièges tendus par des intérêts extérieurs.
Hope & ChaDia