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Par HAKIM LAÂLAM
Oh miracle de la chirurgie plastique ! Il y a des bouches cousues à leur…
… naturalisation !
Ah ben, là, je comprends mieux le concept des «Artilleurs d’Isaïe». Bougre d’âne que j’étais jusque-là, je ne saisissais pas la notion de «frappes chirurgicales». Maintenant, c’est bon ! Je comprends mieux. F’hemt ! Prenons un exemple, choisi tout à fait au hasard, comme je le fais tous les matins ici, sans arrière-pensée. L’AFP. L’Agence France Presse décide souverainement, le matin, en conférence de rédaction de ne pas accoler le qualificatif de «terroriste» au Hamas. Bien. Quelques heures après, le bâtiment où a été prise cette décision est frappé par un missile des Artilleurs d’Isaïe. Voilà racontée aux nuls que nous sommes l’histoire pourtant simple de la frappe chirurgicale. Tu ouvres ta gueule dans le «mauvais sens» des vents dominants, et hop ! Un missile dans ta tronche ! Ça calme, du coup ! Oui, ça doit calmer fort parce qu’ensuite, j’ai entendu la Colonna, celle qui s’était rendue l’autre jour en Israël pour y affirmer que Netanyahu avait le droit d’avoir «recours à tous les moyens dans sa guerre contre le Hamas» demander cette fois, d’une voix fluette et bridée, des «explications» à Israël après ce tir contre l’AFP. Elle a même osé se déclarer «perplexe». Téméraire, la Catherine ! Ma chère Catherine, pourquoi perplexe ? Mais Bibi est là pour t’ôter de tout doute. Il va t’expliquer et tu vas comprendre «aâl kif» ! Concentre-toi, bark : le pilote du bombardier marqué de l’étoile de David s’est levé le matin, comme tous les matins, il s’est rasé, s’est douché, a pris son petit-déjeuner et a récupéré en salle de briefing sa feuille de vol et les objectifs du jour. Il a lu et s’est dit «Oh ! Journée pépère ! Un bâtiment, un seul à dégommer, comme dirait Macias, celui de l’AFP». Le gars y est allé, a balancé la sauce et était de retour juste à temps pour la 3 456e rediffusion de la série «FAUDA». Voilà. Ben alors, M’dame Colonna ? C’est clair, non ? Y’a rien d’autre à comprendre. C’est de la chirurgie. Je dirais même plus, de la chirurgie «réparatrice» ! Elle répare les petites erreurs, les légers défauts et corrige. Ah, ça, pour corriger, elle corrige ! Regarde comme le Guterres, secrétaire général de l’ONU, a été lui aussi corrigé dans la foulée. Deux écoles onusiennes en plein Ghaza bombardées. C’est cela la contribution des adeptes cabalistiques du prophète Isaïe au renforcement des matières scientifiques et médicales dans ces écoles. Encore quelques frappes comme celle-là et ils finiront tous médecins, les mioches ! Alors ma Catherine ? Ça va mieux ? Ta perplexité est levée ? Sinon, s’il subsiste ne serait-ce qu’un léger doute aux coins de tes yeux «incrédules», le pilote — oui ! tu sais bien, celui qui se lève tous les matins, se douche, prend son petit-déjeuner et consulte en salle de briefing sa feuille de vol du jour — eh ben, il est toujours dispo, M’Dame Colonna pour un rab de frappes chirurgicales «réparatrices». Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.
H. L.