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PAR DJILALI B.
Le ministre des affaires étrangères Ahmed Attaf est attendu dans plusieurs capitales africaines, où il se rendra pour tenter de faire adhérer davantage de pays à la solution politique ou diplomatique à la crise nigérienne.
Au-delà de l’initiative algérienne qui est toujours ouverte aux propositions des partenaires et des organisations internationales et régionales, Attaf devra avoir des entretiens avec les autorités nigériennes pour approfondir l’approche politique à adopter dans le cadre de la médiation algérienne, ainsi que d’autres responsables des pays de la région du Sahel et des pays membres de la Cédéao.
Le principal objectif de ce nouveau périple de Attaf est d’écarter définitivement l’option militaire préconisée par certains pays de la Cédéao, franchement plus enclins à mener une expédition militaire pour déloger les putschistes de Niamey et rétablir le président déchu Mohamed Bazoum.
La sage décision prise par le président français sur le retrait de l’ambassadeur au Niger ainsi que les 1500 soldats présents dans ce pays devrait ouvrir la voie devant l’option politique et permettre à la médiation proposée par l’Algérie d’entrer en scène, mais l’intervention militaire, à laquelle adhèrent le Sénégal, la Côte d’Ivoire et à un degré moindre le Bénin, continue de peser dans l’équation Niger.
La mission du chef de la diplomatie algérienne est aussi de tempérer les velléités guerrières de ces trois pays qui ont commencé à mobiliser des troupes. Il s’agira pour les autres d’apporter, comme il est stipulé dans l’initiative d’Alger, d’autres idées pour renforcer la solution politique à même de garantir sa pérennité.
Cette démarche est déjà acceptée pour ne pas dire endossée par les Etats-Unis, la Russie, l’union africaine et plusieurs capitales qui estiment que l’intervention militaire est une entreprise hasardeuse dont personne ne peut prévoir les désastreuses conséquences. Il suffit de regarder le désastre et le chaos qui règnent dans les pays qui ont récemment subi des interventions militaires étrangères, comme la Libye ou le Yémen, pour se rendre compte qu’il s’agit d’une solution du pire.
Autre argument pour accompagner sa campagne pour la solution diplomatique à la crise du Niger, l’expertise de l’Algérie et son expérience, en matière de médiation dans les conflits et crises, qui lui sont reconnues. Il y a également son sacro-saint principe du refus des interventions militaires étrangères et les ingérences dans les affaires internes des pays.
Alger et Niamey regardent d’emblée dans la même direction
Sur ce plan, Attaf peut agir sur un terrain connu de longue date avec des atouts liés à un exercice politique dont est réputée l’Algérie. Y compris avant l’indépendance, pendant la guerre de libération.
Le chef de la diplomatie algérienne part avec l’avantage de l’accord des nouvelles autorités de Niamey pour la médiation de l’Algérie qui préconise d’ailleurs un dialogue inclusif pour sortir avec une solution acceptée par toutes les parties.
La mission actuelle de Attaf sera de grossir et renforcer les rangs des partisans de la solution diplomatique à cette crise, la suite étant une question technique, du moment que cette solution fait quasiment l’unanimité au sein de la classe politique et de la société civile du Niger. Elle est également facilitée par la décision du président Macron qui a répondu favorablement aux exigences des putschistes. La solution est donc entre Alger et Niamey, qui d’emblée regardent dans la même direction.