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Élection présidentielle du 7 septembre 2024 LE MONDE DANS LEQUEL NOUS VIVONS

by Hope Jzr
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L’élection présidentielle anticipée du 7 septembre 2024 se déroule dans un contexte régional marqué par des événements graves qui concernent directement l’Algérie. Un fait majeur domine : la résistance armée que le peuple palestinien oppose, depuis près d’un an, à la guerre génocidaire menée par l’occupant sioniste à Gaza, ainsi qu’aux agressions des colons soutenus par la police et l’armée sionistes en Cisjordanie. À proximité de nos frontières, la situation est préoccupante pour diverses raisons.

Ce contexte régional s’inscrit dans une conjoncture géopolitique surchauffée en raison de l’exacerbation des contradictions interimpérialistes et de la contestation de l’hégémonie des États occidentaux, en tête desquels se trouvent les États-Unis, par un bloc de pays émergents (notamment la Chine et la Russie) et par de nombreuses nations du Sud global qui aspirent à s’émanciper de l’ordre néocolonial. L’Algérie n’est pas en marge de cette recomposition géostratégique, ni à l’abri des menaces que font peser sur le monde les puissances occidentales belliqueuses, qui poussent à l’usage illimité de la force, comme on l’observe en Ukraine, en Palestine, au Sahara Occidental et dans d’autres régions du monde.

Les plaques tectoniques du monde politique se déplacent

Sous l’effet d’une reconfiguration violente et chaotique des rapports de force, l’ancien ordre mondial se fissure sur ses piliers monétaires, financiers, énergétiques et géopolitiques. Nous assistons à l’émergence de nouveaux centres de pouvoir ; la Chine est devenue la plus grande et la plus dynamique des économies mondiales. La croissance du Sud dépasse celle du Nord ; de nouvelles alliances, qui bousculent la hiérarchie mondiale centrée sur l’Occident, se forment, consacrant l’émergence de pôles alternatifs de puissance économique, financière et politique.

Nous constatons également une puissante aspiration à la « multipolarisation » du monde, avec la reconnaissance de sa diversité et de sa pluralité. Cette aspiration croissante s’exprime par une vague de fond qui défie l’hégémonie occidentale, y compris dans son pilier par excellence, la devise américaine, le dollar. Un signe caractéristique de cette remise en question de l’ordre monétaire mondial est la multiplication des initiatives visant à s’affranchir de la domination de la monnaie-étalon, en privilégiant l’utilisation des monnaies locales dans les transactions commerciales bilatérales. La part des monnaies nationales dans les règlements mutuels augmente.

Ainsi, on observe le déclin de la domination géopolitique de l’Occident collectif et de sa capacité à façonner les affaires mondiales dans les domaines de l’économie et de la sécurité, ainsi que du leadership intellectuel et moral qu’il exerçait sur le monde. Toutefois, emportés par leur soif insatiable de domination mondiale et leur volonté désespérée de pérenniser (militairement) leur hégémonisme pluriséculaire, les États occidentaux refusent l’ajustement, l’adaptation, l’accommodement, conditions essentielles pour une transition non catastrophique vers un nouvel ordre mondial. L’issue réside dans l’adaptation au mouvement irréversible de rééquilibre des rapports de pouvoir mondial, mais ils en sont structurellement incapables. Les ajustements nécessaires à ce rééquilibre mondial auraient des effets potentiellement dévastateurs pour l’Occident capitaliste. Cela aggraverait les contradictions inhérentes à sa nature de système capitaliste, dont l’espace d’expansion serait désormais drastiquement rétréci. Ainsi, ils s’enfoncent dans le déni.

Aligné en bloc derrière les États-Unis, l’Occident collectif n’hésite plus à piétiner l’ordre international et les institutions qu’il a lui-même créées, jetant par-dessus bord ses prétentions universelles. Tel un fauve blessé, mais non terrassé, aux abois, l’impérialisme opte pour une politique du bord du gouffre, jusqu’aux limites extrêmes de la conflagration globale, mettant en péril la survie même de l’humanité.

Aux premières lignes de front des combats pour la paix et la justice, le peuple palestinien résiste et suscite un mouvement de solidarité international grandissant

La guerre génocidaire d’Israël contre le peuple palestinien est également la guerre de l’hégémonie américaine et de ses alliés occidentaux contre l’axe de la résistance anti-impérialiste ; elle fait aussi partie du combat de l’OTAN contre la Russie et la Chine. Elle menace le Sud global. Malgré la machine de guerre totale d’Israël et de l’Occident, déployée dans tous les domaines — militaire, diplomatique, médiatique —, malgré l’arme de la soif et de la famine, le peuple palestinien continue d’opposer une résistance héroïque à la soldatesque sioniste, lui infligeant de cuisants revers. Alors que cette guerre d’anéantissement dure depuis près de 11 mois, l’armée sioniste n’a atteint aucun de ses objectifs : démanteler le Hamas et libérer les otages.

La résistance héroïque du peuple palestinien est aux premières lignes de front des combats de l’humanité révolutionnaire, progressiste, anti-impérialiste et antifasciste. La cause palestinienne a entraîné des mobilisations massives partout dans le monde, du jamais vu depuis des décennies. La guerre génocidaire d’Israël à Gaza a suscité une vague d’indignation et de réprobation aux quatre coins de la planète. Du monde arabe à l’Europe, en passant par les États-Unis et l’Amérique latine, un mouvement massif a émergé pour soutenir le peuple palestinien, malgré la répression, avec des manifestants brandissant les drapeaux palestiniens ou reprenant le slogan « From the river to the sea, Palestine will be free » (Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre).

Ces manifestations ont réuni l’élite universitaire des États-Unis et de l’Europe occidentale, des Juifs antisionistes unis sous le slogan « Pas en notre nom », des travailleurs et des syndicats exigeant l’arrêt des livraisons d’armes à Israël, ainsi que de nombreux jeunes découvrant le caractère anticolonial de la lutte du peuple palestinien. Les masses arabes manifestent en exigeant la rupture des relations diplomatiques et économiques avec Israël. La campagne de Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) visant à isoler Israël sur la scène internationale, comme ce fut le cas pour l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid, prend de l’ampleur et a des effets sur l’économie israélienne et ses partenaires parmi les entreprises étrangères.

Un système sans tête mais non sans maître

En Algérie, l’argumentaire économiste mainstream des élites en place continue de puiser dans la vieille boîte à idées libérale, dont une masse d’économistes sérieux et renommés dans le monde ne veut plus entendre parler. Et pour cause, ce modèle est discrédité par l’ampleur de ses propres faillites, mais il continue d’être présenté comme une référence obligatoire pour penser notre développement national. Un modèle auquel, selon ces élites, il faudrait s’adapter « au mieux de nos avantages et de nos intérêts ».

L’économie mondiale n’est pas, comme le prétend le mythe du gagnant-gagnant, un vaste marché où règne l’égalité des chances et où les opportunités dépendent des avantages compétitifs des acteurs. Elle est avant tout une hiérarchie issue de rapports de force forgés tout au long des siècles d’industrialisation et de colonisation. Elle est également un immense pouvoir de marché concentré aux mains d’une poignée d’acteurs, les oligopoles, sur un marché peu concurrentiel. Ces entreprises exercent un pouvoir de marché mondial qui dépasse les compétences des régulateurs et les capacités financières de la plupart des États. Enfin, c’est ce « pouvoir structurel » qui façonne et détermine les structures de l’économie politique globale, à l’intérieur desquelles d’autres États — leurs institutions politiques, leurs entreprises, leurs scientifiques et autres professionnels — doivent opérer. Ce pouvoir est détenu par la seule superpuissance actuelle, les États-Unis, et par un petit groupe de pays dominants de la Triade ; un pouvoir qu’ils exercent à travers une combinaison d’institutions comme le G8, le G20, l’Union européenne, le FMI, la Banque mondiale, les agences de notation, l’OMC, l’OCDE, et l’OTAN, c’est-à-dire la super élite entrepreneuriale, politique, militaire et intellectuelle de la Triade.

C’est donc un « système sans tête mais non sans maître » qui nous commande d’« enlever nos mains du clavier et de suivre ses instructions ». Ce système dispose d’armes de domination massive : militaires avec l’OTAN, économiques avec les multinationales géantes, monétaires et financières avec le dollar, la Banque mondiale et le FMI, juridiques avec la soi-disant « extraterritorialité du droit américain », un puissant levier de pression, de dissuasion et de chantage, informationnelles et culturelles avec les GAFAM, SWIFT… sans parler de la CIA. De plus, toute l’information, principalement la presse, la radio et la télévision, est entre les mains des multinationales capitalistes. Ce système, c’est l’impérialisme qui s’appuie désormais presque exclusivement sur la menace et l’usage de la puissance militaire pour compenser son déclin économique et politique relatif croissant.

Les États-Unis représentent à eux seuls plus du tiers des dépenses militaires mondiales (2 240 milliards en 2022). Leur budget militaire est passé de 674 milliards de dollars en 1990 à 860 milliards en 2023. Ils disposent de 902 bases militaires connues disséminées à travers le monde. Les dépenses militaires des pays de l’OTAN (le bloc militaire qu’ils dirigent) ont atteint plus de 1 200 milliards de dollars en 2023. Les États-Unis et leurs alliés ont ouvertement violé les règles de l’ONU après la fin de la guerre froide. Ils ont attaqué cinq pays sur quatre continents sans l’autorisation de l’ONU : Panama, Serbie, Afghanistan, Irak (la deuxième guerre) et Libye. Ils ont choisi la solution du chaos absolu, remettant les compteurs à zéro, renversant la table. Dans cette logique, les États-Unis déploient toute la panoplie de la guerre hybride : endiguement économique et blocus technologique de la Chine, sanctions (infligées à plus d’un pays sur quatre dans le monde), saisie par les États-Unis des réserves nationales (de la Russie, du Venezuela, de l’Iran et de l’Afghanistan)…

Sur la pente d’une perte d’hégémonie irréversible, impuissants à la freiner, en panne structurelle de projet et de vision stratégiques autres que « faire tourner à l’envers la roue de l’histoire », l’Occident collectif est tenté par une sorte de ligne « Attila » dévastatrice qui rase tout sur son passage : si le capitalisme doit mourir, c’est toute la planète qui doit y passer ! Système par essence prédateur des forces humaines et de la nature, le capitalisme au stade impérialiste s’approche, certes, de son terminus, mais les luttes convergentes des peuples du monde entier doivent encore le pousser davantage pour qu’il s’y rende rapidement.

L’Algérie dans la ligne de mire de la stratégie impérialiste globale de reconquête néocoloniale

Dans la grande reconfiguration géopolitique violente, agressive et chaotique en cours, et dans le contexte particulier d’aggravation des périls dans notre région arabe et africaine, l’Algérie, par sa position ferme et constante aux côtés du peuple palestinien et des causes justes dans le monde, par sa position géopolitique qui fait obstacle aux plans impérialistes dans la région, par ses richesses énergétiques et minières, et par sa volonté de développement national, se trouve placée dans la ligne de mire de la stratégie impérialiste globale de reconquête néocoloniale et de démantèlement des acquis nationaux arrachés par les luttes du mouvement de libération nationale.

Aujourd’hui, alors que les forces militaires et de renseignement sionistes ennemies, qui mènent une guerre génocidaire contre nos frères palestiniens à Gaza, ont accru leur présence et leurs capacités de mobilisation et d’intervention à nos frontières, alors que manœuvres et intrigues néocolonialistes se multiplient à nos frontières sahariennes, la lutte pour la préservation et la consolidation des acquis nationaux historiques du peuple algérien, et de leur cadre naturel, l’État national du 1er novembre 1954, de son contenu patriotique et anti-impérialiste, ainsi que le renforcement des bases institutionnelles, économiques et sociales de la souveraineté nationale et du développement et du progrès de notre peuple, deviennent l’impératif primordial pour toutes les forces patriotiques de notre pays.

Source : COLLECTIF ECHOS DE LA VIE ICI-BAS (Alger, le 26 août 2024)

(1) Citons, notamment, l’Organisation de la coopération de Shanghai (OCS), une union douanière de l’Eurasie continentale s’étendant du Pacifique jusqu’aux confins de la Pologne, qui regroupe la Russie, la Chine, l’Inde, le Pakistan, l’Iran, ainsi qu’une série d’États d’Asie centrale, auxquels la Turquie et l’Algérie viennent de demander à adhérer. Citons également l’Union économique eurasiatique (UEE), qui rassemble la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie, rejoints par l’Arménie et le Kirghizstan, le Vietnam étant déjà un partenaire de libre-échange de l’UEE. Il y a aussi le Partenariat régional économique global (RCEP), une solide alliance économique asiatique face au marché occidental, qui représente à lui seul le tiers du produit intérieur brut (PIB) mondial et le tiers de la population de la planète. Les BRICS Plus, formidable contrepoids à la puissance occidentale, regroupent 45 % de la population mondiale, 35,6 % de la part du PIB mondial (PPA), 44,35 % des réserves mondiales de pétrole et 49 % des réserves mondiales de gaz naturel, 43,1 % de la production pétrolière et 35 % de la production mondiale de gaz. En comparaison, bien que les États du G7 (Canada, France, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni et États-Unis) ne représentent que 10 % de la population mondiale, leur part du PIB mondial (PPA) est de 30,4 %.

(2) Les nouvelles institutions multilatérales et les modèles alternatifs de financement du développement émergeant des pays du Sud prennent de l’ampleur. Les BRICS se sont dotés d’une Banque de développement, la “New Development Bank”, et d’un système de réserve en devises (Contingent Reserve Arrangement, CRA). L’Initiative de la Ceinture et la Route (BRI) bénéficie du soutien de 80 % des États membres de l’ONU, représentant environ 64 % de la population mondiale, leurs économies combinées représentant 52 % du PIB mondial (parité de pouvoir d’achat) en 2022.

 

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