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Par Abdellah B.
Le projet de gazoduc transsaharien reliant le Nigeria, le Niger et l’Algérie continue à faire son chemin, contrairement au projet marocain de gazoduc transatlantique qui demeure au stade conceptuel.
En fait, le Nigeria, par la voix du PDG de la compagnie pétrolière nigériane Mele Kyar a annoncé, avant-hier, la date de la réception de la plus grande partie nigériane de ce projet du siècle pour le premier trimestre 2025 au maximum. La partie concernée est le tronçon Ajaokuta-Kaduna-Kano d’une longueur de 614 km. L’arrivée de ce gazoduc à Kano est synonyme de l’achèvement de la partie nigériane dans le projet de gazoduc transsaharien, puisque cette ville est très proche de la frontière nigérienne. «On constate une avancée considérable dans les parties algérienne et nigériane. Il faut savoir que Kano est très proche de la frontière avec le Niger», avait affirmé le ministre de l’énergie nigérian Yusuf Maitama il y a quelques mois.
C’est d’ailleurs à partir de cette région qu’une ligne existerait pour s’étendre plus au nord vers le Niger et l’Algérie dans le cadre de ce projet qualifié, par l’organisation des pays producteurs de gaz (GECF), de crucial pour l’avenir de l’industrie gazière sur le continent africain et son positionnement sur le marché international. Raison pour laquelle ce tronçon AKK est présenté par le PDG de NNPC comme étant «l’un des principaux projets gaziers en cours au Nigeria», et qui vise à la fois à «connecter tous les États industriels du nord du pays aux approvisionnements en gaz provenant du sud-est» et d’expédier l’excédent vers le vieux continent via le TSGP. D’une longueur de 4128 km, il reste 1800 km de ce projet, dont 100 km au niveau du Nigeria, 1000 km au Niger et 700 km en Algérie. Ce gazoduc va relier les champs gaziers du Nigeria (à partir de Warri), en passant par le Niger, à la frontière algérienne, pour se raccorder au réseau algérien. Il permettra d’écouler la production gazière nigériane de 30 milliards m3, notamment sur les marchés européens. Sur son passage, le gazoduc transsaharien permettra également l’alimentation des régions du nord, du nord-est et du centre du Nigeria, ainsi que des pays du Sahel.
Fin du rêve marocain
L’accélération des travaux de réalisation de la partie nigériane dans le projet de gazoduc TSGP et l’émergence d’un nouveau pays gazier dans la région de l’Afrique de l’Ouest, le Sénégal, constituent un signal fort pour la mise à mort d’un projet de gazoduc transatlantique qui peine à se concrétiser sur le terrain et qui nécessite des sommes colossales pour un investissement dont la rentabilité est remise en cause. Le choix porté par le Nigeria pour le TSGP est stratégique, puisqu’il s’agit à la fois de consolider son alliance existante avec l’Algérie dans la coopération dans le domaine gazier, mais aussi de profiter d’une infrastructure déjà existante pour transporter plus de 30 milliards m3 depuis le Nigeria vers le vieux continent via l’Algérie.