Résumé de son interview
Ce résumé se concentre sur les points clés de l’interview avec Ilan Pappé en abordant les thèmes de la mémoire collective, du récit historique, de la colonisation et de la situation actuelle en Palestine.
- La découverte de la vérité et ses conséquences
L’interview commence par le récit personnel de l’intervenant, qui a grandi à Haïfa sans être conscient des événements traumatiques de 1948. Sa prise de conscience tardive de l’expulsion et du nettoyage ethnique des Palestiniens de sa ville natale a eu un impact profond sur sa vie. Il a été expulsé de l’université et a rencontré des difficultés pour s’exprimer dans les établissements scolaires, accusé de créer de l’insécurité. Cette expérience illustre la difficulté de remettre en question le récit dominant en Israël, même pour les chercheurs.
- Les “Nouveaux historiens” et la réécriture de l’histoire
Ilan Pappé fait partie du mouvement des “Nouveaux historiens”, un groupe de chercheurs israéliens qui ont remis en question le récit traditionnel d’Israël sur les événements de 1948. En se basant sur des preuves archivistiques, ils ont démontré la véracité des revendications palestiniennes concernant l’expulsion et le nettoyage ethnique. Leurs travaux ont suscité une forte opposition en Israël, accusés de mentir et de dénigrer l’histoire du pays. Malgré les difficultés, les “Nouveaux historiens” ont continué à publier leurs travaux, qui ont été mieux reçus à l’étranger.
- Déconstruction des mythes sur la guerre de 1948
L’interview aborde plusieurs mythes concernant la guerre de 1948. Ilan Pappé déconstruit l’idée que la guerre était un conflit entre un petit Israël et un Goliath arabe. Il montre que les forces sionistes étaient mieux équipées et plus nombreuses que les Palestiniens, et que le monde arabe n’est pas intervenu avant la fin du mandat britannique. Il démontre également que les Palestiniens n’ont pas été contraints de quitter la Palestine sur ordre des dirigeants arabes, mais qu’ils ont été expulsés par les forces sionistes.
- La création de la bande de Gaza et la politique d’expulsion
L’interview explique comment la bande de Gaza a été créée après 1948, Israël ayant repoussé les Palestiniens expulsés vers cette zone. Ilan Pappé souligne que le processus d’expulsion était planifié et systématique, et qu’Israël a utilisé la guerre pour expulser les Palestiniens. La création de la bande de Gaza n’était donc pas un événement fortuit, mais une conséquence directe de la politique d’expulsion menée par Israël.
La bande de Gaza : un lieu de mémoire vivante de l’épuration ethnique
- La bande de Gaza, créée après 1948 pour accueillir les Palestiniens expulsés, représente moins de 2% de la Palestine.
- Le plus grand camp de réfugiés au monde y a été établi, abritant la génération des réfugiés de 1948.
- Certains de ces réfugiés ont été les derniers à être expulsés vers Gaza, provenant de villages détruits lors des dernières phases de l’épuration ethnique.
- Israël a construit des colonies sur les ruines de ces villages, ce qui rend la bande de Gaza un lieu de mémoire vivante de l’épuration ethnique.
L’occupation et ses conséquences
- L’occupation de la bande de Gaza et de la Cisjordanie en 1967 a imposé un régime militaire sévère, marquant profondément une génération entière de Gazaouis.
- Les événements des 17 dernières années, notamment l’élection du Hamas, l’évacuation des colons et le blocus, ont façonné une nouvelle réalité pour les jeunes Palestiniens, qui n’ont connu que la restriction et le conflit.
- Israël a utilisé un système d’encerclement similaire à des méga-prisons, privant les habitants de leurs droits civils et violant leurs droits humains.
Le sionisme et l’épuration ethnique
- Le sionisme est décrit comme un projet colonial de peuplement visant à s’approprier une terre habitée par d’autres.
- L’expulsion massive des Palestiniens en 1948 a été le principal moyen de réaliser ce projet.
- L’idéologie derrière l’épuration ethnique de 1948 est la même que celle derrière ce qui se passe actuellement à Gaza, qualifié de génocide.
Le contrôle du récit et la réaction internationale
- Israël tente de contrôler le récit et de faire taire toute critique, ce qui contribue à une certaine représentation des faits.
- Le narratif israélien a toujours été accepté sans déviation, en grande partie en raison d’un lobbying puissant.
- Le soutien inconditionnel exprimé envers le gouvernement israélien a été perçu comme une légitimation de ses actions, y compris l’opération génocidaire à Gaza.
- Certains pays ont pris des mesures, comme la reconnaissance de la Palestine, pour signifier leur désaccord avec la direction prise par Israël.
- Cependant, ces actions sont souvent perçues comme trop peu, trop tard, particulièrement pour ceux touchés à Gaza.
En résumé, la suite de l’interview met en lumière les conséquences de l’épuration ethnique de 1948, l’impact de l’occupation sur les Palestiniens et les tentatives d’Israël de contrôler le récit. Elle souligne également la difficulté de changer la situation, malgré les efforts de certains pays pour exprimer leur désaccord.
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