Intégration interafricaine : Bientôt quatre nouvelles zones franches

horizons.dz

L’Algérie annonce un ambitieux plan d’expansion économique avec la création prochaine de quatre nouvelles zones franches. Ces projets visent à dynamiser l’économie nationale et à renforcer les échanges régionaux.

Le directeur des relations commerciales bilatérales du ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, Samir Derradji, a annoncé, ce mardi, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio algérienne la création imminente de ces zones. «Les quatre zones franches seront établies à Tayeb-Larbi, dans la wilaya d’El Oued, à Timiaouine, dans la wilaya de Bordj Badji Mokhtar, à Tin Zaouatine, à In Guezam, et Debdeb, à Illizi. Chacune de ces régions a été choisie avec soin pour exploiter ses ressources spécifiques et contribuer de manière significative à la croissance économique globale du pays», a-t-il indiqué.

La wilaya d’El Oued où sera implantée la première zone franche se positionne comme un hub économique stratégique, où il est prévu d’exploiter son potentiel agricole pour stimuler la production locale et encourager les investissements dans le secteur. Timiaouine pourrait devenir un centre névralgique pour les échanges transfrontaliers. La zone franche de Tin Zaouatine sera axée sur le développement industriel où les autorités visent à attirer les investissements dans le secteur manufacturier. La zone franche de Debdeb se concentrera sur le secteur de l’énergie.

«Le lancement de ces zones s’inscrit dans une initiative plus large visant à diversifier l’économie nationale et à créer un environnement propice aux investissements», a affirmé Derradji. Pour lui, «ces nouveaux projets représentent une étape stratégique pour l’Algérie, visant à favoriser l’intégration à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et à stimuler les échanges avec les pays du Sahel». Il reconnaît, toutefois, que «malgré des ambitions politiques élevées, le niveau actuel des échanges interafricains reste en deçà des attentes».

Selon Derradji, «la clé de l’intégration réside dans la collaboration avec des pays affichant des niveaux de développement similaires». L’Algérie, à l’en croire,  «s’efforce d’accélérer cette dynamique avec l’inauguration imminente de sa première zone franche à Tindouf, considérée comme une expérience pilote».

Les clés de l’expansion économique

L’invité de la Radio rappelle que «des actions concrètes ont déjà été entreprises notamment à travers la mise en vigueur d’une loi définissant les zones franches, leurs missions et les exonérations applicables». Toutefois, poursuit-il, «l’attention est particulièrement focalisée sur la zone de Tindouf pour la rendre opérationnelle dans les plus brefs délais». Pour lui, «les avantages comparatifs des futures zones franches résident dans les ressources naturelles, en particulier le gaz et le pétrole. Une caractéristique majeure de ces zones sera, par ailleurs, leur statut de franchise totale, exemptée de taxes douanières et fiscales, créant ainsi un environnement propice aux investissements et à l’activité économique».

Par ailleurs, il fait savoir que «l’Algérie annonce des projets majeurs tels que le déploiement de la fibre optique pour le développement de l’économie numérique dans la région du Sahel, des plans d’extension des lignes ferroviaires à travers le territoire national sont envisagés, avec des perspectives d’extension vers les pays voisins». «Ces projets sont considérés comme des leviers pour accélérer l’intégration interafricaine, sachant que l’Afrique est un marché stratégique pour l’Algérie», a-t-il proclamé. Derradji souligne, par ailleurs, «l’importance de l’intégration de l’Algérie à la Zlecaf, bien que les échanges actuels avec la Mauritanie soient limités. Mais l’établissement des zones franches pourrait stimuler ces échanges, avec les incitations attractives mises en place pour encourager les opérateurs économiques des deux pays à s’investir davantage dans cette dynamique».

«L’ouverture des prochaines zones franches qui devraient relier cinq pays, à savoir la Mauritanie, la Libye, la Tunisie, le Mali et le Niger, et le long de la Transsaharienne devrait renforcer les connexions économiques régionales», assure-t-il.  Cependant, fait-il savoir, «il y a quelques ajustements logistiques, notamment dans le domaine du transport, qui doivent être pris en compte. Ces ajustements sont en cours de résolution un par un, sachant que nous nous préparons à recevoir prochainement la commande des avions cargos, qui sera complétée par des bateaux transitant par la Mauritanie et Dakar, au Sénégal».

Il explique que lorsqu’on évoque le transport, il s’agit d’investissements substantiels qui demandent du temps avant d’être pleinement opérationnels, en parallèle des aménagements nécessaires dans les ports qui connaissent une saturation.  Pour le même responsable, «avec la résolution de toutes les contraintes logistiques, il est possible que nos échanges commerciaux avec l’Afrique soient multipliés par deux, voire par trois».

L’Algérie, sur la voie de l’expansion économique, établit les bases d’une nouvelle ère de coopération régionale et renforce son rôle sur la scène économique africaine.
Assia Boucetta